Pour cette nouvelle exposition présentée, du 15 novembre au 22 décembre 2018, dans sa galerie exclusivement consacrée à la photographie, 9 rue Charlot, Thierry Bigaignon a réuni trois artistes, Thibaud Yevnine, Thierry Urbain et Fabien Dettori. Ils nous invitent à partager leurs expériences, leurs techniques et leur relation avec la photographique sous l’intitulé :
Nous ne sommes ici ni dans l’instantané, ni dans le grand format. Les artistes parlent argentique, papier baryté, papier japonais, papier fait à la main, palladium, photo à la chambre, polaroids et or, sable et voyage.
Thibaud Yevnine capture ses images à la chambre et ses tirages se font par contact au palladium. Une technique inventée au XIXe siècle.
Avec sa chambre, il renoue avec le travail de son arrière grand-père qui était portraitiste. Il exerçait dans la rue. Mais lui les photos qu’il rapporte de ses escapades avec sa chambre appartiennent davantage au domaine du rêve.
Thierry Urbain, nous propose des paysages réinventés, revisités comme autant de souvenir rapportés de ses voyages mais qu’il ne ne cherche pas à rendre fidèles à la réalité. Ces instants perdus, il les superpose avec des grains de sable. Il garde le souvenir du bac sable de l’enfance, des plages de sable fin, du plaisir éprouvé lorsque les grains glissent entre nos doigts. Ces grains sont aussi caractéristiques de la photo argentique qu’il revisite à sa manière.
Fabien Dettori dont la mère était peintre, utilise la photo comme un médium de création. Il s’inspire des œuvres des grands peintres et sculpteurs. Si Jacques Villeglé crée à partir d’affiches lacérées, lui il a choisi de reprendre d’anciens Polaroïds déchirés lors des préparations de séances photos qu’il avait conservés dans une grande enveloppe. Il les a reconstitués en utilisant de la poudre ou de la feuille d’or, comme cela se fait dans la philosophie japonaise du Kintsugi. Cet art embellit les objets cassés et leur redonne de la noblesse. « Au XVe siècle, le shogun Ashikaga Yoshimasa a renvoyé en Chine un bol de thé chinois cassé afin qu’il soit réparé. Il est revenu agrafé, ce qui ne convenait pas. Les artisans japonais ont alors utilisé un adhésif résistant aspergé de poudre d’or pour que l’objet retrouve une nouvelle beauté. Le Kintsugi était né. »
La galerie est ouverte du mardi au samedi de 12h à 19h et sur rendez-vous.