Le 13 novembre 2019, l’auditorium André et Liliane Bettencourt de l’Institut de France résonnait des échos du second concert d’un fauteuil de la section de composition musicale de l’Académie des beaux-arts.
Une idée portée par le Secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard pour notre plus grand plaisir. Les Nautes de Paris présents pour le premier Concert du fauteuil n°5 étaient présents pour cette seconde soirée.
Le Concert du fauteuil n°4 a été préparé par Gilbert Amy élu au fauteuil de Serge Nigg en 2013. Il a été l’élève de Darius Milhaud et d’Olivier Messian. Ce chef d’orchestre a fondé en 1976, le Nouvel Orchestre philharmonique de Radio France. Il a composé sans discontinuer depuis les années 1950.
La voix et le texte occupent une place toute particulière pour lui ce qu’il nous a démontré par les choix musicaux concernant ses prédécesseurs.
Le fauteuil n°4 a été occupé par les musiciens suivants que nous évoquons brièvement ici :
Henri Montan Berton a été élu en 1813 au fauteuil de Jean-Baptiste Grandménil (élu en 1796, il s’était retiré en 1811). Il a enseigné l’harmonie au Conservatoire de musique de Paris à sa création en 1795. Il a été directeur musical du théâtre impérial 1807-1810. Son opéra Aline reine de Golconde a été joué aux Etats-Unis.
Adolphe Adam lui succède en 1844. Il est l’auteur de la Marche funèbre pour le retour des cendres de Napoléon 1er inhumées aux Invalides (décembre 1840). Compositeur lyrique, il a renouvelé la musique de ballet avec Giselle, sur un livret de Théophile Gautier. Hector Berlioz le grand musicien romantique, élu en 1856, a renouvelé le genre symphonique, dès 1830 avec la Symphonie fantastique. De sa symphonie monumentale les Troyens, inspirée de l’Enéide de Virgile, seule la partie des Troyens à Carthage a été jouée à Paris de son vivant, en 1863.
Félicien David (élu en 1869) a été le compositeur des Saint-Simoniens avec lesquels il s’est rendu en Egypte.
Il en a rapporté une nouvelle approche symphonique en incorporant des nuances orientales saluées par Camille Saint-Saens et Hector Berlioz pour son œuvre le Désert (1844).
cinq compositeurs ont été élus au XIXe siècle
Ernest Reyer élu en 1876, est le dernier compositeur élu au XIXe siècle. Son premier opéra en un acte, écrit en 1850, Maître Wolfram attira l’attention d’Hector Berlioz. Son œuvre la plus connue Sigurd (1884), inspirée de Wagner avec Rose Caron dans le rôle de Brunehilde, a été jouée à Bruxelles, Lyon et Paris. Il y aura travaillé durant 12 ans.
Son dernier opéra sera Salammbô, en cinq actes et neuf tableaux, également avec la cantatrice Rose Caron. Créé en 1890 à Bruxelles, il a été composé d’après le roman éponyme de Gustave Flaubert. Il sera représenté à Paris en 1892.
Gabriel Fauré, le créateur de la musique de chambre élu en 1909, est l’auteur d’une centaine de mélodies dont L’Horizon chimérique (1922). Il a été directeur du Conservatoire de Paris de 1905 à 1920. Alfred Bruneau (élu en 1925), compositeur et chef d’orchestre ami d’Emile Zola, compose dès 1891 le drame lyrique Le Rêve d’après le roman éponyme. Il marque le début d’une longue collaboration lyrique entre les deux hommes. Paul Dukas (élu en 1934) était passionné par la littérature. On peut citer sa symphonie Polyeucte (1891) d’après Pierre Corneille, son succès populaire L’Apprenti Sorcier (1897) inspiré d’une ballade de Goethe ou encore Ariane et Barbe bleue (1907) sur un livret de Maurice Maeterlinck. Il a aussi composé pour les ballets de Serge Diaghilev.
Florent Schmitt (élu en 1936), élève de Jules Massenet et de Gabriel Fauré, a voyagé en Europe et au Moyen-Orient avant d’écrire ses premières compositions. A noter, son ballet la Tragédie de Salomé (1907) d’après un poème de Robert d’Humières, le directeur du Théâtre des Arts, il l’avait écrit pour la danseuse américaine Loïe Fuller.
Emmanuel Bondeville (élu en 1859) sera Secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, de 1964 à 1986. Cet organiste commence la composition, vers 1920, avec des œuvres pour piano, des œuvres symphoniques, des opéras comiques. A partir de 1935, il sera directeur musical de radios. Serge Nigg (élu en 1989) sera président de l’Académie et de l’Institut de France en 1995. Elève d’Olivier Messian et de Cassandre Plé Caussade, il est le pionnier du dodécaphonisme en France. Sa première œuvre dans ce domaine sera Variations pour piano et dix instruments (1947).
Pour terminer en point d’orgue cette soirée exceptionnelle, Yan Levionnois et Anne Le Bozec ont interprété Mémoire pour violoncelle et piano, composée en 1989, par le maître de cérémonie de ce concert du fauteuil n°4 l’Académicien Gilbert Amy.
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