Les journées portes ouvertes du site Montmartre de la Cité internationale des arts nous invitaient à découvrir la pratique et le travail en cours des artistes en résidence. La Villa Radet par laquelle nous accédons au site porte le nom d’un ancien moulin. Ce lieu unique, classé est préservé et entouré d’un magnifique jardin, face au château des brouillards, de la place Dalida, non loin du Musée de Montmartre, du Lapin agile, des vignes, de l’espace Dali… du Sacré-Cœur… bref de tout Montmartre.
Dès le 23 juin 2023, les artistes arrivés à la fin de leur période de résidence nous parlaient du travail réalisé à Montmartre, dans ce lieu privilégié, connecté à la vie parisienne.
Cet évènement était présenté en partenariat avec la Fondation Art Explora et l’Académie des beaux-arts. Il réunissait une vingtaine d’artistes aux origines et pratiques variées, en résidence grâce aux programmes « Art Explora-Cité internationale des arts », « Académie des beaux-arts- Cité internationale des arts » et programme 2-12.
Une vingtaine de résidents, artistes et chercheurs venus du monde entier étaient à découvrir pendant deux jours (24 et 25 juin 2023), sans limite d’âge, pas d’étudiants mais des post-diplômés. Ils doivent parler anglais, au moins de manière approximative afin de pouvoir communiquer. Des cours de français et de conversation sont proposés. En permanence, sont réunis des créateurs et créatrices de tous âges et toutes nationalités qui se côtoient.
L’Académie des beaux-arts a mis en place trois programmes à Montmartre
Après la rénovation complète des ateliers-logements conduite en 2020-2021, l’Académie des beaux-arts y consacre un budget de 200 000 euros pour le fonctionnement de ces trois programmes pensés et suivis en collaboration étroite avec la Cité internationale des arts.
« Chorégraphie », avec Yara AL HASBANI (Syrie), session de septembre 2022 à janvier 2023 et Paula COMITRE (Espagne), session de février à juin 2023.
« Architecture et paysage », Galaad VAN DAELE session de septembre 2022 à janvier 2023 et Ophélie DOZAT, session de février à juin 2023.
Les « Arts visuels » étaient au cœur des visites de juin. Nous avons rencontré les résidents sélectionnés par l’Académie pour la session septembre 2022-.juin 2023. Ils étaient installés dans le bâtiment C.
My-Lan HOANG-THUY qui pratique la peinture et la photographie était déjà sur le départ. Car ses travaux seront pour la première fois, du 18 octobre au 3 décembre, à la Maison de la photographie(MEP). Elle a beaucoup apprécié d’être seule pour créer, à l’abri des regards, en toute intimité.
Frédéric MALETTE, parallèlement à son travail en résidence, il présente jusqu’au 13 juillet l’exposition Brûler les fleurs à la galerie Catherine Putman. plus que quelques jours pour la découvrir.
Jake TROYLI puise son inspiration dans les grandes œuvres de la Renaissance.
Il en prend des éléments.
Il se met en scène.
Il explore son identité plurielle, avec son « avatar élastique ».
Il vit aux États-Unis où il va bientôt repartir en emportant un tatoo très Montmartrois du passe muraille, à retrouver dans la vidéo.
Ludovic NKOTH est né à Yaoundé au Cameroun et vit aux États-Unis. Après un premier portrait installé dans son atelier, il a travaillé en grand format.
Ses œuvres vont être présentées à la Fondation Le Corbusier. Il travaille en musique et s’est mis au sax.
Il pense poursuivre l’apprentissage de cette nouvelle discipline qui l’inspire.
Les artistes retenus perçoivent au cours de leur résidence une bourse de vie mensuelle de 1500 euros ainsi qu’une aide à la production pouvant aller jusqu’à 5000 euros prises en charge par l’Académie des beaux-arts. Ils bénéficient par ailleurs d’un accompagnement des membres et correspondants de l’Académie et des équipes de la Cité internationale des arts tout au long de leur résidence à Paris.
Créée par le mécène culturel Frédéric Jousset, Art Explora est une aventure collective
Elle réunit de nombreux partenaires pour favoriser le partage de la culture avec le plus grand nombre, renouveler le dialogue entre les arts et les publics à l’échelle locale, nationale et internationale. Convaincue que la mobilité et le numérique permettent de repousser les limites de l’imagination, Art Explora encourage de nouvelles formes d’accès et d’engagement des publics qui peuvent être partagées partout en Europe.
Parmi leurs résidents d’Ars Explora : Bora Bobaçi venue de Tirana (Albanie). Cette architecte, raconte les cinq kilomètres de la Bièvre qui ont disparu, enterrés sous Paris depuis le début des années 1900. Ils sont devenus, réalité virtuelle, espace artificiel mis en scène.
Gabriel Massan est un artiste digital pluridisciplinaire, né en 1996 à Rio de Janeiro (Brésil) et basé à Berlin. À travers l’animation 3D, la sculpture digitale, les jeux vidéo, les NFT et la réalité virtuelle et augmentée, l’artiste explore les notions d’étrangeté et d’ignorance associés à l’imaginaire du « Tiers Monde ».
Karan Shrestha venu de Katmandou (Népal) et Mumbai (Inde) dont la pratique inclut dessin, sculpture, photographie, écriture, vidéo, explore les relations complexes et enchevêtrées de l’histoire récente du Népal et la question de l’eau.
La villa Radet et les résidents du programme 2-12
Ce programme offre la possibilité à ceux qui candidatent pour le programme 2-12, de séjourner de deux à douze mois.
Ils ont à leur charge le financement de leur résidence.
C’est le choix de l’artiste peintre d’origine iranienne Alireza Shojaian.
L’Académie des beaux-arts l’avait accueilli pour sa première résidence en France à la villa Dufraine (Chars, Val d’Oise).
Des travaux y ont été entrepris en 2021. Le nouveau directeur, l’Académicien Jean-Michel Othoniel y propose depuis cette année un nouveau programme de résidence, accueillant un collectif de jeunes artistes autour d’un projet d’exposition.
Alireza Shojaian a également séjourné au château de Lourmarin (résidence de l’Académie).
Ornela Vorpsi est aussi à la villa Radet; née à Tirana, elle vit à Paris. Romancière et plasticienne, elle a réalisé Corpus Christi et puise son inspiration dans l’œuvre de Jérôme Bosch.
Bâtiment G, dernier étage, nous avons découvert l’univers de Chuong-Dai Vo avec Frédéric Dialynas Sanchez qui hésite entre marcher ou dormir sur des œufs…
Un peu d’Histoire
Lors de l’Exposition universelle de 1937 nait le souhait de renforcer la place de Paris comme capitale des arts. Années 50, Félix et Simone Brunau vont caler le projet de la Cité internationale des arts. Ils obtiennent le soutien de la Ville de Paris, de l’État avec le ministre André Malraux, de l’Académie des Beaux-Arts, de l’Institut de France et de plus de 135 partenaires français et internationaux devenus historiques pour la Fondation.
Ne pas oublier que l’Académie des beaux-arts participe au conseil d’administration depuis la création de la Cité.
Aux débuts des années 1960, la Cité internationale prend forme, 18 rue de l’Hôtel de Ville. La Fondation est inaugurée en 1965 et les premiers artistes s’y installent. Elle sera soutenue par la Ville et son maire Jacques Chirac. Au tout début des années 1970, elle se déploie et inaugure un second site à Montmartre, entouré d’un grand jardin boisé.
A suivre une visite en images de la Cité internationale des arts à Montmartre
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