La porte de Champerret, Paris 17e, va accueillir une fois encore le salon des papiers anciens. Collectionneurs, amateurs de documents anciens, chercheurs y trouveront des livres anciens et modernes, des bandes dessinées, des affiches, des gravures, des cartes postales, des partitions, des photos, des journaux. Il sera ouvert du jeudi 15 (11h-19h) jusqu’au dimanche 18 mars 2018 (11h-18h). Une thématique a été choisie : les couples célèbres.
Comme cette année, notre amie Agnès Bidard la marchande de partitions du Temps des Chansons fête ses vingt ans de salon, nous avons choisi dans notre collection de partitions sur Paris une sélection de titres en petit format, de la première moitié du XXe siècle, qui met en avant des couples célèbres, à la ville ou à la scène, dont certains sont peu à peu oubliés.
Après Mistinguett et Chevalier
Si Mistinguett et Maurice Chevalier ont formé un couple mythique, entre les années 1910-1920, après leur valse renversante au Folies Bergère en 1912 lorqu’ils se sont pris les pieds dans un tapis, ils ont eu chacun un parcours distinct.
On peut ainsi évoquer quelques chansons qui ont marquées leur époque.
Ainsi en 1921, Maurice Chevalier participe à sa première opérette, en 3 actes. Il chante aux côtés d’Alice Cocéa Dédé, d’Henri Christiné sur une musique d’Albert Willemetz, aux Bouffes parisiens. Il interprète un air passé à la postérité : « Dans la vie faut pas s’en faire ». Une boutique de chaussures est au cœur de cette comédie qui a tout d’un vaudeville.
1922, la Miss est au Casino de Paris
Il a été détruit par un incendie en mars. En décembre, pour la réouverture est programmée La Douce de Léon Voltera. Cette revue en 2 actes et 40 tableaux met en avant les nouveaux aménagements de la salle de spectacles notamment une piscine aux parois en verre qui peut être escamotée en sous-sol. La tête d’affiche est Mistinguett, à ses côtés Earl Leslie, son fiancé. Elle interprète « la Java ». On les retrouve en 1930 au Casino de Paris, elle chante « Oh que j’aime Paris » une adaptation de Back to the Gay Paree.
1930, le chanteur de Music-Hall, Maurice Chevalier est à Hollywood.
Il tourne aux Etats-Unis plusieurs films avec Jeannette Mac Donald. Ils chantent et dansent ensemble.
Le film musical américain Parade d’Amour de Ernst Lubitch est le premier film parlant du réalisateur pour la Paramount. Une version française a été filmée parallèlement à la version en anglais. Maurice Chevalier chante « Paris, je t’aime d’amour » (Paris, Stay the same).
En effet, le cinéma est devenu parlant.
Il met en scène d’autres couples, d’autres histoires.
Jean Gabin & Joséphine Baker
1934, pour Zouzou, Marc Allegret a réuni Jean Gabin et Joséphine Baker pour raconter l’histoire de deux orphelins adoptés qui grandissent dans un cirque. Ils tomberont amoureux. Jean a réalisé son rêve, il est devenu marin, et Zouzou va devenir une artiste. Gabin chante « Fifine », une java, la danse née dans les années 30.
1939, à propos de java, c’est pour le film Une Java que sera créée la plus belle des javas la « Java Bleue », musique de Vincent Scotto.
Elle est interprétée par Fréhel qui joue une patronne de bal musette ainsi que par Antoine Berval le héros du film.
Il tient la vedette avec Mireille Perrey. Celle-ci avait joué dans l’opérette Dédé.
Edith Piaf & Paul Meurisse,
la fin d’une histoire
1941, Dans le film Montmartre-sur-Seine, de Georges Lacombe sur un scénario d’André Cayatte, Edith Piaf qui vient de mettre un point final à sa relation avec Paul Meurisse va jouer à ses côtés.
Mais, il y aura également son fiancé dans le film Henri Vidal qui est à son goût. Jean-Louis Barrault et Serge Reggiani, Denise Grey sont également de la distribution.
Cette histoire est un peu la sienne, par contre l’héroïne ici est une jeune fleuriste qui chante dans les rues et va devenir chanteuse de Cabaret. Elle interprète « Tu es partout », sur une musique de sa fidèle compagne Marguerite Monnot.
Edith joue pour la dernière fois avec Paul Meurisse. Ils s’étaient rencontrés en 1939. Ils ont fait un bout de chemin ensemble, jusqu’à l’interprétation de la pièce Le Bel indifférent de Jean Cocteau, aux Bouffes parisiens, en avril 1940 (mise en scène de Jean et Raymond Rouleau). En octobre, ils étaient ensemble à l’ABC, elle y chantait pour la première fois « l’Accordéoniste » de Michel Emer.
Antoine et Antoinette, une chanson, un film
1947, le couple du film Antoine et Antoinette de Jacques Becker est interprété par Roger Pigaut et Claire Maffa La chanson de Marc Lanjean et André Hornez est interprétée par Ray Ventura. Nous sommes dans l’après guerre :
« Elle c’était une dactylo
Quant à lui son boulot
C’était dans l’imprimerie
Ils se connurent un jour que
Tous deux y faisaient la queue
Devant une boulang’rie
Comme ell’ n’avait pas son compte de tickets
Il offrit les cent gramm’s qui manquaient »
Suzy Delair et Henri-Georges Clouzot
1947, dans le film Quai des Orfèvres voici un autre couple à la ville l’actrice Suzy Delair et le réalisateur Henri-Georges Clouzot.
L’actrice et le réalisateur s’étaient rencontrés le 14 juillet 1938.
Ils se quitteront après ce film.
Dans le film Suzy Delair est mariée à Bernard Blier.
L’actrice y chante « Avec son tralala » de Francis Lopez. Suzy Delair est Jenny Lamour, une jeune chanteuse de cabaret qui « use » parfois de ses charmes. Son mari est un pianiste. Mais ce brave garçon est jaloux. Un meurtre sera commis.
Louis Jouvet, le commissaire mènera l’enquête avec bienveillance.
1949, dans Pas de Week-end pour notre amour de Pierre Montazel, Luis Mariano est une vedette de la chanson. Maria Mauban joue une journaliste qui a mené une enquête sur la famille du chanteur et va tomber amoureuse de la vedette.
Autour du couple citons Jules Berry, Denise Grey ou encore Louis de Funès qui a un petit rôle.
Luis Mariano interprète : « Une femme de Paris ».
A revoir sur youtube, un extrait du film Montmartre-sur-Seine et la chanson « Tu es partout »