Le vendredi 25 novembre 2016 dès 18 heures, les curieux ont pu découvrir le couvent près de Denfert-Rochereau (Paris 14e) où durant plusieurs mois l’artiste peintre et dessinateur de presse Nicolas Vial a pu donner libre cours à son imagination.
Il a inscrit le départ sur les murs, les sols dans les moindres recoins avec des bateaux en partance ou à quai attendant leur chargement, des valises oubliées, des objets hétéroclites, des poignées de portes, de fenêtres, des clefs…
Une troupe d’animaux sauvages capturés ont débarqué pour investir les lieux.
Chapeau l’artiste !
Le couvent accueillait donc les visiteurs durant deux jours, le samedi 26 et le dimanche 27 novembre. Les locaux vont être reconstruits en 2017 afin de répondre aux nouvelles normes et accueillir de jeunes handicapés avec un couvent redimensionné.
La congrégation des Soeurs aveugles de Saint-Paul créée en 1852 (sa particularité : les soeurs aveugles sont aidées par celles qui voient) a donc accueilli en résidence dans son couvent désaffecté le peintre Nicolas Vial et lui en a confié les clefs.
Cette oeuvre inhabituelle s’est donc inscrite de manière éphémère dans des bâtiments qui vont être détruits à l’exception de l’aile qui formait l’hôtel particulier de Châteaubriand.
Pour la première fois, nous avons pu visiter ce lieu, qui fut la maison de François-René de Chateaubriand, rue d’Enfer. Il en parle dans ses Mémoires d’outre-tombe. Son épouse Céleste y avait créé avec le soutien de la duchesse Marie-Thérèse un hospice pour les prêtres âgés, la Maison Marie-Thérèse (aujourd’hui, 277 boulevard Raspail). Une chocolaterie faisait vivre l’œuvre.
L’écrivain achètera bâtiments et jardin. Mais très endetté, il devra vendre sa propriété à l’Archevêché. Une partie de la propriété a été ouverte à l’œuvre des jeunes filles aveugles, dès 1838. Elle sera reconnue d’utilité publique en 1857.
La propriété jouxte la Fondation Cartier du côté du boulevard Raspail où on trouve encore le cèdre du Liban planté par l’écrivain en 1823.
Les locaux inoccupés de plus de 8000m2 et la chapelle sont donc devenus l’atelier éphémère de l’artiste.
Nicolas Vial a tout revisité, tout occupé.
Les animaux ont gagné les étages. Certains sont restés dans les escaliers.
Des portraits ont été installés sur les bancs de la chapelle comme autant de fidèles attendant l’office ; même Picasso a été convié.
Il a pu s’approprier l’espace dans sa globalité, couloirs, chambres vides, portes, escalier, meubles… Et inviter de jeunes artistes.
De multiples objets abandonnés ont trouvé une destination graphique, fonds de tiroirs, portes, photos, tableaux, clefs, notices…
De jeunes artistes ont participé à cette aventure parmi lesquels son fils Antonin Vial.
Ils ont été rejoints par Olivier de Gaulle, arrière petit-neveu du général. Le jeune designer se passionne pour les voyages interstellaires et les objets qui pourront être utilisés lors des voyages futurs. Il présentait la bouteille de l’espace mise en scène dans la chapelle, créant ainsi un lien entre la dimension céleste et temporelle.
Nous en avons rapporté quelques images afin que ceux qui n’ont pas pu les voir in situ puisse découvrir ce travail.
N.B. Nous évoquons ce lieu où vécu Chateaubriand dans notre livre de balade : « Paris, la libération en Marche » (Les Nautes de Paris, 2016; imp. Jouve, Mayenne)
coco
Comment posted on 12-2-2016très beau reportage