Mai 2015. Le Musée du Barreau de Paris (25 rue du Jour, métro : les Halles) présente, jusqu’au 31 juillet 2015, une exposition consacrée à l’un des siens qui a été Académicien (élu en 1946 au fauteuil n°11), une grande figure du Barreau :
« Maurice Garçon, l’éloquence et la plume. »
Le 12 mai, jour de l’inauguration, en présence de sa famille (ci-dessus), un médaillon a été dévoilé au Palais de Justice, en face de l’escalier A.
L’exposition présente des cahiers de son journal, des documents inédits, des aquarelles réalisées pendant les procès, des lettres, des photos, son épée d’académicien, un grand portrait par Raoul Dufy…
Maurice Garçon, dès 1912, il vient d’être nommé avocat en 1911, a tenu un journal qui représente aujourd’hui une quarantaine de cahiers. Il écrira tout au long de sa vie, rapportant et commentant chaque jour passé.
Ainsi vient de paraître une sélection concernant la période de guerre car ses carnets nous offrent une précieuse chronique de ces journées :
Maurice Garçon, Journal (1939-1945).
Une édition établie avec le soutien de la famille, présentée et annotée par Pascal Fouché et Pascale Froment (Paris, Les Belles Lettres/Fayard, 2015, 704 p).
Rappelons qu’il est l’auteur d’une Histoire de la justice sous la IIIe République en 3 volumes (1957).
Maurice Garçon était un avocat peu ordinaire. Né en 1889, à Lille ; il mort en 1967, à Paris. Il « a appris à lire dans le Dalloz et… écrivait à sa fille en latin », nous a rappelé Emmanuel Pierrat, conservateur du Musée du Barreau. Il était aussi, essayiste, romancier, historien, aquarelliste… Il rêvait d’être poète, il mettra son éloquence et sa grande culture au service de l’académie Goncourt, d’artistes, peintres et musiciens, d’écrivains, d’éditeurs, de politiques, de nombreux accusés qui ont fait les gros titres de la presse à son époque.
Homme de passion, il s’est aussi intéressé à la magie noire, aux guérisseurs, aux sciences occultes. Emmanuel Pierrat a signalé qu’il aurait même été consulté pour « un contrat avec le diable »…
Il a été , notamment, le défenseur de Violette Nozières, Francis Carco (affaire Camoin). Il fera acquitter l’auteur du Salaire de la peur, Georges Arnaud accusé d’assassinat.
Il défendra, dans les années 50, le jeune éditeur Jean-Jacques Pauvert poursuivit pour avoir publié les écrits du Marquis de Sade…
Photos : Dominique Germond.