Depuis le 1er avril 2017, la sortie des Catacombes se fait au 21 bis avenue René Coty (photo ci-dessus). L’ancienne sortie de la rue Dareau n’est plus qu’une sortie de secours.
Le parcours s’en trouve sérieusement raccourci « divisé par deux dans la partie ossuaire et dans la partie carrière ». Un spécialiste de nos sous-sols parisiens s’est donné la peine de mesurer sur le plan, avant et après.
Le prix de l’entrée sur place est passé à 13 euros pour le nouveau parcours. En 2014, il était à 10 euros, en 2011 à 8 euros. Les horaires ont été allongés, du mardi au dimanche, de 10h à 20h30.
La réservation en ligne, pour éviter la file a un coût élevé. Elle est actuellement à 29 euros et comprend un audioguide qui est au prix de 5 euros sur place ! Encore faut-il qu’il y en ait de disponible et en état de marche ! On comprend donc pourquoi, il y a toujours autant de monde qui fasse la queue.
Le prix n’a pas diminué pour autant car il faut financer les aménagements en cours place Denfert-Rochereau !
En effet, est actuellement mené le projet de création du nouveau Musée du général Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin ainsi que le réaménagement de l’accès aux Catacombes. Avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy, les travaux se poursuivent dans les anciens pavillons d’octroi de la barrière d’Enfer construits par Claude-Nicolas Ledoux, en 1785. La symétrie de la composition initiale des deux bâtiments sera conservée. Les entrées des deux musées seront déplacées au sud au niveau des portes cochères et elles se feront face, de chaque côté de l’avenue.
L’entrée des Catacombes en sera plus facilement identifiable. Elle se trouve actuellement dans une petite guérite à gauche du Pavillon Est. Si la foule qui se presse en rang serré laisse clairement identifier le lieu vers lequel tous convergent, encore faut-il repérer le guichet d’entrée, ce qui s’avère plus complexe. En effet, en cas de forte affluence, ceux qui attendent et ceux qui ont réservé en groupe ou en individuel se font face. La file d’attente des Catacombes offre un cheminement qui serpente, encombre le trottoir sérieusement réduit avec les travaux et crée des conflits entre les visiteurs et les riverains qui ont parfois du mal à couper la file pour aller d’un point à un autre.
Les Catacombes, l’ossuaire municipal a été créé au XVIIIe siècle dans les carrières de pierre au sud de la capitale, au-delà de la barrière d’Enfer.
Le 7 avril 1786, les anciennes carrières du quartier de la Tombe-Issoire sont bénies et deviennent l’ossuaire de Paris qui recevra le nom de Catacombes.
Vers la fin de 1779, dans le cimetière des Innocents véritable ville des morts dans la cité des vivants on ouvre une fosse commune pour plus de 2000 corps. En février 1780, le mur d’une cave d’un immeuble de la rue de la Lingerie céda sous leur poids. Cet accident, vient renforcer les multiples réclamations visant ce lieu et le préfet décide l’arrêt des inhumations. Par un arrêt du conseil d’Etat de 1785, le lieu devait par la suite être converti en marché.
Afin donc de lutter contre les épidémies, l’atmosphère devenu putride et l’engorgement des cimetières intra-muros, notamment celui des Innocents, les ossements des charniers vont être transférés aux portes de Paris, de nuit afin de ne pas perturber la population. Les cimetières des églises parisiennes sont supprimés.
Les premiers ossements transférés sont ceux du cimetière des Innocents mais aussi de Saint-Eustache. Pendant la Révolution, des morts, des guillotinés seront également inhumés dans les Catacombes.
Les ossements de six millions de personnes ont ainsi été réunis, entassés, mêlés. Dès 1809, l’inspecteur des carrières Louis-Étienne Héricart de Thury a aménagé un parcours dans la masse d’ossements empilés.
Vers 1860, Nadar y réalisera ses premiers essais souterrains de photo en lumière artificielle avec des mannequins. Il n’y avait ni accumulateurs portatifs, ni générateurs, ni piles. Les visites se font alors quatre fois par an pour 400 à 500 personnes inscrites à l’avance. On y accède par une poterne d’entrée, côté ouest. Le site sommairement aménagé fait 11.000m2 et s’étend sur 800 mètres. Un puits où se déversaient les ossements est conservé au 21 bis rue de la Tombe-Issoire. Il est situé près de la caisse de la boutique Arteum ouverte à la sortie du nouveau parcours, en avril 2017.
Depuis 2002, les Catacombes sont gérées par le musée Carnavalet – Histoire de Paris. Le nombre de visiteurs dans le site est limité à 200, à la fois. Une portion de plus en plus réduite de l’ossuaire offre un parcours de 45 minutes, contre une heure précédemment.
L’Entrée est au 1, avenue du Colonel-Henri-Rol-Tanguy. Vous aurez 131 marches à descendre et 112 à remonter. La sortie du XVIIIe siècle n’avait que 83 marches à remonter. Attention au sol inégal et glissant, les espaces sont étroits et la luminosité faible. Le site est donc inaccessible aux personnes à mobilité réduite, aux claustrophobes, aux dépressifs, aux personnes sensibles, à celles qui souffrent d’insuffisance cardiaque ou respiratoire… Les enfants de moins de 14 ans doivent être accompagnés d’un adulte. On nous précise « que les personnes non-voyantes et malvoyantes doivent obligatoirement être accompagnées. Les chiens guides d’aveugle sont autorisés en plus de l’accompagnateur. Les cannes blanches sont interdites. »
Et, « l’interdiction de toucher aux œuvres, aux ossements et au décor s’applique à tous, y compris aux personnes en situation de handicap visuel. » Y -a-t-il des statistiques concernant ces visiteurs? Des visites plus permissives spécialement organisées pour eux sont-elles prévues? Pour le public en situation de handicap auditif une visite découverte en langage des signes, en français, est proposée, elle ne se fait plus qu’en 1h30 contre 2h auparavant.
Pour tout savoir sur les Catacombes,vous serez sans doute intéressé par l’ouvrage Les Catacombes, de Gilles Thomas.
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