Au XIXe siècle avec 160 jours navigables, la Seine n’était pas praticable tout au long de l’année.
Un barrage et une écluse.
C’est pourquoi le barrage-écluse de la Monnaie fut mis en service en 1838, Sur le petit bras de la Seine en aval du Pont Neuf, 172 mètres de long, 11,80 mètres de large, Face à l’Hôtel de la Monnaie dont il a tiré son nom. Il relevait le plan d’eau d’un mètre et l’écluse permettait de se déplacer en toutes saisons.
Vue du Pont Neuf.
Naviguer sur la Seine était réservé sur le petit bras, au trafic montant, avec les chevaux pour le halage. La circulation, sur le grand bras, se faisait alors de façon alternée.
Si descendre la Seine était facile, la remonter s’avérait plus complexe. Un décret de 1854 permis la mise en place d’un système de touage à la vapeur sur chaîne noyée. Les bateaux toueurs remplacent, alors, les chevaux. Une chaîne fixée aux extrémités de la rivière passait sur deux treuils installés au milieu du pont du bateau toueur qui abritait la machine à vapeur qui actionnait le treuillage. Grâce à Maxime Ducamp nous savons qu’en 1866, « une péniche chargée de 200 tonnes de houille partie de la Briche Saint-Denis et amenée par un toueur à l’écluse de la Monnaie aura parcouru 29 kilomètres. »
Entrée de l’écluse.
En 1866, la société de touage de la Haute Seine avait conduit, entre l’écluse de la Monnaie et Bercy, 11374 bateaux vides ou chargés. Paris comptait alors 18 toueurs actifs sur la Seine et ses canaux. Mais, des bateaux remorqueurs venaient également de Rouen et du Havre.
A propos de l’environnement du barrage écluse on peut signaler de part et d’autre de l’île de la Cité des bateaux bien spécifiques.
En 1860, un certain Poitevin installa ses premiers bateaux de bains chauds. Auparavant les bateaux de bains ne proposaient que de l’eau froide. L’un de ces deux premiers bains chauds avec baignoires fut installé en aval du Pont Neuf, l’autre étant en amont du Pont Royal. On trouvait aussi sur la Seine, dans les années 1860, des bateaux-lavoirs. Ceux qui étaient installés près du barrage pouvaient profiter du courant.
Bateau-lavoir près du barrage.
Le barrage écluse sera sous l’eau lors de la grande crue de 1910. Redoutant de nouvelles crues, l’écluse a été désaffectée et détruite en 1923.
Pour ceux qui s’intéressent à la Seine parisienne, nous vous recommandons la lecture de l’article très documenté du journaliste Maxime Ducamp : « La Seine à Paris, les industries fluviales et la police du fleuve », publié dans la revue des Deux-Mondes, en 1867.
Documents et Photos : les Nautes de Paris et Dominique Germond.
à voir également, la Vidéo sur l’écluse de la Monnaie, hier et aujourd’hui : Production Les Nautes de Paris – Dominique Germond.
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