Dans l’Antiquité, l’actuel Tadjikistan a vécu sous différents empires entre le Moyen Orient, l’Asie et l’Inde. Ce pays issu de l’ancienne Asie centrale soviétique fête ses trente ans d’indépendance, (9 septembre 1991) et nous permet sous le patronage de son président Emomali Rahmon de redécouvrir son histoire.
Le Tadjikistan couvre les régions historiques, la Sogdiane au nord-ouest et la Bactrine au sud- ouest.
A sa frontière sud se trouve l’Afghanistan et l’Amou Darya (antique Oxus) son fleuve aurifère qui se jetait dans la mer d’Aral; à l’Est la Chine, à l’ouest et au nord l’Ouzbekistan ainsi que le Kirghizstan.
L’Exposition actuellement présentée au Musée national des arts asiatiques – Guimet (MNAAG) : « Tadjikistan, au pays des fleuves d’or » est la plus grande manifestation jamais consacrée en Occident au Tadjikistan.
Elle se tient du 14 octobre 2021 au 10 janvier 2022.
Elle nous raconte l’histoire d’un pays peu connu qui est au cœur des réseaux d’échanges depuis l’Antiquité.
L’exposition s’appuie sur les découvertes et les vestiges des sociétés archéologiques du pays grâce à des prêts du Musée national des Antiquité du Tadjikistan et du Musée national du Tadjikistan à Douchanbé.
Des prêts exceptionnels d’objets conservés au British Museum notamment en ce qui concerne le trésor de l’Oxus, ainsi qu’une monnaie du département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France sont accompagnés de pièces des collections du musée Guimet.
1 statère = entre 8 et 12g (BNF, collection des monnaies)
Ainsi que le souligne la présidente du MNAAG Sophie Makariou, « Le Tadjikistan est le pays des merveilles : des fleuves chargés d’or, des gisements de lapis, le plus grand lac salé du monde -le Karakui- perché à 4200 mètres… » Les gisements de lapis lazuli sont situés hors des frontières actuelles du Tadjikistan, mais le lapis lazuli se trouvait sur la route de son exportation.
Le parcours de l’exposition est chronologique de la préhistoire à l’arrivée de l’islam
Cette exposition nous montre la forte empreinte laissée par Alexandre le Grand et les cultes hellénistiques.
Les nomades qui s’y sont fixés et ont fondé l’empire Kouchan au Ier siècle de notre ère.
Les habitants de Sogdiane avaient établi un réseau commercial sur la route de la soie avec l’Empire romain et la Chine jusqu’au premier califat islamique. Les Sogdiens pratiquaient le zoroastrisme. Il resterait actuellement 5000 Zoroastriens au Tadjikistan.
Le bouddhisme y fut également pratiqué amené par les pèlerins venus ou allant en Inde et en Chine.
L’aventure commence à Sarazm, inscrite au Patrimoine mondial de L‘Unesco. La ville fêtait en septembre 2020 ses 5500 ans. Site industriel essentiel du Chalcolithique. Important centre de métallurgie dès la fin du IVe siècle, elle possédait de nombreuses ressources naturelles, notamment de l’or.
L’empire des Samanides est le premier État persan indépendant à se reformer après la conquête de la région par les Arabes. L’empire samanide succombera aux assauts des tribus turques d’Asie centrale.
Aux siècles suivants, le pays subira les conquêtes de Gengis Khan et Tamerlan. Les montagnes tadjikes seront toujours traversées par les caravanes dont celles de Marco Polo sur la route de la soie.
Il est intéressant de souligner ici qu’au fil du temps l’identité ethnique tadjike a été préservée.
*Nous vous présenterons bientôt une exposition sur le Népal
Le musée Guimet est ouvert tous les jours, sauf le mardi de 10h à 18h. Il est gratuit chaque premier dimanche du mois.
