Lundi 12 juin 2017. Bernard Blistène, fils du réalisateur Marcel Blistène, directeur du Musée National d’Art Moderne a rendu hommage à Luce Vigo décédée le 12 février dernier à Paris.
La fille de Jean Vigo était la marraine de l’Institut et a œuvré sans relâche pour le prix créé en 1951 à l’initiative de Claude Aveline.
Une Association du prix Jean Vigo a été créée en 1991 sous l’impulsion d’Agnès Varda.
Jean Vigo est décédé en 1934. Il avait 29 ans. Le réalisateur défendait un cinéma social, documenté « …Le but sera atteint si on arrive à révéler la raison cachée d’un geste, à extraire d’une personne banale et de hasard, sa beauté intérieure ou sa caricature, si l’on parvient à révéler l’esprit d’une collectivité d’après une de ses manifestations purement physiques…. » (extraits de http://www.prixjeanvigo.fr/jean-vigo)
Il a réalisé quatre films dont un film censuré Zéro de conduite (1933) et un film mutilé l’Atalante (1934).
La musique de Maurice Jaubert qui avait écrit également celle de Zéro de conduite a été remplacée par la chanson Le chaland qui passe, le succès de Lys Gauty.
Depuis 1960, deux Prix Jean Vigo sont décernés annuellement : l’un à l’auteur ou aux auteurs d’un film de long métrage, l’autre à l’auteur ou aux auteurs d’un film de court métrage.
Pour débuter la soirée, une séquence de Le Havre (2011) d’Aki Kaurismäki a été projeté. Un moment d’émotion pour l’assistance car on y voit Luce Vigo qui y faisait une apparition amicale.
Vigo d’Honneur
Cette année un Vigo d’Honneur a été attribué au Finlandais Aki Kaurismäki pour « un cinéma social et poétique à nul autre pareil ».
Son dernier film sorti en mars « De l’autre côté de l’espoir » est une fable humaniste sur le sort des migrants en Finlande.
L’auteur absent était représenté par le comédien et metteur en scène André Wilms qui a déclaré : « Restons sur nos deux pieds. Gardons la tête haute. »
Court métrage
Ce prix a été décerné à Emmanuel Marre pour Le Film de l’été, une oeuvre âpre et tendre qui évoque les vacances, les pauses sur l’autoroute, les pique-niques, les rencontres. Le réalisateur a fait venir à ses côtés son acteur Jean-Benoit Ugeux.
Long métrage
Le prix a récompensé un auteur qui est aussi un acteur habité le cinéaste Mathieu Amalric pour Barbara présenté en ouverture d’un Certain Regard, le 18 mai dernier à Cannes. L’actrice Jeanne Balibar nous fait toucher du doigt l’expression « être habitée par un personnage ». Son jeu se nourrit de documents d’archives, d’enregistrements et la ressemblance se fait de plus en plus puissante. Mathieu Amalric recevant le prix a évoqué la mutilation de « l’Atalante ». Alors son film Barbara, il l’a voulu vigilant, respectueux « sans la piller » même si, il y avait « un manque qui crée une étape de projection, de rêve ». Il nous révèle une vraie fascination pour la grande dame en noir disparue en 1997, ses chansons, sa blessure. La mise en abyme, le film dans le film nous ramène à la réalité « le manque ». A découvrir en salle le 6 septembre 2017.
à suivre
Bande annonce et extraits (Mathieu Amalric)