27 septembre 2017.
Au Centre Pompidou à Paris, était projeté en avant-première le film « Le portrait interdit » du réalisateur, artiste et producteur Charles de Meaux.
Ci-dessus, le réalisateur avec deux de ses acteurs Thibault de Montalembert et Melvil Poupaud.
Etait également présent le scénariste Michel Fessler.
La sortie officielle du film en salle est fixée au 20 décembre 2017, notez le et ne le manquez pas. Vous ne serez pas déçu.
En 2014, dans le cadre au centre Pompidou du festival Charles de Meaux « Face B », le cinéaste avait réalisé une installation « Le train fantôme ». Il s’interrogeait » imaginé par les architectes Richard Rogers et Renzo Piano au milieu des années 70, les tuyaux du Centre Pompidou conservent sagement leur mystère. « D’où viennent-il, où vont-ils ? » »
Il nous emmène pour un nouveau voyage en Extrême-Orient.
L’héroïne est la grande actrice et productrice chinoise Fan BingBing. Elle a été jurée au festival de Cannes en 2017 où était présenté « The Lady in the portrait » de Charles de Meaux devenu « Le portrait interdit ». Elle a monté les marches au bras de Melvil Poupaud.
Melvil Poupaud face à elle interprète un peintre jésuite Jean-Denis Attiret chargé de réaliser le portrait de l’impératrice qu’elle campe avec élégance. L’histoire est-elle romantique, romanesque ou narcissique?
Le regard joue ici un grand rôle.
L’artiste français, qui a du apprendre le Mandarin pour le film, a publié en début d’année chez Pauvert « Voyage à Film City », son carnet de notes écrit pendant le tournage à Pékin. Face à la grande star chinoise, il a du s’affirmer en tant que vedette dans son rôle d’artiste au service d’une impératrice.
La Chine au XVIIIe siècle
L’action se situe dans la Chine du XVIIIe siècle au cœur de la Cité interdite. Un décor entièrement reconstitué pour les besoins du film. Nous plongeons dans cet univers clos qui a tant fasciné l’Occident où seuls de rares privilégiés, comme quelques jésuites, avaient pu y pénétrer. Les costumes en soie brodés à la main, les bijoux, les accessoires tout comme le mobilier et la vaisselle sont tous de fidèles répliques d’époque quand ce ne sont pas des originaux.
Ainsi donc l’impératrice Ulanara, seconde épouse de l’empereur Qianlong (1711-1799) auquel on attribue 44 épouses, posera pour le peintre jésuite Jean-Denis Attiret. Il réalisera le portrait de la jeune impératrice qui s’ennuie et veut attirer l’attention de l’empereur et regagner ses faveurs. On connait peu de chose sur cette ancienne concubine devenue impératrice qui tombera en disgrâce.
Cet empereur attiré par les arts et grand collectionneur confiera, notamment, à ses peintres officiels les Jésuites Giuseppe Castiglione et Jean-Denis Attiret la réalisation des dessins de ses batailles. Un tirage d’estampes d’une campagne menée de 1755 à 1759 est conservé au Louvre.
Arrivés en Chine dès 1582, les jésuites, hommes de cultures et de sciences, se sont initiés aux traditions, langues et civilisations chinoises.
Ils pensaient pouvoir convertir la société chinoise en se tournant d’abord vers les élites.
Ces lettrés s’intégreront, porteront de beaux costumes attestant du rang qui leur est accordé, mais qui allait à l’encontre de leur vœu d’humilité. Leur ordre sera dissout en 1773. Le christianisme en Chine va être considéré au XVIIIe siècle comme une secte perverse et dangereuse.