Du 6 juillet au 24 octobre 2022, « Pour sa nouvelle carte blanche contemporaine, le Musée national des arts asiatiques– Guimet invite l’artiste chinois Yang Jiechang. Reconnu pour sa maîtrise des arts traditionnels chinois, Yang Jiechang s’illustre dans une multitude de médias : peintures, arts graphiques, installations, vidéos, performances ou sculptures. Son art est imprègné de la calligraphie, de l’esthétique et de la pensée traditionnelles chinoises, qui sont intégrées à un contexte contemporain. »
Petit rappel à propos de l’histoire du lieu
L’industriel Émile Guimet avait initialement le projet de présenter des œuvres rapportées de ses nombreux voyages Égypte, Grèce, Japon, Chine, Inde. Ce lyonnais ne reçut pas le soutien de sa ville natale pour un musée des religions d’Égypte, de l’Antiquité et des pays d’Asie. Face à l’impossibilité de le réaliser à Lyon, il choisit Paris et y fit construire le musée que nous connaissons et qui fut inauguré en 1889. (Carte postale de 1895, ci-dessus en ouverture, source Delcampe : Simari28). Les collections n’ont jamais cessé de croître. Le Musée Guimet est devenu Le Musée de référence des Arts asiatiques. Sa renommée ne cesse pas de grandir. Ces conservateurs ont délaissé l’Antiquité et les pièces égyptiennes qui sont parties, à partir de 1945, au Louvre. Le musée a reçu en échange le département des Arts asiatiques du Louvre. Sa rénovation a été entreprise à partir de 1996 et ne peut que séduire ceux qui le visitent.
La rotonde du 4e étage, celle où Mata Hari a fait ses premières démonstrations de danse accueille donc l’artiste chinois Yang Jiechang, jusqu’en octobre.
Il est représenté par la galerie Jeanne Bucher Jaeger.
L’artiste y propose une suite, un 11e jour, au célèbre récit de la Renaissance italienne le Décaméron, le conte de dix jours, de Boccace.
Il nous offre une vision allégorique dans l’esprit de cette période, un paradis sensuel où toutes les divisions, religieuses, ethniques, idéologiques, politiques, sont gommées. Ainsi se mélangent et s’unissent animaux et humains.
De nos jours, cette vision utopique d’un monde naturellement fondé sur l’égalité, le respect, l’amour, la compassion est marquée par les conflits armés et les crises contemporaines. Cela met en évidence que l’Harmonie est instable et doit être redéfinie sans cesse car elle repose sur des rapports de force.
L’installation Tale of the 11th Day (Conte du 11e jour) comprend une peinture sur soie de 18 mètres de long marouflé sur toile. Elle s’accompagne de onze vases en porcelaine, réalisés lors d’une collaboration de quatre ans avec la Manufacture de Sèvres.
Il présente également en réaction aux attentats du 11 septembre 2001, un diptyque de calligraphie Oh my god/oh Diu accompagné de deux vidéos.
Né en Chine en 1956, il a étudié la calligraphie et la peinture traditionnelle chinoise, étudié les beaux-arts à Canton (1978-1982) où il a été enseignant.
En 1989, il a participé pour la première fois en France, au Centre Pompidou, à une exposition collective préparée par Jean-Hubert Martin : Magiciens de la Terre.
C’est lors de cette participation que Jean-François Jaeger l’a découvert
L’artiste vit entre Paris et Heidelberg.