Le 9 avril 2025, après six concerts d’un fauteuil, le concert dédié aux membres associés étrangers et celui préparé par le fondateur des Arts florissants William Christie membre libre de l’Académie des beaux-arts, Laurent Petitgirard a choisi d’être au pupitre et de diriger l’Orchestre de Picardie (Orchestre national en région, depuis juillet 2018, sous la direction musicale de Johanna Malangré).
Le nouveau concert dédié aux membres associés étrangers a donc célébré Joseph Haydn, élu en 1801 ainsi que « trois géants de la musique du XXe siècle » : Arthur Honegger, Benjamin Britten et György Ligeti.
Les beaux jours semblaient de retour et ce fut la Pastorale d’été du compositeur suisse Arthur Honegger (1892-1955).
Elle a retenti dans le superbe auditorium André et Liliane Bettancourt de l’Institut de France, conçu par l’architecte Marc Barani de l’Académie des beaux-arts.
Le compositeur, élu le 2 avril 1952 au fauteuil n°6, a créé cette œuvre symphonique en 1921 au pied du Sommet de l’Europe, la Jungfrau, dans les Alpes bernoises, Suisse. Elle culmine à 4158m et est accessible en train, depuis 1912, grâce à une gare ferroviaire à 3454m.
Le compositeur autrichien Joseph Haydn (1732-1809) a été élu, au fauteuil n°6, le 26 décembre 1801. Son Concerto pour violoncelle et orchestre en Do Majeur a été écrit pour son ami violoncelliste Joseph Weigl. Des passages virtuoses requièrent une technique nouvelle pour l’époque, l’utilisation du pouce.
Pour répondre à ces exigences techniques, il fallait un virtuose, Raphaël Pidoux qui joue sur un violoncelle Cappa 1680.
La famille Pidoux baigne dans la musique. Fidèle aux Rencontres de violoncelle à Bélaye (Lot). Elle s’est produite, au complet en août 2024, pour les 35 ans du Festival; du grand-père Roland Pidoux violoncelliste aux petits-enfants Maxime percussionniste et Gabriel hautboïste.
Professeur au Conservatoire Nationale supérieur de Musique et de Danse de Paris depuis 2014, Raphaël Pidoux a créé, en 2010, l’association Talents et Violoncelles.
Les jeunes talents jouent ainsi sur de grands instruments anciens mais aussi commandés à de grands luthiers français.
Le compositeur anglais Benjamin Britten (1913-1976) a été élu au fauteuil n°1, le 12 mai 1976.
Les Variations on a Theme of Frank Bridge rend hommage à son premier professeur de composition. Cette suite pour orchestre à cordes requiert une grande virtuosité des musiciens.
Toutes les possibilités techniques offertes par les instruments ont été mises en œuvre : nuances, trémolos, trilles pizzicatos (cordes pincées), harmoniques, col legno (cordes frappées d’un coup sec avec le bois), sul ponticello (cordes frappées au plus près du chevalet).
Né en Roumanie dans la minorité hongroise, naturalisé Autrichien en 1956, György Ligeti (1923-2006) a été élu le 17 juin 1998, au fauteuil n°3.
Le Concert Romanesc témoigne de sa passion pour la musique populaire roumaine et le répertoire de Béla Bartok dont il a révisé le catalogue de ses œuvres.
Sa musique sort des sentiers sériels de la musique électro acoustique. Il la veut « statique, sans rythme, ni mélodie, ni harmonie. » Il Collaborera avec Stanley Kubrick pour plusieurs de ses films. Dès 1968 pour 2001, l’Odyssée de l’espace.
Chef d’orchestre et compositeur, Laurent Petitgirard (né en 1950) terminait la soirée sur une réflexion à propos de la conduite d’orchestre, l’âge et l’avenir des deux grands orchestres nationaux des Hauts de France. Le chef d’orchestre et fondateur de l’Orchestre National de Lille Jean-Claude Casadesus (né en 1935) était dans la salle. La salle de l’ ONL est en travaux et l’orchestre en mode nomade attend sa nouvelle salle, prévue en 2016, ce qui soulève des interrogations.
La région des Hauts de France pourrait-elle fusionner ses deux immenses orchestres ayant chacun leur personnalité, leur tonalité, leurs musiciens et dont l’engagement auprès des publics divers n’est plus à démontrer?
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