En 1947, Trenet chante : « dans la p’tite gare, un sémaphore appelle ces gens, tous ces braves gens, de la Varenne… »
Pour accompagner le projet d’aménagement du bois de Vincennes voulu par Napoléon III, afin de satisfaire les envies de parties de campagne, de déjeuner sur l’herbe des Parisiens et de promenades en barque sur la Marne, dès 1852, un projet de ligne ferrée est proposé à l’empereur. Elle suivrait les méandres de la Marne dans la Seine-et-Oise, vers La Varenne, Chennevières puis irait vers Verneuil l’étang… La Compagnie du chemin de fer de Strasbourg, qui devient la compagnie des chemins de fer de l’Est en 1854, obtient une première concession en août 1853. Dès 1855, les travaux commencent.
Les travaux sont interrompus en 1857
La construction du viaduc qui longe l’avenue Daumesnil pour rejoindre l’embarcadère parisien sur la place de la Bastille est vivement contesté. Mais les terres de remblais provenant du creusement des lacs dans le bois de Vincennes, créé à partir de 1857 par Jean-Charles Alphan, vont trouver dans la construction du viaduc et de la gare dont les voies doivent être rehaussées, leur utilisation. La gare de Vincennes est mise en service le 22 septembre 1859, entre la rue de Lyon et la rue de Charenton. C’est une des dernières lignes ferrées qui sera créée intra muros. Elle va dans un premier temps relier la place de la Bastille à Saint Maur, arrêt à La Varenne. Une correspondance va être mise en place avec la petite ceinture à Bel Air en 1863. La ligne va poursuivre son chemin vers Sucy en Brie-Bonneuil (1872), Boissy Saint Léger (1874), Brie Comte Robert (1875), Verneuil l’étang (1892), Marles en Brie. (1893). Longue de 66,3 km, le succès est au rendez-vous du côté des Parisiens et des habitants des bords de la Marne.
