La revue Paris qui Chante consacre le numéro du 12 mai 1907 au « Tabarin de Mr Bosc » qui en moins de deux ans est devenu le temple de la Danse fantaisiste avec à sa tête le compositeur et chef d’orchestre Auguste Bosc et son associé Lajunie.
Curnonski dans sa rubrique la semaine Music-Hall nous présente Paris qui danse au Bal Tabarin . Il nous rappelle que l’établissement a ouvert le 20 décembre 1904 pour la fête des « Artistes dramatiques».Le décor de ce bal Montmartrois a été l’oeuvre de Minartz, Burret et Willette.
On y perpétue, alors, la tradition du quadrille naturaliste, le French Cancan mais on y crée aussi de nouvelles danses présentées dans ce numéro :
Cake-Walk, Pilou-Pilou, Big Boot Danse et une troupe de danseuses affriolantes les Darlings et les little Girls en font la démonstration.
La Marche des Artistes, partition pour le piano, a été exécutée pour la première fois à la Fête des Artistes, donnée au bal Tabarin, le 7 mai 1908. Elle est dédiée à Dranem, président de l’oeuvre de la maison de retraite des artistes de concerts & music-hall.
Le tout-Paris monte pour assister au Tabarin aux concours : de nuque, de jambes, d’épaules, de tailles et autres beauté féminine ; aux samedis de gala, aux défilés de la Vendange, de la Chasse, de la Poule au pot ; aux bals costumés : des Rosières, demi-Vierges; Canotières; des cyclistes, des Pierrettes…
Il deviendra rapidement aussi célèbre que le Moulin Rouge. A partir de 1915 après l’incendie du Moulin, il accueillera ses artistes et son French Cancan.
Il est vendu en 1928
En 1928, les nouveaux propriétaires, Pierre Sandrini du Moulin Rouge et Pierre Dubout vont transformer entièrement la salle pour accueillir des revues à grand spectacle.
En 1937, Man Ray y réalisera une série de photos.
La salle restera ouverte durant l’Occupation. Fréquentée alors par les Allemands.
Pierre Sandrini meurt dans un accident de voiture en 1949.
Racheté par les frères Clérico du Moulin Rouge, le Bal Tabarin ne retrouvera pas de public et sera fermée en 1953. Sans repreneur, il sera détruit, le 19 juillet 1966.
(L’ album souvenir en ouverture de cet article réunit des photos des spectacles. Ces albums sont édités à partir de 1946 par la BIEP, et contiennent des illustrations de Brénot, Alex Rakoff. Ici couverture d’André Dignimont.)
Documentation et illustrations : collection des Nautes de Paris
à voir également :
A Montmartre : La Boîte à Fursy voisine du Bal Tabarin de Bosc.
et
Tabarin du Pont-Neuf à Montmartre; Le Tréteau mis en Boîte
Anne Marie Sandrini
Comment posted on 12-12-2017La salle est détruite le 19 juillet 1966 . Elle ne retrouve pas de repreneur car cela était le souhait des frères Clérico voulant éteindre une éventuelle concurrence . Il n’est pas exacte de dire que la salle aura du mal à trouver un nouveau départ… Vous oubliez simplement de dire que Pierre Sandrini meurt dans un accident de voiture en 1949 …
Je trouve dommage que vous passiez si vite sur les vingt ans de la direction de Pierre Sandrini qui fit rayonner le nom de Tabarin dans le monde entier.