Alors que le film de Roman Polanski « J’accuse » sort sur les écrans le 13 novembre, les Parisiens auront pu découvrir, dès le 10 octobre et jusqu’à fin décembre, l’exposition « L’Affaire de Dreyfus à Zola », présentée au musée du Barreau de Paris.
Des documents inédits ont été sortis de leurs archives et racontent l’un des plus grands scandales de la vie politique française du début du XXe siècle.
L’Affaire s’est déroulée de 1894 à 1906. Le capitaine Alfred Dreyfus a été victime des préjugés sociaux et raciaux de ses collègues de l’état-major. Il était polytechnicien, né à Mulhouse et de confession juive.
Accusé à tort d’espionnage, il sera condamné à la détention perpétuelle, à la dégradation militaire et déporté à l’île du Diable. Il ne sera réhabilité qu’en 1906.
De nombreux ouvrages manuscrits sont réunis pour raconter l’affaire qui éclate en 1894 avec la mise en accusation de l’officier par le Service des Renseignements. Des lettres de Dreyfus, Lucie Dreyfus, Zola, le lieutenant colonel Picard…
Des témoignages, des dossiers des avocats, Me Demange, Me Fernand Labori qui défendra également Emile Zola et sera blessé de 2 balles lors du procès de Rennes. On retrouve également Me Henri Louis Lebois ami d’enfance du capitaine Picquart, Me Ludovic Trarieux qui va fonder à cette occasion la ligue des droits de l’homme.
Les articles des journaux dreyfusards et antidreyfusards suivent l’Affaire, de rebondissement en rebondissement, de procès en procès. Le plus célèbre article demeure le J’accuse d’Emile Zola publié par L’Aurore. Tous figurent en bonne place dans cette exposition car ils ont joué un rôle de premier plan auprès du public. Certains ont eu une vie éphémère comme Le Sifflet d’Ibels l’ami de Zola opposé à Psst… ! de Jean-Louis Forain et Caran d’Ache soutenu par Edgar Degas et Maurice Barrès.
La graphologie a fait ses débuts à cette occasion. Après la révélation du faux en août 1898, Esterhazy quitte la France et Lucie Dreyfus fait une demande en révision du procès de 1894 qui s’était déroulé à huis clos.
Le film J’accuse de Roman Polanski arrive sur les écrans.
Le film a été salué à Venise où il a remporté le lion d’Argent, le grand prix du jury. Il présente une nouvelle approche de l’affaire du point de vue du lieutenant colonel Georges Piquart joué par Jean Dujardin. nommé chef du service de renseignement en 1895, il est persuadé de l’innocence de Dreyfus joué par Louis Garrel. Emmanuelle Seigner joue le rôle de Pauline Monnier.
Melvil Poupaud est Me Labori qui défend Emile Zola joué par André Marcom et Denis Podalydes est Me Demange qui défendit Dreyfus en 1894 devant le conseil de guerre. Gregory Gadebois est le commandant Henry qui se battra en duel avec Henry Piquart de 20 mars 1898.
On retrouvera au Musée du Barreau des photos de tournage dans les différentes vitrines et des planches du storyboard.
à suivre l’interview du conservateur du Musée du Barreau de Paris
Me Emmanuel Pierrat