L’exposition proposée par l’Académie des beaux-arts : « Charlotte Perriand photographies », au Pavillon Comtesse de Caen du Palais de l’Institut de France, quai Voltaire, est à découvrir jusqu’au 22 mars 2020, entrée libre, du mardi au dimanche de 11h à 18h.
Charlotte Perriand a été une femme totalement libre. Née avec le XXe siècle, en 1903, elle s’est fait une place à une période où les femmes n’étaient pas du tout les égales des hommes.
Elle s’est affirmée comme architecte et designer, dessinant et faisant réaliser un mobilier avant gardiste (mobilier à base de tubes métalliques, chaise longue basculante, fauteuil grand confort… cabine de douche).
Elle a séduit les architectes Pierre Jeanneret et son cousin le Corbusier avec lesquels elle a travaillé pour les aménagements intérieurs durant les années 20 et 30. Elle a été la première à concevoir des cuisines ouvertes afin de ne plus isoler les femmes dans leur cuisine ainsi que des préfabriqués de loisirs.
Rare femme architecte, sportive, passionnée par la montagne et le ski elle a su très tôt préparer dans ses moindres détails, un projet d’habitat de loisirs pour le domaine skiable Les Arcs. la station a été réalisé de 1967 à 1989 et a fêté en 2019 ses 50 ans.
La Fondation Louis Vuitton présente, depuis le 2 octobre 2019 et jusqu’au 24 février 2020, l’exposition : Le Monde nouveau de Charlotte Perriand qui met en scène ses diverses activités architecture, design, mobilier d’intérieur, photos d’art brut…
A son tour, l’Académie des beaux-art lui rend hommage et nous donne à voir une facette peu connue, plus personnelle : ses photographies, des instants capturés pour son propre plaisir. Cette mission a été confiée à la photographe Lélia Wanick Salgado. A partir des archives sur lesquelles veillent sa fille Pernette Perriand-Barsac et Jacques Barsac son gendre et biographe, la commissaire de l’exposition a sélectionné 48 photographies (tirages : Dupon-Phidap; encadrements: Circad) qui nous transmettent la manière dont son regard se posait sur la nature saisissant des paysages « qu’il ne faut pas abîmer » ; des instants comme un bloc de glace dans la forêt de Fontainebleau que vous pourrait découvrir, la mer et les pêcheurs, la montagne et les bergers, le Japon et son art de vivre et sa propre joie de vivre…
Jacques Barsac, son gendre s’il est présent lors de votre visite ne manquez pas de l’interroger à propos des photos sélectionnées. Il aura sans doute quelques anecdotes à vous conter. Il est ici devant le portrait de Yolande d’Ormesson, la tante « excentrique » de l’écrivain et académicien Jean d’Ormesson, une autre femme libre. Une photo prise au Japon où elle séjournait.
Le biographe a publié son oeuvre complète en quatre tomes. Il raconte ses 75 ans d’activité et apporte, entre autres, des précisions sur ses créations durant les années passées dans l’atelier de Le Corbusier. Le tome 4 est consacré à la station des Arcs. En 2006, il publiait Charlotte Perriand, un art d’habiter et en 2008, Charlotte Perriand et le Japon où elle était partie pour la première fois de 1940 à 1946.
