Petit pays entre la Chine et l’Inde, le Népal était sur la route du sel et de la soie. Dans le sud du Népal à Lumbini (district de kapilavastiu) est né celui qui allait devenir le Bouddha. Le Népal reste attaché à ses traditions et ses religions, le bouddhisme et l’hindouisme. Ce que démontre cette exposition. Les bouddhistes chassés du Tibet s’y sont réfugiés.
le Népal compte plusieurs sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.
Longtemps nous avons uniquement entendu parler de Katmandou, derrière le nom de cette vallée se cachait un pays, le Népal. Le musée Guimet présente, du 20 octobre au 10 janvier 2022, l’exposition « Népal, art de la vallée de Katmandou ».
Du Xe au XIXe siècle, 90 œuvres sont présentées, sorties de la collection népalaise du musée Guimet (MNAAG) et de collections publiques françaises. Des pièces ont été prêtées par le Collège de France, les musées d’arts asiatiques de Nice, de Toulouse et le musée du quai Branly.
L’exposition réunit des photographies, des dessins, des miniatures, des sculptures en bronze et en bois, bouddhistes et hindouistes. La collection du musée s’est constituée à la fin du XIXe siècle par achats, dons, legs, et deux dations 1994 et 2012.
En 1955, l’Institut de France déposait le fonds de son correspondant britannique Brian Houghton Hodgson (1800-1894). De 1820 à 1843, il a résidé au Népal. Il avait remis 147 volumes à la Société Asiatique de Paris. Sylvain Lévi (1863-1935), spécialiste du bouddhisme, membre de la Société Asiatique au sein de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Institut de France) a étudié le sanskrit et exploré l’ensemble de l’Asie. Il a écrit un ouvrage magistral : « Le Népal. Etudes historique du royaume hindou », publié en 3 volumes (2+1 volume d’illustrations, 1905) présentés dans l’exposition.
La triade, ci–dessus, est composée de Vishnu avec son épouse Lakshmi et l’oiseau personnifié Garuda dont on voit les ailes (Patan, XIe siècle).
Maheshvara/Shiva est avec son épouse Uma dans sa résidence himalayenne. Au dessus d’eux, Ganga déverse sur le couple divin l’eau sacrée. Cette oeuvre évoque le mythe de la descente du fleuve céleste sur la terre (Bhaktapur, XIIe ou début du XIIIe siècle). Ces oeuvres en pierre sont deux achats du musée, l’un en 1985 et l’autre en 1986. œuvres qui seraient sorties illégalement et qui pourraient repartir prochainement au Népal.
toute en métal repoussé
Faite le tour de la rotonde qui abritait la bibliothèque historique, où se poursuit l’exposition. Dès l’ouverture du musée en 1889, cette bibliothèque était le cœur de l’établissement. Depuis 1979, elle est classée aux monuments historiques. Les ouvrages se consultent désormais au rez-de-chaussée. En 1905, le fondateur du musée Emile Guimet invitait sous la coupole Mata Hari pour une démonstration de danses Brahmaniques.
Le Népal fait toujours rêver les alpinistes et les reçoit en grand nombre. N’oublions pas que le 3 juin 1950, Maurice Herzog et Louis Lachenal gravissaient, les premiers, les 8000 mètres de l’Annapurna. Le 29 mai 1953, Edmund Hillary et le sherppa Tenzin Norgay étaient les premiers au sommet de l’Everest, 8850 mètres. Il a été le pays des paradis artificiels pour les jeunes des années 1970 qui prenaient le chemin de Katmandou afin d’y vivre une expérience mystique et mythique. Pour les amateurs de bande dessinée, le Népal est le pays du Yéti vu par Hergé découvert par Tintin.
Si vous vous intéressez au Népal, au pays, cet article de Marie Gibert devrait vous intéresser : « Les territoires du sacré, le sacre du territoire. Religion, urbanité, société : l’exemple de Katmandou », Géoconfluences, 2008, mis en ligne le 8 avril 2008.
