Balades ludiques Île de France

La Maison de Chateaubriand vous invite à un voyage dans les pages du roman « Atala »

Le roman Atala, ou les Amours de deux sauvages dans le désert est le premier roman publié par François-Auguste Chateaubriand le 12 germinal an IX (2 avril 1801). Son succès comme la critique sont immédiats,  » C’est de la publication d’Atala que date le bruit que j’ai fait dans ce monde…  » L’auteur va revoir son texte, publiant douze éditions en quatre ans. Le nom de l’auteur variera, avec ou sans particule, devenant le célèbre François-René de Chateaubriand, écrivain et homme politique.

Illustration de Maurice Lalau pour François René de Chateaubriand, Atala Paris au dépens d’un groupe de bibliophiles, 1932, 120 exemplaires sur vélin de rives, n°100 (Maison de Chateaubriand-Domaine départementale de la Vallée-aux-loups DR/CD92/Julien Garraud)

A Chatenay-Malabry, du 4 octobre au 25 septembre 2025, la Maison où Chateaubriand a vécu, de 1807 à 1817, présente « Atala 1801, voyage illustré au cœur d’un roman ».

Atala première salle de l’exposition (Maison de Chateaubriand-Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups)

Le texte d’Atala a donc été retravaillé d’une édition à l’autre afin de fixer le mot juste : « J’ai sans cesse pesé chaque phrase, examiné chaque mot...  » En 1805, le texte définitif semble fixé :  » C’est la seule Atala que je reconnaitrai à l’avenir « .

Son premier roman lui a valu un succès planétaire malgré une critique virulente.

Traductions, imitations et contrefaçons ainsi que des parodies sont réunies ici en préambule au rez-de chaussée et présentées par La commissaire de l’exposition et directrice de la Maison de Chateaubriand Anne Sudre.

L’Atalamania qui a sévi alors témoigne d’une vraie passion pour les amours contrariés des héros.

S’enchaînent à l’étage douze séquences du livre, douze épisodes accompagnés de nombreuses œuvres artistiques créées pour les illustrer.

Le succès d’Atala a gagné les arts décoratifs. La Maison de Chateaubriand conserve le fonds le plus riche au monde autour d’Atala avec 330 pièces comme la paire de vases ci-dessus.

Son histoire a pénétré dans les foyers notamment avec le papier peint, les trumeaux, les vases, la vaisselle, les éventails … Et même de la musique.

Gravure sur huitre perlière de Joseph Muller entre 1875 et 1888
et plateau de déjeuner à décor d’Atala vers 1810 Manufacture Darte frères, Porcelaine de Paris (Maison de Chateaubriand – Domaine de la Vallée-aux-Loups)

La mort d’Atala a été une grande source d’inspiration. Ci-dessous, les études pour le tableau de Girodet : Atala au tombeau, commandé par l’ami de Chateaubriand Bertin l’aîné. Il triomphe au salon de 1808. Cependant un reproche perdure : Atala n’est  » pas assez morte « .

Anne-Louis Girodet-Trioson, huiles sur toile, étude pour le tableau Atala au tombeau vers 1808 et étude de Chactas pour le même tableau (Maison de Chateaubriand -Domaine de la Vallée-aux-Loups)
Atala, étude pour Atala au tombeau, vers 1808, huile sur toile d’Anne-Louis Girodet-Trioson (Maison de ChateaubriandDomaine départemental de la Vallée-aux-Loups – photo CD92/Vincent Lefebvre)

L’écrivain nous raconte donc « Les Amours de deux sauvages dans le désert » ; l’épopée de l’homme dans la nature, face aux croyances, à la religion, la confrontation des cultures, les amours contrariés de deux jeunes Amérindiens. 

La période était aux récits de voyages ; la vie sauvage éveillait la curiosité, le romantisme naissait.

Carte du parcours de Chateaubriand en Amérique du Nord

Chateaubriand est allé en Amérique du Nord, en 1791. Il a planté son décor en Louisiane redevenue française en 1800 avant d’être vendue aux États-Unis en 1803. Il est rentré en France en apprenant l’arrestation de la famille royale à Varennes et l’arrestation des siens. Il publie sous le Directoire. Napoléon a signé le Concordat avec le Pape. Il publie le Génie du Christianisme (1802).

Estampes et gravures d’après Atala remportent un francs succès.

De la Louisiane, ce nouvel Eden, l’écrivain a rapporté les sons de la forêt avec les oiseaux, les couleurs des arbres, les lianes, les mousses, les us et coutumes de la tribu des Natchez qui avait massacré des colons français en 1729. Suivront les romans René (1802), Les Natchez (1826), Le voyage en Amérique (1827).

Chaque arbre centenaire du domaine planté par Chateaubriand est l’objet de soins attentifs.

Dans le parc de la maison, parmi tous les arbres, on peut retrouver 13 essences plantées par l’écrivain et chouchoutées par les jardiniers : un tilleul de Hollande, un Marronnier et un Chataignier, deux cèdre du Liban, deux de l’Atlas dont un bleu, un If commun, un chêne pédonculé, un platane d’Orient, un Cyprès chauve de Louisiane, un Catalpa commun, un Rhododendron pontique.

La Tour Velléda : l’écrivain s’y retirait et y travaillait 12 heures par jour.

A proximité de la Tour Velléda où il aimait se retirer pour écrire et lire vous verrez un Cèdre du Liban planté par l’écrivain.

Portrait de la première jeune fille portant le prénom d’Atala par Henri Lehmann, 1857

Le première jeune fille baptisée Atala a pu l’être grâce à l’intervention de son parrain Chateaubriand qui a du aller jusqu’à intercéder en sa faveur auprès du Pape. Le souverain pontife a accepté déclarant :  » Il n’y a pas de Sainte Atala, il ne lui reste plus qu’à le devenir.  » Atala Stamaty-Varcollin était la fille du consul de France en Italie Constantin Stamaty.

La Maison de Chateaubriand est une Maison des Illustres, un label créé en 2011. Il réunit aujourd’hui 250 maisons d’histoire politique, scientifique, religieuse et artistique.
Elise de Blanzy-Longuet directrice de la Culture du département des Hauts de Seine.

Après un article publié dans Le Mercure de France en 1807 contre Napoléon, l’écrivain doit quitter Paris.

il s’installe dans la Vallée aux Loups, achète une maison de jardinier.

Il fait édifier un portique avec les cariatides et opère quelques transformations.

Il va planter différentes essences d’arbres en faisant appel à des relations et des amis.

L’ancienne impératrice Joséphine (1805-1809) lui donnera un magnolia à fleurs pourpres comme elle a planté à la Malmaison. Mais le magnolia n’est plus là.

Après la vente de la maison en 1818, Mathieu de Montmorency l’occupera invitant Mme Récamier, en 1826 et Chateaubriand.

Puis la famille de La Rochefoucault en restera propriétaire jusqu’en 1914.

Le docteur Le Savoureux prend la suite et y installe la Société Chateaubriand.

Le département l’a achetée en 1970 et veille depuis sur le parc, le domaine et la Maison.

Pour prolonger votre visite chez Chateaubriand, 87 rue de Chateaubriand à Châtenay-Malabry :

Un programme de conférences et d’activités sur réservation vous attend.

Un livre : Atala, 184 pages, sous la direction d’Anne Sudre ; une édition illustrée par des œuvres des collections de la Maison de Chateaubriand et de la Société Chateaubriand (Edité et imprimé par le Département des Hauts-de-Seine et la Maison de Chateaubriand, octobre 2024) Prix : 12 €

Une visite guidée est proposée tous les dimanches.
L’exposition ouvre du mardi au dimanche dès 13h, ferme à 18h en octobre, puis 16h30 de novembre à février. Ouverture le week-end de 10h à 12h et l’après-midi à 13h. Entrée : 4€ pour une visite libre mais 5 € pendant l’exposition jusqu’en septembre 2025. (tél. 01 55 52 13 00)

Le parc est ouvert tous les jours dès 9h entrée gratuite.

Commentaires

Laisser mon commentaire

Notre boutique en ligne

Boutique

Les libraires partenaires

Recherche