L’automne sera bientôt là. Voici une exposition aux couleurs chaudes qui caractéristiques cette saison. Vous pouvez découvrir ou redécouvrir à l’Institut de France, au Pavillon Comtesse de Caen, des artistes qui ont été membres de l’Académie des beaux-arts et dont l’art n’a vraiment rien à voir avec l’expression « peintre académique ».
Ils ont participé à un mouvement qui sacrait la liberté sous l’expression « abstraction lyrique ». Beaucoup de grands formats, des œuvres bluffantes.
« Éloge de l’abstraction » présentée, du 12 octobre au 26 novembre 2023, par l’Académie des beaux-arts est « l’exposition phare de la rentrée au Pavillon Comtesse de Caen. Elle présente 7 artistes pour la plupart mondialement célèbres qui ne sont pas toujours associés à l’Académie des beaux-arts, » soulignait Hermine Videau directrice de la communication et des prix.
Jean Claude Gandur, président de la Fondation Gandur pour l’Art nous a expliqué comment est né cet événement.
« La naissance de cette exposition qui présente un petit échantillon des œuvres des artistes de la Fondation s’est faite lors d’une rencontre avec le secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard.
Il s’agissait de présenter des peintres de l’Académie, de les remettre en lumière en montrant la variété des artistes appelés.
Mais certains comme Soulage ont refusé. »
Salle 1 Jean Bertholle, Chu Teh-Chun, Zao Wou-KI :
Zao Wou-Ki (élu le 4 décembre 2002, fauteuil X- 1920-2013) s’installe à Paris en 1948. Il choisi le 14e arrondissement. Installe son atelier 19 bis rue Jonquoy, non loin de celui de Giacometti, rue Hippolyte-Maindron.
Jean Claude Gandur poursuivait à propos de l’acquisition des 700 œuvres représentatives de l’art non-figuratif après 1945 qu’abrite la Fondation :
« L’ensemble a été acquis, entre 1997 et 1998, à un moment où on oubliait ces peintres.
J’ai choisi alors les plus représentatifs. Les couleurs que j’aime, le brun, l’ocre… Les couleurs chaudes et l’harmonie du geste, l’expressionnisme abstrait européen des années 1945-1965…
Le point focal de cette exposition est Paris où toute l’Europe a créé ; est venue créer après guerre. »
Ils sont donc sept peintres de l’Académie réunis sur une scénographie de Bertrand Dumas :
Bertrand Dumas, le conservateur de la Fondation Gandur, commissaire de l’exposition a mis en scène 25 toiles qu’il a sélectionnées pour redécouvrir 7 peintres qui ont créé différemment, à l’heure où l’abstraction géométrique dominait :
« Leurs œuvres non figuratives et antigéométriques inventaient les signes d’un nouveau langage pictural. »
Jean Bertholle (1909-1996), élu le 30 novembre 1983, fauteuil VIII. Première exposition personnelle à Paris, galerie Roque, boulevard Raspail en 1956. (salle 1)
Chu Teh-Chun (1920-2014) élu le 17 décembre 1997, fauteuil IX. Il est venu à Paris en 1955. (salle 1)
Olivier Debré (1920-1999) élu le 17 mars 1999, fauteuil IV.
La dernière œuvre acquise, après deux ans de recherches, est exposée ici « Grande Bleue ». (salle 2)
Antoni Tàpies (associé étranger élu, le,15 juin 1994, fauteuil I – 1923-2012) le peintre catalan est à Paris dès 1950. Sa toile Porte vermeille n°LXXV (1958 – 195 x130 cm), huile et enduit sableux sur toile figure sur toutes les annonces de l’exposition. En quelque sorte, une porte à ouvrir pour découvrir ces peintures sorties des collections de la Fondation. (salle 2)
Hans Hartung, (1904-1989), élu 30 mars 1977, fauteuil XIII supprimé en 1987. (salle 3)
Né à Leipzig, il séjourne à Paris dans les années trente. Pendant la seconde guerre mondiale, il refusera de se battre pour l’Allemagne nazie. Blessé à Belfort, il sera amputé. Après guerre, en 1945, il s’installe à Paris.
Georges Mathieu (élu le 7 mai 1975, fauteuil VI – 1921-2012). (salle 4)
Jean-Claude Gandur l’a rencontré à Paris.
« J‘ai tissé des liens étroits avec Mathieu lorsque j’étais étudiant, à Paris puis à Genève.
Une de ses toiles est dans mon bureau. »
Il a acquis sept d’entre elles auprès de sa famille après son décès.
Il a conduit des expériences variées comme percer le fond d’un pot de peinture à l’huile pour en le déplaçant créer Évanescence (ci-dessous) à l’entrée de la salle 4.
L’exposition s’achève sur un tableau qui émeut.
La Fondation conserve 3700 tableaux et objets dont 1500 tableaux.
A Paris, ne manquez pas le choix du collectionneur, l’exposition L’Éloge de l’abstraction. « Ma passion, dit-il, avait réuni des peintres travaillant à Paris, durant les années 1945-1965. Une sorte de voyage initiatique … » (Jusqu’au 26 novembre, du mardi au dimanche de 11h à 18h, entrée libre et gratuite)
A noter, la 77e édition du salon Réalités Nouvelles qui réunit, chaque année, les artistes travaillant dans le champ de l’abstraction se déroule, du 19 au 22 octobre 2023, en trois lieux parisiens (les Cordeliers à Odéon, l’Espace Commines dans le Marais et la galerie Abstract Project à Nation).
Le collectionneur Jean Claude Gandur poursuit sa quête du côté des affiches : « Je n’ai pas voulu rester bloqué sur un mouvement. Chaque mouvement représente 20 ans. J’ai changé. Je suis passé à autre chose, les Affiches POP. La Fondation participe, à Caen, à l’exposition : Années pop, années choc 1960-1975, présentée jusqu’au 31 décembre 2023. »