Histoire

Il était une fois, le Pont des Arts… Si par hasard…

Le Vent de Georges Brassens : « Si par hasard, sur l’Pont des Arts… »

Avec la chanteuse Aya Nakamura et les 60 musiciens de la Garde républicaine lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, nombreux sont ceux qui ont découvert ou redécouvert le Pont des Arts.

Tout beau pour la fête, platelage neuf, parapets en verre… sans cadenas… cette prestation soulignait le lien étroit renouvelé sans cesse avec les arts.

Mais connaissez-vous l’histoire de ce pont, si particulier, que le Monde nous envie.

Voici donc quelques réponses aux questions qu’on se pose souvent à propos de l’histoire du pont qui relie le Louvre à l’Institut de France. Tout commence dans les dernières années de la Révolution française.

Le Pont des Arts relie à sa création le Palais des Arts au Collège des Quatre-Nations

Pourquoi ce nom ?

1791, un décret fait du Louvre le Palais des Arts. 1793, les Académie royales installées au Louvre sont interdites. Le Palais des Arts abrite désormais le Museum central des Arts de la République. Il vient d’être créé. Des agrandissements sont prévus afin de recevoir les œuvres rapportés de l’étranger, notamment d’Italie, puis d’Egypte, d’Espagne, par l’armée de la République conduite par le général Bonaparte… Dirigé par le muséographe passionné Vivant Denon, nommé par le consul Napoléon Bonaparte, l’établissement deviendra en 1803, le Musée Napoléon avant d’être connu sous le nom de Musée du Louvre. 1795, constitution de l’Institut national chargé de recueillir les découvertes et de perfectionner les arts et les sciences. Il quittera le Palais des Arts en 1805 pour le Collège des Quatre-Nations qui deviendra l’Institut de France réunissant au fil du temps Cinq Académies, dont celle des beaux-arts, sous sa Coupole qui vient d’être créée.

Sur le Pont des Arts, vers le Louvre

Pont ou passerelle :

C’est la passerelle le Pont des Arts qui a été enregistré, le 17 mars 1975, par les Monuments historiques. L’Académicien Napoléon Bonaparte membre de la classe des Sciences, section des arts mécaniques, élu en 1797, souhaitait une passerelle fleurie, un pont promenade, au-dessus de la Seine. Il l’empruntera à cheval afin d’en tester la solidité, comme avait fait Henri IV pour le Pont Neuf, avant l’ouverture au public en 1804.

La musique est présente sur le nouveau pont, ici avec un aveugle.

Un projet de Napoléon Bonaparte :

Par un décret du 15 mars 1801, il était décidé de créer un pont reliant le Palais des arts au Collège des Quatre-Nations. Le premier Consul Napoléon Bonaparte veut qu’il soit réalisé en fer. La concession est accordée à une société qui réalisera également le pont de la Cité et le pont d’Austerlitz. Les architectes sont les ingénieurs Louis Alexandre de Cessart et Jacques Vincent de Lacroix Dillon. La passerelle va être conçue comme un jardin suspendu avec des bacs de fleurs, des arbustes (des orangers) et des bancs.  La réalisation, de 1801 à 1804 est suivie par le directeur des Ponts de Paris  le fondeur Jean-Baptiste Launay.

Vue du Palais des beaux-arts

 Premier pont en fer à Paris :

Les Britanniques viennent de construire le premier pont en fer à Colebroockedale. Contre les avis de ses architectes Napoléon Bonaparte veut un pont métallique affranchi de la maçonnerie. Le projet initial comprenait 11 arches fines et légères fixées sur des palées en charpente protégées par des brise-glace. Leur nombre sera ramené à 9 arches de 17 mètres de larges, posées sur des colonnes en fonte protégées des glaces par des piles en pierre. Le plateau horizontal est en bois exotique.

Un pont payant :

Si 64000 personnes ont pu le découvrir gratuitement à son ouverture au public. Il leur en a coûté 1 sou par la suite. Il bénéficiait d’un tel succès qu’en moyenne 10 000 personnes le traversaient chaque jour et s’y donnaient rendez-vous. La concession en avait été accordée à une société jusqu’en 1897. Il y avait en 1840, 23 ponts payants que la ville a rachetés, en 1850, en indemnisant les propriétaires.

Le pont voulu par le Consul Napoléon Bonaparte perd sa 9e arche

Premières modifications :

Dès 1852, le quai Conti est élargi, les berges sont pavées, des rampes d’accès à l’eau sont aménagées et un mur continu suit le chemin de halage. Le pont perd son arche extrême. 1867, on évite un projet carrossable pour le pont.

Les quais seront pavés avec des rampes d’accès à la Seine.

Est-ce toujours le pont d’origine :

Non au XXe siècle, les vibrations, les bombardements deux guerres mondiales, les chocs violents des bateaux, des barges sur ses piles, des collisions en 1961 et 1970 l’ont fragilisé. Il est fermé en 1977. En 1979, une partie du pont, 60mètres s’effondre lors d’un nouveau choc, une barge heurte un de ses piliers.  Il est démonté, récupéré, réparée par la ville de Nogent-sur-Marne. La passerelle, remontée au port de plaisance, a été inaugurée en 1992. A Paris, l’actuel Pont des Arts a été reconstruit, de 1981 à 1984, en suivant les plans d’origine mais avec sept arches pour faciliter le passage des bateaux.

Le poids des cadenas pesait sur l’avenir du Pont. Des panneaux entiers ont progressivement été remplacés par du Street Art avant la mise en place de vitres.
Pour laisser aux amoureux le temps de récupérer leurs cadenas, les panneaux enlevés sont provisoirement installés sur le quai haut.

Le pont des amours :

Sa renommée par les chansons et le cinéma a traversé le temps. En fait, il demeure le lieu de rendez-vous des amoureux. Mais les cadenas d’amour nuisent dangereusement à la santé du pont.

Ils pèsent sur son avenir d’un poids de plus de 40 tonnes. La mode des cadenas d’amour a gagné Paris dès 2008. Ils sont accrochés à ses parapets. Les clés sont en principe jetées à l’eau. Des panneaux entiers vont être progressivement enlevés en 2014-2015 pour être remplacés par des vitres.

2023, le pont pendant le changement du bois de son tablier n’a pas été fermé.
Un travail en deux périodes

Plus de soucis ?

Non, un nouveau danger le guettait son tablier en chêne s’abîmait ; sous les intempéries et les pas de ses fans, il se détruisait progressivement. 

Il sera pendant une longue période colmaté, car l’idée d’en fermer l’accès était problématique.

Il fallait trouver un bois qui supporterait mieux un usage intensif et les intempéries. 

La décision était enfin prise en 2022.

Il ne serait pas fermé.

Le platelage va se faire, en deux temps, avec du Bilinga un nouveau bois exotique, en 2023.

UN PONT POUR LES ARTS

Ousmane Sow, la bataille avec Custer de Little Big Horn (1999)

Un lieu de rencontres et d’animations

Comme Balzac, Verlaine, les écrivains, les peintres ont tour à tour contemplé la vue offerte qui les a inspirés. Jules Verne, y a amarré son bateau lors de sa venue à Paris, notamment pour livrer le manuscrit de 20 000 lieux sous les mers à son éditeur, Hetzel. Vercors y rencontrait  le chef du mouvement « Ceux de la Résistance » pendant la Seconde Guerre mondiale…

Exposition en 2012
Exposition en 2016 : La passerelle enchantée
Les bronzes de Daniel Hourdé (2016)
Bronze de Daniel Hourdé

Les Expositions s’y sont succédées : Ousmane Sow futur Académicien (élu en 2012) y installe 68 sculptures, La bataille de Little Big Horn et des africains (1999) ; du Street art remplacera les cadenas (2015).

Déjà 10 ans de présence à l’Académie française pour Dany Laferrière.

Les bronzes de « La passerelle enchantée » de Daniel Hourdé y seront installés en 2016. Pour ses 10 ans d’Académie française, Dany Laferrière y installait « Cœur nomade » (2024).

Le Pont le plus photographié de Paris

A suivre une vidéo sur le Pont de Paris qui est connu dans le monde entier.

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