Les Nautes de Paris ne vont pas vous rappeler son parcours, les meilleures plumes l’ont déjà fait.
Nous voulons rendre hommage à Madame Carrère d’Encausse cette Dame remarquable, exceptionnelle, admirable, Secrétaire perpétuel de l’Académie française.
La doyenne de l’Académie est décédée le 5 août 2023, à Paris. Elle avait 94 ans.
Nous avons eu le plaisir de la rencontrer, notamment lors de l’inauguration de la librairie de l’Institut qui donne sur le quai Conti. Y sont réunis les publications des Académiciens. Vous pourrez y trouver ceux de l’historienne.
Sur notre photo d’introduction (de droite à gauche), Les secrétaires perpétuels des cinq académies étaient réunis, le 15 septembre 2021, pour l’ouverture de la librairie de l’Institut :
Michel Zink (Académie des inscriptions et belles lettres)
Hélène Carrère d’Encausse (Académie française)
Xavier Darcos chancelier de l’Institut de France Pascale Cossart (Académie des sciences)
Jean Robert Pitte (Académie des sciences morales et politiques)
Laurent Petitgirard (Académie des beaux-arts)
Etienne Ghys (Académie des sciences).
L’Académicienne était la 3e à rejoindre les Immortels de l’Académie française
Voici quelques brefs rappels de son parcours au sein de l’Académie française.
Dix ans après Marguerite Yourcenar, le 13 décembre 1990 sur proposition d’Henri Troyat, l’historienne Hélène Carrère d’Encausse est élue à l’Académie française au fauteuil n°14. Elle succède à Jean Mistler.
Michel Déon l’accueillera sous la Coupole de l’Institut de France, le 28 novembre 1991.
Elle sera la première femme élue secrétaire perpétuel, le 21 octobre 1999. Elle succède alors à Maurice Druon et s’inscrit dans la continuité du poste en refusant la féminisation du titre.
Les femmes à l’Académie française
Marguerite Yourcenar est la première, en 1980, à entrer à l’Académie française. Suivront Jacqueline de Romilly (1988), Hélène Carrère d’Encausse (1990), Florence Delay (2000), Assia Djebar (2005), Simone Veil (2008), Danièle Sallenave (2011), Dominique Bona (2013), Barbara Cassin (2018), Chantal Thomas (2021), Sylviane Agacinski (2023).
Elles ont été précédées par Claude Catherine de Clermont maréchale de Retz au XVIe siècle qui était autorisée à assister aux séances de l’Académie du Palais tout comme Catherine Le Voyer de Lignerolles.
Les siècles se succédaient avec toujours des femmes remarquables qui écrivent et réunissent les meilleurs esprits dans leurs salons. Mais l’installation de l’Académie Française quai Conti ne leur a ouvert ses portes qu’au XXe siècle et en 1980. (6 décembre 2012, conférence d’Hélène Carrère d’Encausse : https://www.academie-francaise.fr/des-femmes-lacademie-francaise-seance-publique-annuelle)
Nous continuons de penser comme elle que féminiser les mots n’apportera rien à la parité. Et déjà elle nous manque.
L’Académie française a été créée en 1634 par Richelieu. « Il fallait unifier les voix discordantes, donner un cadre aux débats, un statut quasi légal à la norme linguistique. La langue dont l’Académie s’est vu confier le dépôt doit devenir la langue commune à tout le royaume…». (23 octobre 2007, conférence d’Hélène Carrère d’Encausse : https://www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise-de-lidentite-luniversalite)
