A découvrir jusqu’au samedi 21 janvier 2017 si vous êtes fan : Gainsbourg Still Alive. En 2016, dix-huit artistes ont revisité la photo Gainsbourg-Dali de Roberto Battistini créé en 1985 pour une couverture du magazine Médias.
Nous avions redécouvert cette photo qui a fait le tour du Monde, lors d’une vente aux enchères à Drouot en 2009 et pour l’exposition : Gainsbourg initiales LG chez Sotheby’s Paris et au French Alliance Institute de New York, pour les 20 ans de sa mort en 2011. Vous l’avez peut-être vue lors de Fotofever Paris en 2014 ?
La photo revisitée revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec l’exposition « Gainsbourg Still Alive » de Roberto Battistini.
Exposer ce travail collaboratif est un nouvel hommage offert à l’esprit libertaire de Serge Gainsbourg pour les 25 ans de son décès.
L’exposition est actuellement chez Pierre, Bertrand et Arnaud Cornette de Saint Cyr, la maison de ventes du 6, avenue Hoche, Paris 8e, du 14 au 21 janvier 2017 où vous pourrez découvrir les œuvres de :
Jacques Villeglé, Erró, Peter Klasen, Hervé Dirosa, Miguel Chevalier, Orlan, lord Anthony Cahn, Stéphane Pencreac’h, JMK, France de Ranchin, Bernard Pras, Ivan Messac, Georges Moquay, Eric Michel, Mark Brusse, Sergio Valadez, Javier Balmaseda et Omar Ba.
Pour beaucoup de fans comme pour le photographe Roberto Battistini :
« Serge Gainsbourg était très proche de Salvador Dali qu’il avait côtoyé et dont le génie surréaliste le fascinait. Comme lui, il savait jouer de son image et manipuler les médias pour communiquer. Auteur, compositeur, réalisateur, acteur et photographe, il est l’Artiste des années 80. »
Avec celle qui deviendra sa première épouse Lise Levisky, ils ont habités quelques mois dans un appartement de Dali. Celui qui était encore Lucien a été fasciné par une des pièces entièrement habillée d’astrakan noir, du sol au plafond. Cette idée l’aurait conduit à peindre tout en noir son appartement de la rue de Verneuil.
Lord Anthony Cahn un jeune artiste qui s’est spécialisé dans des études pour des murs à l’échelle 1 puis en formats plus ou moins grands nous offre deux versions du mur (variations 1 et 4) de la rue de Verneuil, recto et verso. Les matériaux utilisés sont ceux de vraies constructions. Cependant, la version 4 à quelque chose de l’univers déformé d’Alice au pays des Merveilles, avec sa grille en métal sculptée.
Gainsbourg aimait les gestes qui provoquent, qui marquent les esprits, qui choquent le grand public. Il a ainsi brûlé à la télévision un billet de 500 francs au prorata de ce qu’il payait au fisc. Peter Klasen a réalisé en 2012 un Gainsbourg Corrosif où figure un demi Pascal et des moustaches prometteuses. Nous nous sommes aussi souvenus de sa déclaration à Withney Houston un « I want to fuck you ! » enthousiaste dans l’émission de Drucker Champs-Elysées (1986).
Chacun a mis en lumière quelques traits de son caractère, de sa personnalité.
La musique occupait une large place dans son oeuvre.
Le sélecteur JMK artiste peintre et DJ a choisi de réaliser deux pochettes de disques vinyles sur des plaques de bois. Il est parti, ou va partir en Suisse pour travailler sur d’autres sujets dans de plus grands formats avec l’artiste Jean Mathieu.
D’autres photos recomposées, recréées sont à découvrir. Certaines évoquent des chansons, telle celle de Miguel Chevalier Gainsbourg-volutes qui fait résonner à nos oreilles : « Dieu est un fumeur de Havane».
Un personnage complexe
Danser est un des thèmes favoris de Sergio Valadez.
Il a choisi de nous entraîner ici pour quelques pas de danse sur les trois premiers vers de la Javanaise qui s’inscrivent comme une ritournelle autour de son portrait.
C’est sans doute une de ces phrases qui nous a rendu accros … en dansant la Javanaise.
Bernard Pras n’explique jamais ses choix. A la manière de Gainsbourg c’est No Comment! Il colle de nombreux éléments, réalise un amas de petits objets à la manière d’un inventaire. Il a ajouté des pin-ups sans oublier une moto qu’il nous montre du doigt. Le peintre a redessiné le centre du photomontage. Il souligne ainsi ce qui fait l’originalité de la photo Gainsbourg-Dali, mais il y ajoute aussi un touche de peinture. Cet art dont on trouve peu de traces.
Entre sexe et délire, certes il a étonné, surpris. Mais, certains artistes pensent que même si, il a été très inventif et rebelle Serge Gainsbourg le provocateur n’était pas au niveau des délires, des happenings et de la vraie folie qui habitait Dali dans le sexe ou dans la création. L’esprit de Gainsbourg était fait de méandres et la complexité du personnage est représentée ici par ces boucles qui l’entourent.
Pour France de Ranchin, son œil labyrintique transforme Gainsbourg en Minotaure. Cette Ariane des temps modernes est une vraie professionnelle de la question, une labyrinthiste qui n’a jamais cassé son fil et toujours retrouvé son chemin. Elle a créé des labyrinthes de toutes formes à partir de végétaux, notamment pour Labyrinthus, en gazon, en synthétique, sur l’eau, sur des murs, à plat ou en volume, mais aussi pour les pages de jeux de la presse. Elle expose actuellement des peintures des Variations labyrinthiques jusqu’au 4 février 2017 à la galerie Corinne Bonnet (63 rue Daguerre, Paris 14e, ouverte l’après-midi).
Chacun pourra retrouver dans cette exposition Gainsbourg ou Gainsbarre, à vous de choisir ou pas.
à voir ou revoir sur notre site l’article du 9 mars 2016
Du Parisien Gainsbourg ou Gainsbarre lequel préfériez-vous?