Le 6 novembre 2024, Emmanuel Guibert a été installé par son confrère Pierre Collin dans la section de gravure qui est aussi celle du dessin, de la bande dessinée depuis 2020, avec l’arrivée de Catherine Meurisse.
Le nouveau membre a été élu le 11 janvier 2023 et aura attendu moins de deux ans avant de pouvoir s’installer dans le fauteuil n°II.
Pierre Collin a retracé le parcours aux multiples facettes du nouvel Académicien, ses rencontres, ses amis, ses prix.
Chroniqueur du quotidien familial dès son plus jeune âge par le dessin et la bande dessinée « afin de conserver les instants et les partager, » son regard est resté tourné vers les autres.
Il écrit pour « faire marrer les mômes » avec son héros Ariol et Sardine de l’espace avec Sfar. Il sera tenté par la guitare et la chanson. Il écrit toujours pour la chanson, fait de la scène. Mais c’est le dessin qui modèle son futur.
Après du storyboard pour le cinéma, c’est son premier album Brune (Albin Michel).
Son esprit dessine ce qu’il ressent, il raconte.
Il transformera en images les rencontres-les parcours de vie tels qu’il les voit en écoutant les histoires d’Alan Ingram Cop, l’ancien G.I. de la seconde guerre mondiale rencontré dans l’île de Ré ; du reporter-photographe, ami d’enfance, Didier Lefèvre avec ses planches contacts de ses reportages ; les dessins partagés avec l’architecte américain Mike qui enseigne le dessin d’observation sa passion. Mais pour la première fois, cette biographie sera sans image. Il écrira un roman, publié chez Gallimard.
Ses biographies seront au centre d’une exposition à la galerie Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts en 2020.
Il a rejoint l’atelier collectif de Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi (membre de l’Académie des beaux-arts), Mawak. Il a écrit et dessiné avec l’Association créée par Jean-Christophe Menu et Lewis Trondheim.
Il s’est intéressé aux grottes préhistoriques en France avec ses amis publiant Rupestres et Pigments chez Futuropolis.
Il est aussi visiteur hospitalier avec l’association « Sur un lit de couleurs« … et toujours et encore, il chante et dessine.
L’hommage à Pierre-Yves Trémois, une première à l’Académie
Dessinateur, peintre, graveur, sculpteur, céramiste,
« Pierre-Yves Trémois/a vécu cent ans/Cent ans moins cinq mois/ Comme Fontenelle/ Académicien/ ».
Pour un tel parcours fait de lithographies, de bibliophilie et donc de livres réalisés avec les plus grands auteurs, Emmanuel Guibert a choisi une manière inédite, un discours-poème, un hommage composé en pentamètres, qui fera date dans l’histoire de l’Académie.
A retrouver en ligne sur youtube.
« Pierre-Yves Trémois/Il aura tant fait/De ce fameux trait/ si reconnaissable/qu’il nommait trait-moi/ »
L’éloge digne des anciens était entrecoupé de citations et d’évocations, mimiques, chants et imitations fidèles étaient au programme notamment Dali…
Le talent de showman du nouvel Académicien qui goûtait le plaisir de s’exprimer sous la Coupole, de l’Institut n’était pas à démontrer.
Évoquant le partenariat avec Federico Fellini, il tissait les liens entre la gravure et le dessin de bédé :
« Pierre-Yves à dessein/ Se sert de la bulle/Il en met partout/Surtout dans la bouche/Du clown ridicule/Du singe farouche/Prouvant qu’il n’avait /Mépris ni dédain/Pour l’art paria/Pour l’art galopin/longtemps bocardé/Surnommé bédé/ »
Une épée en bois
Victor Calame lui a remis son épée ornée d’une pierre de Lapis-Iazuli d’Afghanistan. Elle utilise deux essences et a été taillée dans une chute de chêne destinée à la nouvelle charpente de Notre-Dame.
A suivre, une série de photos prises pendant le discours animé et fulgurant d’Emmanuel Guibert :