Le 13 octobre 2021, Le Concert du fauteuil n°1 de l’Académie des beaux-arts se tenait, à l’auditorium André et Liliane Bettencourt de l’Institut de France, rue Mazarine.
D’Etienne-Nicolas Méhul à Laurent Petitgirard, l’Académie des beaux-arts proposait le troisième concert d’un fauteuil de la section de composition musicale.
Il faut se souvenir que le 15 avril 2019, le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, Laurent Petitgirard expliquait : « J’ai souhaité que l’Académie rende hommage à nos prédécesseurs compositeurs à travers un cycle de « concerts d’un fauteuil », une passionnante exploration de notre patrimoine musical. »
Il avait ainsi été demandé au titulaire du fauteuil numéro 5 d’assurer la programmation du premier concert d’un genre inédit. Un moment privilégié auquel les Nautes de Paris étaient conviés.
L’idée portée par le Secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard pour notre plus grand plaisir poursuit son chemin.
Après le concert du fauteuil n°5 de Luigi Cherubini à François-Bernard Mâche, élu en 2002 et le concert du fauteuil n° 4 d’Henri Montan Berton à Gilbert Amy, élu le 2013 est venu le temps du concert du fauteuil n°1.
Le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, Laurent Petitgirard élu au fauteuil n°1 en 2000, a dirigé pour cette soirée exceptionnelle l’orchestre de Picardie, orchestre national en région Hauts de France (direction musicale Arie Van Beek).
Il a fait appel aux solistes :
Marie-Pierre Langlamet à la harpe
Jean Ferrandis à la flûte
Yan Levionnois au Violoncelle
et le ténor Paul Gaugler.
Nous avons ainsi remonté le temps avec beaucoup d’émotion. Le concert était enregistré par Radio Classique.
Se sont succédées sous sa baguette énergique des œuvres sélectionnées, recherchées et préparées avec un soin tout particulier pour cet hommage unique qui a appelé tour à tour les occupants du fauteuil n°1. Chacun a été salué et son parcours évoqué.
– Pour le premier membre de la section de composition musicale Etienne-Nicolas Méhul, le final de sa première Symphonie a résonné. L’auteur du chant du Départ avait été élu en 1795. Il est l’auteur d’une trentaine d’opéras pendant la Révolution. Considéré comme le premier compositeur romantique, il a influencé Hector Berlioz.
Suivait le Rondo final du Concerto pour harpe et orchestre de François Boieldieu élu en 1817. Il a été maître de chapelle du tsar de Russie Alexandre 1er. Pour cette interprétation Laurent Petitgirard appelait, à ses côtés, la harpiste Marie-Pierre Langlamet, harpe solo de l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Lauréate du prix d’interprétation Cino Del Duca de l’Académie des beaux-arts en 2003.
« Le prix, elle a choisi de l’ utiliser pour aider de jeunes talents, » soulignait Laurent Petitgirard.
Nous écoutions ensuite, l’ouverture de Natalie ou la Famille russe d’Antoine Reicha, élu en 1835, cette année-là, il aura pour élève César Franck.
Puis le ténor Paul Gaugler interprétait d’une voix forte et sombre « Rachel quand du Seigneur », extrait de La Juive, écrit par Jacques Halévy, élu en 1836. Le ténor a interprété Victor, en 2018, dans l’opéra Guru sur le thème de la manipulation mentale composé par Laurent Petitgirard.
– Venait ensuite un sujet, l’esclavage, qui détonnait à l’époque avec l’ouverture de l’opéra Le Code Noir d’Antoine-Louis Clapisson, élu en 1854.
– « Ah ! Lève-toi, soleil », air de Roméo extrait de Roméo et Juliette a été interprété par le ténor Paul Gaugler. Charles Gounod, élu en 1866, l’a écrit en 1867. Son Faust représenté le 19 mars 1859, au Théâtre-lyrique, connaîtra 70 représentations à l’Opéra Comique.
– Andante cantabile pour violoncelle et orchestre de Théodore Dubois, élu en 1884. Son arrière-petit-fils Francis Dubois veille et fait interpréter aujourd’hui encore ses œuvres. Le violoncelliste était Yan Levionnois. Lors du concert du fauteuil n°4, il avait interprété avec Anne Le Bozec au piano la mélodie Le Souvenir de Félicien David et le premier mouvement de la Première sonate de Gabriel Fauré.
-Konzertstück pour Harpe et orchestre de Gabriel Pierné, élu en 1924. Il est notamment l’auteur de la Croisade des Enfants. Aux Concerts Colonne, il imposera Claude Debussy, Maurice Ravel ainsi qu’Igor Stravinsky. Marie-Pierre Langlamet était à la harpe pour cette pièce de concert.
-Premier mouvement de « En Bateau », une orchestration de Henri Busser, élu en 1938, pour la Petite Suite de Claude Debussy décédé deux jours avant son élection, d’où ce choix. « Debussy a toujours été considéré comme un Immortel pour l’Académie. »
–Adagio Cantabile, Marcel Landowski, élu en 1975. Grand prix de composition de la ville de Paris, en 1950. Nommé par André Malraux directeur de la Musique (1966-1974). En 1967, il a créé l’Orchestre de Paris. Il a maillé le territoire d’orchestres, d’écoles de musique, de conservatoires de musique et de danse. Il sera secrétaire perpétuel de l’Académie en 1986, puis chancelier de l’Institut de France, en 1994.
La fin du Concert
Laurent Petitgirard actuel occupant du fauteuil n°1, élu en 2000, concluait cette soirée avec les solistes, Jean Ferrandis à la flute et Marie-Pierre Langlamet et l’orchestre à cordes.
« Après avoir entendu les œuvres de dix académiciens qui se sont succédés sur ce fauteuil, nous terminons avec Dilemme pour flute, harpe et orchestre à cordes, que j’ai composé.
Un voyage musical qui se déroule en 1795, date de création de « l’Institut national des sciences et des arts », à nos jours. »
Dilemme sera joué à Shanghai, par le Shanghaï Philharmonic, dir. Xu Zhong, le 5 novembre prochain, avec Marie-Pierre Langlamet.
La soirée se termine
Nous attendons avec impatience le prochain concert du fauteuil n°6
de Jean-François Le Sueur à Edith Canat de Chizy.
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