Le mercredi 25 septembre 2024, l’Académie des beaux-arts installait Christophe Leribault, élu en janvier 2023, dans la section des membres libres au fauteuil n°VIII laissé vacant par Pierre Cardin (décédé en 2020).
Au son des tambours de la Garde républicaine les Académiciens prenaient place suivi des discours de bienvenue du président Adrien Goetz à côté de la vice-présidente Coline Serreau et celui du secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard annonçant le déroulé ce cette cérémonie.
Discours d’installation par Erik Desmazières de la section de gravure et de dessin
Conservateur général du patrimoine, docteur en histoire de l’art, spécialiste du dix-huitième siècle, Christophe Leribault a écrit sa thèse sur Jean-François de Troy lors de son séjour à l’Académie de France à Rome (1995-1996).
Conservateur au musée Carnavalet, dès 1988, il y restera dix-sept ans.
Il a été directeur-adjoint du département des Arts graphiques au Louvre, et parallèlement directeur du musée Delacroix.
Il sera directeur du Petit Palais.
Puis président des musées d’Orsay et de l’Orangerie.
Il vient d’être nommé, cette année, à la présidence de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles au Château de Versailles.
Sous la Coupole de l’Institut de France, Erik Desmazières avec beaucoup d’émotion pour conclure l’évocation de ce parcours d’excellence ajoutait « Vous vous retrouver là… avec la volonté de continuer à agir dans le domaine qui vous passionne qui nous passionne celui de l’art, de la création, de sa conservation et de sa transmission : celles et ceux qui vous entourent aujourd’hui, vous les avez rencontrés… Dans toutes les institutions où vous avez travaillé et que vous avez dirigées, vous avez fait en sorte de transmettre votre enthousiasme, votre érudition, vos idées… Il y a quelque chose de miraculeux dans cette manière d’agir, toujours dans la bienveillance, avec une fidélité jamais prise en défaut, une attention aux autres, et au bout du compte une efficacité dans l’action qui force l’admiration…»
Un discours magistral qui a mis en lumière un parcours époustouflant laissant le public invité sous un charme que les applaudissements ne semblaient pouvoir rompre.
Christophe Leribault rendait hommage à son prédécesseur le couturier Pierre Cardin.
Ce nouvel Académicien reçu en 1992 avait fait entrer la Haute Couture sous la Coupole.
Arrivé à Paris, en 1945, Il débute chez Jeanne Paquin puis Schiaparelli. Il travaille sur les costumes et les masques du film de Jean Cocteau La Belle et la Bête (1946). Avenue Montaigne, il entre chez Christian Dior qui s’installe. Il crée sa propre maison en 1950, prépare sa première collection pour 1954, ouvre sa première boutique Eve.
De Paris à New York en passant par Londres avec Les costumes de la série britannique « Chapeau melon et bottes de cuir », le look des Beatles… Il a bâti « un empire de la mode, et un empire dans le monde, sur lequel le soleil ne se couche jamais…Et à Versailles, on sait ce que c’est que les rois soleil ! » Il a créé mobilier, porcelaine, design, parfumerie.
L’ancien théâtre des Ambassadeurs est devenu l’espace Pierre Cardin et le restaurant Maxim’s s’est décliné en une marque franchisée à l’internationale. Il a fait construire le Palais Bulles (Théoulle-sur-Mer) par Antti Lovag. Il a acheté le château du Marquis de Sade (Lacoste) dans le Lubéron pour un festival d’art lyrique et de théâtre.
Ses défilés n’avaient pas de frontière, sur la muraille de Chine ou sur un porte-avions en mer jaune mais aussi à L’Académie.
Remise de l’épée par Pierre Rosenberg
Pierre Rosenberg de l’Académie française ajoutait au portrait de Christophe Leribault une pointe d’humour avec la chatte Grisette désormais à Versailles.
Il nous a présenté ses recherches de chats en peinture et en dessin, d’un établissement à l’autre ; une sorte de préambule à un travail sur : « Le chat dans l’art depuis 2000 ans ».
De gauche à droite la remise de l’épée
L’épée remise est identique à celle du marquis de Pastoret (1791-1857) élu membre libre de l’Académie des beaux-arts le 22 mars 1823. Son portrait a été réalisé par Ingres, en 1826. Il se trouve à l’Art Institute de Chicago. On y voit la poignée de son épée qui porte des fleurs de lys.
Didier Goetz, Laurent Petitgirard, Christophe Leribault, Coline Serreau, Erik Desmazières
Vous pourrez retrouver la cérémonie sur la chaîne youtube : Académie des beaux-arts.
Notes de la rédaction :
Pierre Cardin a prononcé, en 2001, le discours de réception de son amie Jeanne Moreau, première femme reçue à l’Académie dans la section : cinéma et audiovisuel, dont il avait dessiné le costume.
Pierre Rosenberg, conservateur, historien d’art et collectionneur, grand spécialiste de Chardin et de Nicolas Poussin, président directeur honoraire du Musée du Louvre a été élu à l’Académie française en 1995, au fauteuil de Charles Perrault. Il a donné sa collection d’œuvres d’art au département des Hauts de Seine pour son projet de Musée du Grand Siècle à Saint-Cloud (ouverture 2026).
