Mercredi 12 juin 2024, sous la Coupole de l’Institut de France, 15 heure vient de sonner.
Les Académiciens sont entrés après les membres du bureau de l’Académie des beaux-arts, afin de rejoindre leurs sièges. Des correspondants des différentes sections les suivent.
Ce jour là allait se dérouler l’installation d’Hervé Di Rosa au siège de Jean Cortot dans la section de peinture de l’Académie des beaux-arts, par Astrid de La Forest.
L’intégralité de la cérémonie et des discours sont à retrouver sur Youtube, sur la chaîne de l’Académie des beaux-arts.
L’Académicienne Astrid de La Forest a levé le voile pour nous sur le mystère Di Rosa : « artiste inclassable, collectionneur méthodique, passeur attentif… »
Elle nous a offert une biographie détaillée, complète, brillante et fascinante d’un artiste qui depuis 1998 fait quotidiennement un dessin, même le jour de son entrée à l’Académie.
C’est donc à Sète où il est né qu’il s’est frotté au monde.
Il a appris à lire avec la bande dessinée. « Sa formation esthétique commence donc par les livres et par les pochettes de 33 tours … » Nous a-t-elle précisé.
Le dessin, la musique Rock, l’univers Punk appartiennent à son parcours, ce qui a fait dire et écrire « un Punk entre à l’Académie » …
Hervé Di Rosa comme le veut la tradition est passé derrière le pupitre.
L’Académicien a remplacé le Punk.
« Me voilà devant vous en grand habit, SUR MESURE, au son des tambours de la République, il ne manque plus que les trompettes de la Renommée, du coup, je ne me sens pas vraiment modeste ! »
Il a prononcé le discours d’hommage à Jean Cortot son prédécesseur, ayant encore du mal à s’imaginer « dans le fauteuil n°4 de la première section de peinture de l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France. »
Il a brossé, un portrait tendre d’un dandy spirituel hors des temps et des modes, d’un collectionneur.
Un artisan « de la rencontre entre la poésie et la peinture » qui inventait des alphabets « parfois influencés par ses voyages en Asie, parfois ancêtres des tags, il convoque des langues anciennes, latin et grec... »
« Sa peinture et son dessin se confondent, en arabesques et gestes puissants avec les lettres des textes adorés » de ses nombreux complices écrivains.
Le regret sincère d’Hervé Di Rosa, il était au Mexique, lorsque la poésie de Paul Valéry avait fait venir Jean Cortot à Sète, en 2001, pour une exposition au musée éponyme. Ils venaient d’ouvrir avec son Ami Bernard Belluc, le Musée international des arts modestes et n’a donc pas pu lui faire visiter le MIAM.
Un membre de l’Académie française, Pascal Ory a remis l’épée
La séance s’achevait et venait le temps de la remise de l’épée par l’historien Pascal Ory de l’Académie Française, une première dans l’histoire de la noble institution.
Un rituel intime, moment de fierté pour le récipiendaire dans son costume réalisé par l’équipe de Christian Lacroix.
En fait, cette épée est un glaive dessiné semble-t-il par David pour les élèves de l’École de Mars (créée en 1794). « Customisé par Hervé Di Rosa » comme l’a souligné Pascal Ory précisant, qu’elle pourrait être celle de Leonidas au Thermopyles, ou d’Horace le glaive à la main. L’épée-glaive unit ainsi l’histoire de la Révolution, l’histoire de l’Art et l’histoire de l’art modeste.
La mythologie de l’artiste est présente sur l’épée-glaive :
« Personnage aux yeux multiples, théâtre d’ombres grotesques, René et Renée, la spirale du Simplon en hommage à Alfred Jarry, et se déployant sur la partie basse du fourreau, le dieu tentaculaire AAA.»
La cérémonie est terminée et tout le monde se dirige vers la cour, les Académiciens en premier, pour un moment avec les photographes.
Dans la cour, le public va pouvoir retrouver les Académiciens et les proches du nouvel installé.
A voir au Centre Pompidou, dans le cadre d’une importante donation, l’exposition : « Hervé Di Rosa – Le passe-mondes », jusqu’au 26 août 2024 Hervé Di Rosa depuis 1989 a séjourné dans plus de 19 pays, expérimentant auprès d’artisans d’autres cultures, de nouvelles pratiques artistiques.
Le passe-mondes, témoigne de ses nombreux voyages qui ont été l’occasion de multiples collaborations avec des artistes et des artisans locaux.