Lundi 13 Mai. Trois avocats sont présents ce jour là pour une nouvelle audition contradictoire autour du thème « Défendre l’autre ». Ils ont eu chacun des prévenus bien particuliers à accompagner. Ils étaient venus au Musée du Barreau de Paris à l’invitation du conservateur Me Emmanuel Pierrat.
« En 2011, Fahran participe à une opération de piraterie au cours de laquelle un navigateur français est tué et sa femme prise en otage… âgé de 16 ans, le Somalien était censé gagner cent euros dans l’affaire ou courir un risque mortel s’il refusait d’y participer… Capturé avec ses complices, » il sera jugé en France. Elise Arfi a été nommé d’office pour le défendre. Elle l’a accompagné en prison, à l’hôpital, pendant 4 ans et 7 mois. Elle en a fait un roman « Pirate n°7 ».
Fabrice Epstein a lui aussi été commis d’office, en 2011, pour défendre Pascal Simbikwanga lors du procès des Hutu accusés du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
La France s’était dotée de la compétence universelle pour les juger, dès 1996. Son ouvrage analyse le fonctionnement de ce procès et il s’interroge. Les témoins étaient-ils crédibles ? Etait ce un procès équitable ? Il témoigne dans son livre « Un génocide pour l’exemple ». Ce procès fait pour lui écho à l’histoire de ses parents victimes de la Shoa en Biélorussie.
Fabienne Roy-Nansion a été deux fois Bâtonnier, elle appartient au Barreau de Boulogne-sur-Mer. Elle a défendu Fabienne Kabou, la mère d’Adélaïde, 15 mois, noyée sur la plage de Berck. Le procès d’Outreau en 2001 a ébranlé sa confiance dans l’institution. Aux côtés de Dupont Moretti et Frank Berton, elle défendait un prévenu moins médiatisé David Delplanque. Le procès a été un fiasco. Son livre Droit au cœur raconte trente ans d’affaires d’une pénaliste qui aide des gens du quotidien dans leurs difficultés « avec notre cœur nous assistons ces gens là ».
Tous les trois, écrivent et témoignent. Ils s’interrogent sur l’avenir de leur profession et semble inquiets face à la dématérialisation en marche, déjà des procès pilotes se préparent, à l’essai, sans jurés !!!
Les auditions contradictoires s’adressent aux avocats et juristes confirmés ou en formation. Mais ces conférences permettent à ceux qui sont loin de la famille judiciaire d’en découvrir les rouages. On approche alors la justice dans toutes ses variantes et spécificités.
Les vidéos intégrales de ces rencontres sont en ligne sur notre chaîne Youtube les Nautes de Paris. Voici le rappel des dernières mises en ligne, depuis Janvier 2019, qui nous ont permis de nous familiariser avec :
L’univers des pénalistes, le 11 avril 2019, l’audition contradictoire « Des avocats seuls contre tous » nous a permis de rencontrer deux pénalistes, Mes Françoise Cotta et Thierry Illouz face à Me Françoise Hecquet. Ils ont fait le choix de défendre l’assassin, le violeur, l’incestueux, le pédophile… Ceux que le public appelle des Monstres.
L’influence de la presse sur les affaires… le 14 mars 2019, la question était posée « coupable puis innocent ? » avec Mathieu Delahousse, journaliste et grand reporter d’un côté et de l’autre François-Louis Coste ancien substitut du procureur, puis procureur à la Cour d’appel de Lyon et avocat général.
Il a été question des affaires concernant : Patrick Dils, LoÏc Sécher, le Gang des Lyonnais mais aussi des Djihadistes français.
Justice pour tous oui mais comment juger les infréquentables, le 18 février 2019, le sujet était « Juger les extrêmes ». Un travail collectif sur les juges et Vichy a été commenté par le directeur de la publication, un spécialiste attentif, critique et rigoureux, Jean-Paul Jean. Face à lui, l’avocat Nicolas Gardères qui aime confronter ses idées à celles des extrêmes et explore ce domaine bien particulier.
La TV se veut vulgarisatrice, elle présente tueurs et profileurs dans des séries criminelles, le 28 Janvier 2019, première audition contradictoire de l’année 2019 « Profession tueur ». L’écrivain Stéphane Bourgoin grand spécialiste des tueurs en série et du profilage criminel nous a parlé de Michel Fourniret. Mikaël Benillouche a décortiqué la série américaine « Murder ». Me Yannick Sala était le contradicteur.
Voici la vidéo du 13 mai 2019
lucie dukat
Comment posted on 3-31-2023Grand merci pour vos propos. Nous sommes en 2023, visiblement ce nouveau siècle n’a guère fait avancer les mentalités.
J’ai été très attentive sur vos propos concernant les magistrats et une question me taraude :
à partir de quelle affaire la magistrature prend en compte les pièces qu’avocats et clients donnent à lire ? Merci de me dire.