Du 1er avril au 18 septembre 2017, le musée de la Grande Guerre en Pays de Meaux présente 300 objets découverts par des archéologues sur les sites de la ligne de front de la Première Guerre mondiale, lors des grands travaux ; sur les chantiers du TGV, de l’autoroute d’Arras ou encore du canal Seine-Nord d’Europe.
Après Arras et Reims, l’exposition « De terre et d’acier ; archéologie de la Grande Guerre » est présentée aux habitants de l’Île de France.
La scénographie offre une approche concrète des différents métiers de l’archéologie de la Grande Guerre. Les premiers chantiers de fouilles datent des années quatre-vingt. La scénographie immersive avec des projections, des reconstitutions de scènes dans les tranchées, nous plonge au cœur du sujet. Les objets sont mis en situation.
Ces découvertes, contribuent à enrichir et documenter l’histoire déjà connue de la Grande Guerre.
Pour l’Archéologue si la technique de fouille est toujours la même, la proximité de ces combats, la découverte des corps qui nous concernent directement est intellectuellement et moralement perturbante.
Des armements parfois très primitifs mais toujours dangereux, certains à l’état expérimental sont ici réunis à côté d’objets usuels.
Des armes rudimentaires, voire moyenâgeuses ont été mises à jour comme des massues, des boulets, des armes de circonstances. Les rouleaux de fils barbelés ont succédé à la ronce métallique mise au point en 1865. Des projecteurs permettaient d’éclairer la tranchée lors des envois de contenants métalliques. De nouvelles armes ont été expérimentées comme un dragon d’assaut, un lance-flamme, un tube propulseur, un mortier à gaz.
Toutes ces traces aident les archéologues à mieux connaître le quotidien du combattant.
L’archéologie de la Grande Guerre apporte donc des précisions sur la vie quotidienne sur le front, notamment en matière de pratiques funéraires et religieuses, d’alimentation, d’hygiène, d’histoire des objets, de passe-temps et d’artisanat des tranchées.
Les pratiques funéraires
Les pratiques funéraires Sur le champ de bataille ont été peu décrites. Plus de 700.000 français n’ont pas été retrouvés. Le travail des anthropologues s’avère donc délicat. Les corps portent souvent les stigmates d’une mort violente enfouis dans un trou d’obus avec leurs objets usuels, ensevelis sous le sol de la tranchée ou encore réunis dans des tombes communes creusées par les leurs avec respect, mais toujours dans l’urgence. Les corps des ennemis étaient aussi enterrés en hâte. Les corps de 500 Australiens ont été retrouvés jetés par les Allemands dans une fosse à munitions.
En 2001, sur la zac Actiparc à Arras (Pas-de-Calais) a été mise à jour la tombe de vingt hommes âgés de 20 à 40 ans. Dix-neuf d’entre eux avaient été allongés sur le dos au coude-à-coude. Ces militaires britanniques originaires de Grimsby (Angleterre), s’étaient donné le surnom de «Grimsby Chums» (les «copains de Grismby»). Leurs camarades survivants en première ligne du front en avril 1917, les ont inhumés face à l’ennemi, rangés en ordre de bataille. Vous pourrez découvrir la photo de la tombe au début de cette exposition.
La vie quotidienne des soldats
Les objets trouvés sont liés à l’alimentation, l’écriture, l’hygiène corporelle avec notamment la découverte d’un poste de dentiste allemand d’où ont été exhumées 400 dents soigneusement nettoyées par les archéologues.
Si les photos permettent de planter le décor et les différences d’un camp à l’autre, les objets trouvés par les archéologues confirment les hypothèses et apportent des réponses. Pour les Français et les Britanniques, il n’y a eu que des photos officielles et les cartes postales ne traitent pas des détails du quotidien. Par contre les photos des Allemands étaient plus documentées.
Afin d’éviter que les soldats boivent de l’eau polluée et tombent malades, l’approvisionnement en boissons était primordial. L’alcool était strictement rationné. On a trouvé des bouteilles en forme d’amphore non pas pour les stabiliser au sol dans la terre, mais pour l’eau gazeuse. Elles étaient stockées couchées!
Les volumes de détritus, nous en apprennent plus sur l’approvisionnement alimentaire comme la préférence du poisson chez les Allemands, un goût que n’avaient pas les Français, l’utilisation excessive de sauces, de moutardes.
Les Britanniques avaient mis en place une solide logistique afin de faire venir de Grande-Bretagne tout ce dont les soldats avaient besoin comme les sauces, les boîtes de pickles Heinz, des bonbons, du chocolat, du corned beef.
Côté loisirs, on peut lister l’écriture, la cigarette, le tabac avec les pipes grossières ou sophistiquées retrouvées. Ainsi que les jeux comme les dés, les dominos ou les cartes qui se mettent dans la poche ou dans le paquetage et de l’artisanat d’art.
L’archéologie de la Grande Guerre nous restitue des bribes de notre histoire récente qu’il convient de sauvegarder et de faire connaître. Cette exposition met en lumière une discipline née dans les années 1980.
Comité scientifique : Yves Desfossés, conservateur général du patrimoine au Service régional de l’archéologie de la Drac Alsace – Champagne-Ardenne – Lorraine ; Alain Jacques, directeur du service archéologique de la ville d’Arras; Laurence Mortier, directrice de l’Office de Tourisme D’Arras ;
Jean-Pierre Verney, historien spécialiste de la Grande Guerre dont la collection privée de 50000 pièces est venu constituer : Le Musée de la Grande Guerre en pays de Meaux au pied du monument offert par les Américains dans les années 1930 : « la Liberté éplorée ».
Pour compléter ce parcours, regardez sur notre site :
Si vous vous intéressez à l’artisanat d’art des poilus : les briquets.
Un bref aperçu de quelques partitions des chansons de cette guerre.
Un article sur les transports parisiens pendant la première guerre mondiale.
à suivre, la présentation de quelques partenaires de l’exposition :
Jean-François Copé maire de Meaux, Aurélie Perreten directrice du musée de la Grande Guerre, Laurence Mortier directrice de l’office de tourisme d’Arras, Alain Jacques directeur du service archéologique de la ville d’Arras et Frédéric Beauclair le scénographe.
Yves PHALIP 9 rue Octave TERRILLON 21OOO DIJON
Comment posted on 11-10-2018je souhaite contacter Alain Jacques, Directeur du Sce Achéologique de la ville d’Arras, ou si ce n’est pas possible une personne à contacter dans son service.
J’ai regardé l’émission sur TF1 ce samedi 10 novembre, où j’ai pu me rendre compte que des associations et des chercheurs comme Yves Desfossés effectuaient des enquêtes sur les militaires disparus pendant la grande guerre.
C’est le cas de mon grand-père capitaine au 20 de ligne de Montauban, tué et disparu le 25 septembre 1915 à BEAURAINS lors de la grande attaque française sur tout le front.
Je possède des archives de famille, qui proviennent de ma grand-mère paternelle et de mon père.
Je reste très attentif aux éventuelles découvertes qui pourraient survenir, pour savoir ce qui est advenu de son corps, lors de la contre attaque allemande après la prise de la première ligne allemande par la Cie ( la 5 ème) qui était commandée par Le Capitaine Louis PHALIP né à FIGEAC le 25 septembre 1874?