Les Nautes de Paris vous présentent, aujourd’hui, la Boule parisienne. Beaucoup d’entre vous n’en ont, sans doute, jamais entendu parler. Ils se demandent de quoi il s’agit. De boules bien sûr. Mais d’un jeu spécifique très parisien. Un petit groupe de mordus continuent à pratiquer ce sport qui mérite toute notre attention afin qu’il ne disparaisse pas car ses adeptes ne sont plus qu’une centaine…
Qui le pratique, de quoi s’agit-il?
Ce jeu possède des caractéristiques similaires à d’autres jeux de boules (boule de fort, boule nantaise, etc.). Ses boules ont la taille de celle de la Lyonnaise. Les archives de la Fédération Française de Jeu de Boules Parisien (FFJBP) le datent d’au moins 1838.
Ce jeu de boules créé donc au XIXe siècle a été classé en 2016, à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France. On y joue en région parisienne, dans l’Essonne, les Hauts de Seine et le Val de Marne. Asnières-sur-Seine (Asnières Boules parisiennes), Bois Colombes (Amicale Bouliste du parc des Tourelles), Charenton-le-Pont et bois de Vincennes (ABCSM Amicale Bouliste de Charenton-Saint-Maurice), Nogent-sur-Marne (la Nogentaise), Clichy (Boules Parisiennes Clichy 92), Milly la Forêt (Amicale Milliacois de Boules parisiennes) possèdent leur propre club. La VGA Saint-Maur a elle aussi une section Boules parisiennes. Hors du Grand Paris on y joue à Ouistreham (Calvados), un club apparenté à celui de Clichy. Ces clubs sont donc réunis au sein de la FFJBP créée en 1870.
Où et quand ce sport se pratique-t-il ?
Début mars 2020, nous avons eu la chance de rencontrer en Indoor, dans leur local d’hiver, les joueurs de Charenton-le-Pont, membres de l’ABCSM. Ce club possède également un terrain dans le bois de Vincennes qui abrite trois jeux.
La Parisienne ou jeu de berges a une longueur de 28 à 32 mètres et une largeur de 3,75 à 4 mètres. Les bords, les berges sont incurvées. La pétanque a des terrains de 6 à 19 mètres de long, la lyonnaise de 12 à 17 mètres. Aux extrémités, le terrain a une forme de trapèze, bordé par des planches.
Comment y joue-t-on ?
On y joue en deux équipes 1-1, 2-2, 3-3 ou 4-4 joueurs. Chaque joueur possède trois boules en bronze ou en alliage bronze-aluminium pour un diamètre de 9 à 10 cm et un poids de 950g à 1150g. On ne se déplace pas les boules à la main. Elles sont au sol et ne sont prises que une par une au moment de jouer. Les boules sont roulées et jamais lancées. L’envoi peut être direct ou utiliser les berges.
Le lancer se fait depuis le premier tiers du terrain. On joue en alternance si aucune des équipes n’a pu approcher le but à moins d’un mètre. Puis une des deux équipes joue tant que la partie adverse a l’avantage et ce jusqu’à l’épuisement des boules. Les points s’additionnent pour les boules bien placées. La partie se joue en 15 points (21 en compétition). Puis on change de côté.
Le cochonnet, but ou bouchon a ici pour nom coco. Il est en acier et mesure entre 4,4 et 4,6 cm. Lancé en premier, il doit atterrir dans la zone comprise entre le milieu du terrain et les deux tiers.
Pour approcher la balle du but, on pointe. Si on veut déplacer une boule spécifique ou le cochonnet, la boule devra être tirée. Il faudra alors annoncer quelle balle va être tirée.
La boule lancée ne devra pas s’arrêter à une distance de plus d’un mètre du cochonnet. Sinon elle sera retirée du jeu.
A moins d’un mètre, elle sera marquée au sol. Les boules qui seront tirées sans avoir été annoncées seront remises à leur place initiale.
Dans la vidéo qui suit : le président de l’Amicale Bouliste de Charenton-Saint Maurice, Didier Bolamperti nous raconte l’histoire de ce jeu si particulier. Le trésorier du club, Alain Toussaint en a précisé les règles qui diffèrent de celles de la pétanque. Deux visiteurs, des joueurs de pétanque nous ont confié leurs premières impressions, avant de tenter l’expérience.