Février 2017. Le passage Jouffroy, construit entre 1845 et 1846, a été autorisé par ordonnance de Police et inauguré officiellement le 17 février 1847.
Depuis, les commerces se succèdent tout en ayant à l’esprit, que le passage appartient à notre patrimoine.
Ainsi au numéro 34, venus du théâtre et du spectacle, les frères Segas s’étaient spécialisés dans le commerce des cannes anciennes recherchées par les collectionneurs amateurs de dispositifs secrets, de cannes à systèmes, de cannes épées, de poignées ou pommeaux originaux sculptés par un artiste où ayant appartenus à quelque personnalité des XVIIIe et XIXe siècles.
Ils ont exercé leur talent durant quarante ans. Ils communiquaient leur passion à leurs clients.
Ils ont quitté la scène et cédé la place aux établissements Fayet et à la galerie Fayet. Cette entreprise familiale s’inscrit dans la continuité. Créée en 1909, elle est spécialisée dans la fabrication de cannes haut de gamme (Orléat, 63). Elle a repris voici deux ans, la boutique-musée des antiquaires de cannes, installée 34 passage Jouffroy. Elle a enrichi l’offre avec les parapluies et les ombrelles. Tout est de fabrication artisanale car la société est classée Entreprise du Patrimoine Vivant et à l’inventaire des métiers d’art rares.
Ouvert face au passage des Panoramas, à son entrée se trouvait un immeuble de 5 étages qui avait réuni de nombreux artistes car à proximité de l’Opéra Pelletier. L’actrice mademoiselle Mars et le compositeur italien Gioachino Rossini y avaient logé. Modifié en 1836, il avait été remplacé par l’hôtel de la terrasse Jouffroy devenu ensuite hôtel Ronceray. Le passage a également été construit sur une partie des jardins de l’Hôtel Aguado qui abrite aujourd’hui la mairie du 9e.
Le passage Jouffroy est tout en verre et métal. Le bois n’a été utilisé qu’en placage pour habiller les façades intérieures. La verrière éclaire largement les boutiques. Il y avait également un chauffage au sol dont on voit encore les grilles.
Théâtres et lieux de spectacles sont indissociables des passages. Le Musée Grévin demeure lié au passage Jouffroy, de même, libraires, imprimeurs et graveurs, tout comme le Bal Montmartre, l’Estaminet Lyrique, les Dîners où l’on se rendait dès 11h.
Au XIXe siècle, les passages attirent toute la société, des gens aisés, des flâneurs, mais aussi des filous car la foule se presse devant les boutiques.
Les dames de petite vertu y usent de leurs charmes et jouent de la prunelle. Des misérables s’y réfugient.
Un brouhaha incessant y règne.
Il sera un des plus fréquentés pour ses Dîners (Jouffroy, du Rocher, de Paris) et son Grand Bazar européen qui avait en sous sol le Bal Montmartre, qui abritera ensuite le théâtre d’ombres Séraphin.
Le Bazar sera remplacé en 1893 par le Petit Casino qui y restera jusqu’en 1950.
Mais, on y vient aussi pour son Estaminet-Lyrique. Darcier en assura le succès en chantant les chansons de Dupont et Béranger.
Le musée Grévin a ouvert en juin 1882.
Après l’escalier, l’allée en L est plus étroite. Elle a offert au libraire qui s’y est installé des rayonnages qui habillent l’un des côtés.
Le passage a été rénové en 1987, retrouvant son dallage d’origine.
De nouveaux commerces s’y installent masquant les anciennes enseignes de commerçants qui déplaçaient tout Paris comme celle du chapelier Delion dont l’enseigne a disparu sous celle de Mark & Spencer après avoir été sous les décorations du Palais Oriental.
Si vous aimez les passages, nous avons publié un livre de jeu/balade dans les passages couverts parisiens
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