Janvier 2017. On nous avait annoncé l’ouverture d’une nouvelle galerie à Paris dans le 3e arrondissement ; nous nous sommes dit : encore une ? Le Nom de la compagnie d’assurance la MAIF dans l’intitulé du lieu nous rendait soupçonneux. Serait-ce un lieu où sous couvert d’accrocher le passant avec une exposition de qualité on tenterait de nous convaincre d’adhérer à la MAIF ?
Et non, le lieu est convivial et cette première exposition plutôt ludique. Des conférences sont prévues. Après Edgar Morin le 14 janvier, les prochaines rencontres se feront avec Tobie Nathan 11 février, Jean-Claude Carrière (2 mars), Alexandre Jardin (17 mars). Des animations variées sont déjà calées.
Nous nous y sommes donc rendus et avons trouvé à deux pas de la place des Vosges, non loin de notre chemisier favori XOOS, au fond de la cour du 37 de la rue de Turenne, le Maif Social Club. Il est à l’adresse de l’ancien hôtel de Joyeuse construit sous Charles IX, où s’était ouvert un pensionnat qui a eu Balzac comme élève en 1814. L’hôtel particulier a été transformé en bâtiment industriel. il a accueilli un spécialiste des plombs de chasse, puis un commerce d’éponges dont le comptoir de vente était sous la verrière qui a été conservée.
Transformé en 2016 en lieu de convivialité par la MAIF. Il est en accès libre. Il s’adresse aux jeunes (dès 7-10 ans) et aux adultes adhérents ou non. Mais, il se veut aussi « un lieu de ressources qui permet de valoriser les projets des communautés MAIF ».
Une première exposition Iconomania est à découvrir jusqu’au 31 mars 2017.
Iconomania, l’image aujourd’hui
Florence Guionneau-Joie commissaire de l’exposition a réuni les travaux d’une quinzaine d’artistes spécialistes des technologies digitales autour de trois thèmes : la transformation, la transmission et la représentation. Au quotidien, nous sommes assaillis par un flot d’images numériques dès que nous nous trouvons face aux écrans (Smartphone, TV, Internet). Des pistes de réflexion lisibles à différents niveaux s’offrent sur la place, le rôle, l’avenir et l’influence de ces images qui s’inscrivent dans la vie contemporaine et impactent notre société. En voici une sélection.
Les jeux virtuels peuvent-ils influencer notre comportement jusqu’à la délation comme le jeu fictif de vidéo surveillance Vigilance 1.0 créé en 2001 par Martin Le Chevallier. Le culte du moi omniprésent sur les réseaux sociaux, Julia Varga l’a décrypté en 2009. Elle a collecté des photos ou l’autre a disparu, effacé, gommé, noirci, découpé, déchiré, annihilé ne mettant en exergue que Me, le moi individualiste. Quatre jeunes artistes Matteo Cremonesi, Filippa Cuttica, Davide Prati, Paola Ruffino, le collectif Iocose s’interroge ici sur la place des drones après la guerre en temps de paix nous offriraient-ils une série de drones selfies.
Une interactivité collaborative
Nous laissons tous des traces, Laurent Mignonneau et Christa Sommerer en font la démonstration avec nos propres portraits grâce à une installation interactive de portrait dessinés par des mouches Portrait on the Fly (2016).
L’interactivité va permettre d’obtenir des réponses directes. Lamartine qui écrivait : « objets inanimés avez-vous donc une âme, qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ! », n’aurait-il pas été fasciné par le travail de Scenocosme.
Grégory Lasserre et Anaïs met den Ancxt offrent ici un échange poétique et sonore Akousmaflore aux visiteurs qui se déplacent parmi le lierre qu’ils ont installés. Chaque plante verte révèle ses sonorités spécifiques plus ou moins forte selon notre approche, notre toucher et bien sûr l’énergie que nous dégageons dans nos déplacements.
Un simple frôlement, une pression sur une feuille, une conversation qui s’installe entre les branches de lierre déclenchent un, voire plusieurs sons.
Des sonorités différentes sont attachées à chaque pot. La plante est un vecteur d’émotion
Une relation intimiste s’exerce grâce à des capteurs de pression qui agissent entre les plantes et nous.
Interactivité également pour la vidéo le vent de Du Zhenjun qui va changer selon notre intervention.
Samuel Bianchini, joue avec les chiffres de la Bourse. Un flux d’informations financières arrive en temps réel et redessine des situations de séances boursières.
Ouvert du lundi au samedi, de 10h à 20h30, le jeudi de 10h à 22h. Il est fermé les jours fériés. Métro Saint-Paul ou Chemin Vert