Décembre 2016. Noël est proche, des messages de paix, de justice et de liberté vont résonner. Ces messages ont été toute sa vie durant ceux du violoncelliste Pablo Casals. Les catalans vont entonner « El cant dels Ocells » (le chant des oiseaux) un très ancien chant de Noël catalan interdit pendant la période franquiste en Espagne. Le grand Pablo Casals en a fait différentes adaptations, notamment une sardane. Ce chant est devenu son hymne catalan, il l’interprétait lors de chacun de ses concerts. Il avait également composé sur un poème de son ami Joan Alavedra un oratorio El Pessebre (la Crèche) dont le prélude instrumental est une sardane.
« Pau Casals, une vie, une œuvre au service de la paix » (Balzac éditions), ce livre a été publié cet été et présenté à Prades lors de la 5e torbada littéraire et musicale des deux catalognes. L’ouvrage traduit par Marie Costa rend hommage à cet homme de paix dans une nouvelle présentation thématique de ses écrits et ses déclarations réunis par Josep Maria Figueres. Ce n’est ni une biographie, ni une compilation, le fil conducteur reste la musique mais n’est pas au centre du propos on y apprend ce qu’est l’âme catalane.
Le prénom Pau en catalan et l’équivalence de Pablo en espagnol. Mais en catalan PAU veut dire Paix.
Le violoncelliste, musicien, compositeur et chef d’orchestre Pau Casals était un catalan-espagnol républicain et pacifiste.
Pablo Casals, s’est réfugié en France à Prades, lors de la guerre civile qui a déchiré son pays et amené Franco au pouvoir. Il a alors choisi de vivre au pied du Canigou, sa montagne sacrée, en catalogne française. Il a fui l’Espagne, défendu le droit d’être catalan sur le sol espagnol, mais aussi apporté son aide à ses compatriotes réfugiés à partir de 1939 dans les camps de Rivesaltes, du Boulou, d’Argelès.
Il refusera de jouer en Allemagne sous Hitler et dans tous les pays totalitaires. Il attendait beaucoup de la Libération, des Alliés et ne jouera plus en concert.
Pour le bicentenaire de la mort de Bach en 1950, Pablo Casals qui avait découvert très jeune les suites pour violoncelles de Bach décide de jouer à Prades après des années de silence en public. Il est vrai qu’il fait des exercices quotidiens qu’il joue Bach chaque jour, chez lui. Il va donc organiser son premier festival international de musique de chambre auquel il convie ses amis musiciens comme le violoniste Isaac Stern, le pianiste Rudolf Serkin ou encore l’organiste Marcel Dupré.
Il devait déclarer lors d’une interview en 1951 pour la BBC : « Je jouerai pour ceux qui viennent me voir mais je ne jouerai nulle part ailleurs… Je me suis retiré dans ce petit village de Catalogne française pour protester contre le totalitarisme qui avait vaincu mon propre pays. »
Il va défendre, la langue et la culture catalane les jeux floraux, les géants, les pyramides humaines mais aussi la Sardane, l’âme catalane. Sous son impulsion, la catalanité s’affirme au Mexique (Veracruz) au Chili (Santiago), à Porto Rico où il mourra en 1973, au Venezuela (Caracas), en Argentine (Buenos Aires), partout où les membres de la diaspora sont présents.
212 pages brochées au format 17×22,5cm. Ouvrage traduit avec le concours de l’Institut Ramon Llull, avec le soutien du Centre national du Livre. Mise en pages et conception de couverture : Références, Rivesaltes. Edité par Balzac édition, Baixas (66). Prix 24 euros
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Comment posted on 3-1-2023« La musique, ce merveilleux langage universel, devrait être une source de communication entre tous les hommes. »
Pau Casals. Violoncelliste virtuose, compositeur, humaniste.
Pau Casals demeure l’ interprète sans égal des suites de Bach pour violoncelle. Au pied du majestueux massif du Canigou, le joyau roman qu’ est l’ abbaye St Michel de Cuxa rend hommage chaque année au maître catalan par le festival Pau Casals. La musique source de communication. Bach, après plus de trois siècles, restera le maître immortel à l’ universalité incontestée pour avoir eu l’ inspiration touchée par les cieux en composant pour l’ amour de l’ humanité qu’ il éleva à son amour de Dieu. Anna Marly, chanteuse et guitariste, réfugiée russe en 1917 durant la révolution bolchévique, c’ est en rejoignant l’ Angleterre et les Forces Françaises Libres en 1940 qu’ elle sera immortalisée en composant, avec Maurice Druon et Joseph Kessel « Le Chant des Partisans », « cet ami entends-tu… » presque murmuré, chargé de fraternité, d’ espérance, de détermination pour les résistants de France et les forces françaises libres à Londres. Ce chant deviendra l’ hymne de la Libération cher à De Gaulle; celui-ci dira d’ Anna Marly qu’ « elle fit de son talent une arme pour la France ». Quatre garçons de Liverpool, dans les années 60, bouleversent la planète, inventant leur propre langage musical, dans le vent d’ une société en pleine mutation. Leurs mélodies sublimes sur des textes teintés de poésie romantique seront toujours fredonnées quand nous aurons disparus. Alors que vive la musique de longs temps encore, en un merveilleux langage universel, comme nous le recommande Pau Casals, pour le plus grand bonheur de l’ humanité et l’ harmonie sur notre planète.
Max Régnier. Villeneuve de la Raho Max Régnier. Aniche