26 mai 2016, une nouvelle exposition est présentée dans la crypte archéologique de l’Ile de la Cité, sous le parvis de Notre-Dame : « L’or du pouvoir, de Jules César à Marianne ». Une série de visites, de promenades vont être organisées autour de cet événement. A l’occasion des journées nationales de l’archéologie, le 18 juin vous pourrez découvrir l’histoire de l’Île de la Cité et partir sur les traces du Paris antique.
Du haut Moyen Âge jusqu’à la Révolution français, la monnaie de compte (monnaie en or) est une unité de valeur qui ne correspond pas à une pièce réelle. On convertit alors pour payer le prix affiché en monnaie de compte et on le transforme en pièces courantes. Les pièces en or affichent la richesse d’un pays, de son souverain, d’un notable, d’une famille. Entre trésor et commerce voici l’histoire des monnaies qui ont circulé à Paris.
En dix étapes et en lien direct avec les vestiges archéologiques de la crypte qui se sont succédés depuis l’Antiquité, voici les différentes monnaies aux différentes époques. Des objets découverts sur les différents sites de fouille de l’île de la Cité sont également présentés à côté des monnaies : statuettes, gobelets, lampes à huile, pendentifs, objets du quotidien.
Venus d’outre-Rhin vers le IIIe siècle avant JC, les Parisii ont leur propre monnaie.
Mercenaires au service des Grecs durant les guerres puniques contre Rome, ils ont rapporté leur monnaies d’or à l’effigie du roi de Macédoine. Ils feront évoluer ce modèle. Vous pourrez ainsi découvrir : les Statères frappés en or des Parisii et les Potins coulés en bronze pour le commerce au quotidien. Mais aussi leur épée plus longue que celles des romains.
Les enfants peuvent suivre le parcours avec une série de panneaux qui leurs sont destinés et un livret de visite qui leur est distribué.
Devant les soubassements des remparts de la ville, datant du IVe siècle voici les premiers solidi en or frappés pour financer l’armée romaine.
Jules César a été le premier, au Ier siècle avant J.C., à mettre son profil sur les pièces. Parallèlement au profil des empereurs (d’Auguste à Julien) on nous présente ici un portrait de femme, celui de Faustine Impératrice sur un aureus or. Faustine a épousé Marc Aurèle en 145.
Sous Octave-Auguste, Lutèce est devenu un port très actif. Des monnaies en bronze, en or et en argent sont émises. Sur le quai reconstitué, des amphores complètes trouvées lors de fouilles ont été réunies. On pourra voir une amphore à col étroit, une amphore réservée au transport du vin.
Devant les vestiges de la période médiévale, voici les monnaies des Capétiens. Le roi est en majesté, debout ou à cheval. Il ne s’agit plus de portraits mais de représentation emblématique, des archétypes. Sous Louis VII on frappe des deniers en argent et des oboles en billon, un alliage fait d’argent et de cuivre. Philippe Auguste redonne une unité à la monnaie.
Le premier franc or dit « franc à cheval » sera créé au XIVe siècle pour pouvoir payer la rançon du roi Jean le Bon prisonnier des Anglais. Vous pourrez aussi découvrir des jeux de l’époque trictrac, toupies, dés, jetons en os.
A la Renaissance, le profil du monarque est de retour sur les pièces. Henri III en 1577 abandonnait la livre pour l’écu, l’écu valant trois livres. Henri IV utilisera d’abord l’écu mais reviendra à la livre en 1602.
En 1640, Louis XIII pour accompagner sa réforme monétaire va faire frapper des louis d’or à son effigie. Mais le premier franc or est le franc à cheval. Le portrait de Louis XIV sera décliné en divers modèles. Les monnaies au profil du roi Louis XVIII seront frappées jusqu’en 1793. En 1793, le franc est de retour et devient l’unité monétaire de la République. La loi du 7 avril 1795 (18 germinal an III) marquera la naissance du système décimal avec les francs et les centimes.
Le Second Empire a transformé Paris, et installer de nombreux chantiers de fouilles notamment sur le parvis de Notre-Dame, où va être reconstruit l’Hôtel Dieu. Les grandes banques voient le jour. Sous la IIIe République, Marianne remplacera l’effigie des souverains.
A la fin du parcours nous nous retrouvons devant les thermes. Entre les pierres de ce qui devait être le vestiaire ont été trouvées, en 2012, des petites pièces sans doute tombées d’une bourse, des divarcadius dont les visuels sont détaillés ici.
La fin de la visite est ludique, un jeu est proposé aux plus jeunes. Ils peuvent en suivant la forme de quelques pièces repartir avec leur dessin.
On pourra aussi se faire photographier, réalisant un selfie historique, souvenir de ce voyage dans le temps.
Les photos prises au long du parcours sont de Dominique Germond. Les crédits photos des pièces sont indiquées sur chacune.