Mars 2016. Il venait de remixer « Requiem pour un con ». Serge Gainsbourg est mort le 2 mars 1991, à son domicile 5 rue de Verneuil (Paris 7e).
Cet homme aimait les femmes. Elles lui mettaient « l’eau à la bouche », (1961). Il les invitait dans son Comic Strip (1967) pour « faire des bulles… »
Il a beaucoup écrit pour les vedettes féminines. En 1962, après une soirée de danse avec Juliette Gréco, il lui envoie « La javanaise ». 1965, France Gall remporte l’eurovision avec « Poupée de cire, poupée de son ». En 1966, il lui écrira « Les sucettes » avec des paroles qui font sourire « Annie aime les sucettes… ».
Musicien et poète, caustique et rebelle, véritable Docteur Jeckyll et Monsieur Hyde, entre classique et moderne, il a trouvé sa voie et la voix. Cynique et excessif, provocateur de génie, il aime les mots à double sens, l’équivoque. Ses mélodies mélangent les sonorités, les genres. 1967, c’est « Requiem pour un con » et la liaison avec BB qui se termine en point d’orgue avec leur enregistrement de « je t’aime moi non plus » qui restera inédit jusqu’en 1986.
1968, Jane Birkin entre dans sa vie pour douze ans. Il travaille avec Françoise Hardy, rencontre Jacques Dutronc avec lequel il va passer quelques soirées bien arrosées en vrai « aquoiboniste ». Nous l’avons croisé quelques fois se rendant chez eux en costume blanc immaculé.
1971, c’est la sortie de l’histoire de Melody Nelson écrite à L’Hôtel, 13 rue des beaux arts (Paris 6e).
Sur les pas de Boris Vian
Il a écrit : «J’ai pris la relève, enfin je crois ».
Il a revisité notre hymne national avec de nouvelles sonorités. Il nous a offert une version reggae de la Marseillaise avec « Aux armes et caetera » (1979) qui signera son retour sur scène au Palace.
Il a brûlé un billet de 500 francs à la télé en 1984 pour protester contre le « racket fiscal », cette année là était celle de la sortie de « Love on the beat ». 1987, « You’re under arrest » est enregistré aux Etats-Unis.
La loi Evin n’est pas encore votée. Il écrit « Dieu est un fumeur de Havanes » (1980) pour le film de Claude Berri « Je vous aime ».
Il a vécu de Montmartre à Saint-Germain
Il a débuté comme piano-bar en province puis à Paris. Il a remplacé son père au piano, chez Mme Arthur. Il s’inscrit à la Sacem en juillet 1954, car il va composer des chansons pour le spectacle du cabaret de 1954 à 1956.
1956, il est au Palais-Royal, au Milord l’Arsouille qui était rue du Beaujolais. Il y est pianiste, et guitariste pour accompagner Michèle Arnaud. Lucien Ginsburg est devenu Serge Gainsbourg, fin 1956. L’époque est au Cha Cha Cha, son « Cha cha cha intellectuel » est sa première chanson déposée. Suivra « Le poinçonneur des Lilas », d’abord interprété par les frères Jacques.
Il a commencé à chanter les textes qu’il écrit. C’est la rencontre avec Jacques Canetti et les Trois Baudets. Vian (qui meurt en juin 1959) signera une critique enthousiaste de son premier 33 tours aux accents jazzy, sorti en septembre 1958. En décembre, il le recevra chez lui, Cité Véron.
Pour conclure ce rapide tour d’horizon saluons le poète et fredonnons la chanson de Prévert : « Et chaque fois « les feuilles mortes » te rappellent à mon souvenir… » ou l’hommage à Verlaine : « Je suis venu te dire que je m’en vais… Com’ dit si bien Verlaine… »
Documentation : collection Les Nautes de Paris
Photos : Dominique Germond
Pingback: Gainsbourg Still Alive, à Paris chez Cornette de Saint Cyr | Nautes de Paris