Après la très belle exposition : « Teotihuacan, Cité des dieux » présentée en 2009, les Mayas sont de retour au musée du quai Branly pour : « La révélation d’un temps sans fin » sous la direction de la commissaire Mercedes de la Garza.
Le Mexique nous plonge, jusqu’au 8 février 2015, dans la vie quotidienne des Mayas, dans leur organisation politique et religieuse. Un ensemble de 385 pièces a été réuni par l’Instituto Nacional de Antropologia e Historia du Mexique, en provenance de différentes régions. Il est présenté dans une scénographie de Wilmotte et Associés.
Le travail des chercheurs continue sur le terrain avec les archéologues, chercheurs et épigraphistes spécialistes de l’écriture Maya. Mauricio Ruiz et Guillermo Bernal spécialiste de l’écriture Maya, de l’histoire dynastique et de la vie cérémonielle de Palenque, nous ont parlé du thème de cette nouvelle exposition.
Les Mayas considéraient que le temps s’écoulait dans un mouvement cyclique perpétuel, déterminé par la courses des astres et les cycles de la nature, dans un univers éternel.
Ce mouvement inexorable du temps a conduit à la création d’un système mathématique, calendaire et vigésimal (20 jours, pour un mois) tenant compte des cycles solaires, lunaires, des événements et des rituels qui leur permirent de fixer très précisément des dates.
Ce mouvement permettait un retour aux origines, la mort menant à une nouvelle naissance qui garantissait ainsi la régénérescence de la vie.
Le corps humain étant fait de maïs et de sang divin, la mort n’était qu’une transition vers une nouvelle vie, l’homme s’inscrivant dans les cycles de la Nature.
Cette renaissance était à l’image de la course des astres, de la lutte du soleil contre la lune et les étoiles.
L’univers est donc peuplé de forces sacrées en perpétuelles interactions entre elles et avec les hommes qui doivent vénérer et nourrir les dieux.
Le Dieu Jaguar habitait le monde d’en bas, le monde des morts, l’inframonde, au matin il devenait dieu soleil et entreprenait sa course dans le ciel vers l’ouest pour redescendre à la nuit, c’est pourquoi son corps couleur de soleil portent des taches symbolisant les étoiles.
L’Iguane, Itzamna, fils du dieu créateur était le dieu du ciel, de la nuit et du jour, il est souvent représenté comme un vieillard bienveillant… Au début de chaque année on lui offrait des sacrifices chien ou homme ; car le sang de l’homme participait à cette régénérescence, notamment par l’autosacrifice.
L’exposition partira ensuite à Liverpool…
Photos : Dominique Germond