Paris chante et danse pour oublier que la guerre est proche. Auguste Bosc anime le Tabarin et propose de nouvelles danses patriotiques créées sur les marches qui conduisent les soldats aux combats comme La Chanteclerette.
Les grands formats(ci-dessus) sont signés par les illustrateurs de partitions comme Léon Pousthomis.
Ci-contre, grand format illustré par Léon Pousthomis, la guerre en chansons de Lucien Boyer. Ce dernier est durant la Grande Guerre chansonnier aux armées et recevra le surnom de chansonnier des poilus.
Léon Pousthomis est né à Paris dans le 1er arrondissement. Il va trouver la mort à 35 ans, dans la Meuse, lors des combats de la Bataille de Verdun en 1916. Il était sergent au 69e régiment d’infanterie.
De nombreuses chansons sont écrites pour saluer le courage des combattants. Certaines sont dédiées à des régiments, à des actions particulières, notamment pour réunir de l’argent au profit des blessés.
Ces partitions sont souvent retrouvées pliées, car elles ont accompagnés les poilus sur les champs de Batailles, comme la partition, petit format, ci-dessous.
A Paris, il faut garder le moral, on ne chante plus dans les rues. La production des petits formats se poursuit. On peut se les faire envoyer à domicile, mais ceux-ci sont souvent sans illustration.
Différents sujets sont traités sur le mode humoristique, notamment les succès populaires de Lucien (éditeur-imprimeur, 6, faubourg Saint-Denis, Paris Xe). La direction des publications musicales :
Au Pays du Rire propose donc des chansons d’actualité, comme celle de ce recueil.
Des restrictions en matière d’alimentation, notamment de pain et de viande sont mises en place. Il faut approvisionner les soldats qui sont sur le front. Victor Boret, ministre de l’Agriculture et de l’Approvisionnement, à partir de 1917, décide de fermer les boucheries durant trois jours, ce qui occasionne la chanson : Les jours sans viande sur l’air de : Elle’n’aime pas avec au refrain :
« Qu’est-ce que les civils bouff’ront bientôt,
Des fayots !… Des fayots !…
Et comm’ça la viande restera
Pour les soldats. »
On ne publie aucune liste de tués, de blessés, de prisonniers afin de ne pas démoraliser les familles. Les Allemands deviennent les Gothas, les Boches... La Peur de la grosse Bertha est bien présente dans l’esprit des Parisiens. La réponse au Froussard sur l’air de : Le cri du Poilu commence par ces mots :
« Dès les premier’s bombes
Ou, l’obus qui tombe,
Beaucoup de froussards,
Sont partis sans aucun retard… »
Paris a peur et chante l’histoire de Nénette et Rintintin, un couple d’amoureux qui a échappé aux bombardements. Des petites poupées fétiches en laine et reliées par un brin de laine devenues des « Par’-Gotha » protègent les poilus mais aussi les Parisiens. Et l’on chante Nénette et Rintintin ou le fétiche Parisien sur l’air de : Ell’m’aime pas on reprend au refrain :
« Voilà, l’vrai fétiche parisien
Nénette et Rintintin
Ce p’tit rien fait la nique à Bertha
Et aux Gothas !... »
En 1918, dès janvier les Parisiens sont sous les obus d’artillerie. Contrairement aux idées reçues ce ne serait pas les obus de la grosse Bertha un canon de 420mm, produit par la firme allemande Krupp qui aurait fait plus 250 morts et 600 blessés à Paris et en banlieue… Une chanson réclame « du pinard pour les Artilleurs qui ont démoli la Bertha », sur l’air de : La Madelon.
Les grands formats présentés ici sont en vente auprès de la marchande de partition Agnès Bidard du Temps des Chansons qui est à la Brocante de la Bastille à l’automne et au printemps et place Saint-Sulpice en juin.
Les deux petits formats: collection les Nautes de Paris.
Photos : Dominique Germond
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