Ci-dessus, le clin d’oeil du photographe au nouveau Carreau qui fait face aux anciennes boutiques (à droite),. inauguré le 24 avril 2014. Jean François Milou (StudioMilou architecture) a choisi « de révéler la structure métallique épurée de la halle sur un fond monochrome et lumineux en bois de chêne ». La direction du projet a été menée par Thomas Rouyrre. La halle change de destination abandonnant la fripe, le cuir, la fourrure et devient un lieu pour tous.
Au programme du sport, des activités pour les professionnels et les amateurs; de la culture : des spectacles, concerts, théâtre, orchestre de jazz en résidence; de l’événementiel, notamment des défilé de mode lors de la Fashion Week, mais aussi le salon du dessin : Drawing Now … ainsi que des événements d’entreprises.
Retour sur l’histoire du marché du Temple
Le vieux marché en bois, construit de 1808 à 1811, pour abriter un marché aux vieux linges, hardes et chiffons est démoli en 1863. Il comprenait une rotonde et quatre pavillons : le Palais Royal pour les articles à la mode, le Pavillon de Flore pour la literie, la Forêt-Noire pour le vieux linge et le Pou-Volant pour les vieux souliers.
Le 14 août 1862, une concession est accordée à la Compagnie Ferrère afin qu’elle prenne en charge tous les frais : de construction (de 1863 à 1867), d’entretien et d’exploitation du nouveau marché du Temple sur les plans acceptés de l’architecte des Halles centrales de La Villette, Jules de Mérindol.
Sous sa charpente métallique habillée de verre, des boutiques sédentaires y sont installées. Leur prix de location varie selon la superficie – 2,57 mètres pour les petites et 12,59 mètres pour les grandes – et selon la localisation. Elles sont équipées de portes en bois et de volets qui se rabattent pour poser les marchandises. Le marché offrait alors 2400 places.
Le marché des vieux habits, l’univers des chineurs, le carreau classique où la vente se fait à même le sol, sur le carré loué, s’y tient alors chaque jour de 9h à 12h, au premier étage. Des casiers numérotés sont loués 3 francs par mois pour entreposer leur stock.
La ville reprend la régie en 1897. Elle accueille la première Foire de Paris en 1904.
En 1905, Le Carreau du Temple, qui s’étend jusqu’à la rue du Temple, est amputé des deux tiers afin de créer de nouvelles rues et de nouveaux bâtiments. Seule reste alors la partie située entre la rue Eugène Spuller et la rue de Picardie qui sera à nouveau réduite pour ne plus offrir que 171 places.
A partir de 1920, la haute halle du Carreau accueille en dehors des heures de marché, des pratiques sportives en club et de rares événements. En 1938, le marché n’abrite plus que 77 places à la friperie et 966 places sur le carreau.
Les marchands du quartier attachés à leur concession qui la plupart du temps leur avait été accordée après la Seconde Guerre mondiale en compensation des spoliations offrent aussi du neuf, sur le Carreau. Dans les décennies 60-70, « nous, les jeunes parisiens, nous nous y rendions pour y acheter nos premiers jeans et levis en velours présentés en piles à même le sol. ».
A l’aube de l’an 2000, il ne restait plus que 18 concessionnaires utilisant 27 emplacements aux heures de déballage du marché.
Il aurait pu être démoli. Sa dernière rénovation datait de 1977. Mais, le 1er janvier 1982, le bâtiment a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Fermé voici dix ans, ce lieu emblématique renait avec un sous-sol qui abrite de nouveaux espaces.
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