Histoire

10e Vendée Globe : le Musée de la Marine présente l’histoire de la course « En solitaire autour du Monde »

En résonance avec la dixième édition du Vendée Globe qui prendra le départ le 10 novembre 2024, le Musée de la Marine (Trocadéro-Paris) présente l’exposition : « En solitaire autour du Monde », du mercredi 16 octobre 2024 au dimanche 26 janvier 2025.

Le public dans le chenal au départ du Vendée Globe, aux Sables d’Olonne le 6 Novembre 2016 (Photo : Mark Lloyd / Alea / Vendée Globe)

L’exposition nous fait toucher du doigt la complexité de la course au large, nous raconte ses marins, ses acteurs, son histoire, la passion qui gagne à chaque fois le public.

Les commissaires de l’exposition, de gauche à droite : Didier Ravon, Lénaïg L’Aot-Lombart, Olivier Le Carrer

Les commissaires, deux journalistes, écrivains et navigateurs Didier Ravon, Olivier Le Carrer et l’adjointe de l’administration du Musée national de la Marine (Château de Brest) ont réuni près de 300 pièces.

Au temps du minimalisme en 1969, avec Robin Knox Johnston, sextan, calculatrice, compas, rapporteur… pour calculer le cap.

Il y a pour commencer, les pionniers, des marins qui ont trouvé dans la mer un formidable terrain d’aventure, de compétition. En 1969, le premier tour du Monde le Golden Globe est bouclé par Robin Knox-Johnston seul arrivé sur 9 au départ.

Olivier le Carrer ancien rédacteur en chef de la revue Bateaux s’est consacré à la partie historique de l’exposition.

En 1989, le 1er Vendée Globe devient le défi ultime peaufiné par Philippe Jeantot. Les voiliers vont faire face aux quarantièmes rugissants puis aux cinquantièmes Hurlants avec ses températures polaires.

Le 26 novembre 1989, treize pionniers s’invitent. Ils seront 7 à l’arrivée

Le Français Titouan Lamazou avec l’Écureuil d’Aquitaine a établi le premier record en 109 jours et 8h48’50’’. l’arrivée.

Des prêts personnels des skippers, des objets de navigation, maquettes, tenues, œuvres d’art, ouvrages, installations interactives, témoignages vidéos animent le parcours.

Pour Jean Le Cam départ pour 6e tour, le 10 novembre prochain.
Le Marsupilami de Jean Le Cam.

La superstition des marins est légendaire.

Une pièce d’or éloigne la malchance. C’est le parti pris de Loick Peyron.

Certains ne partent pas sans leur mascotte.

Vous pourrez découvrir dans l’exposition les mascottes de plusieurs skippers et celles de Jean le Cam pour l’édition 2012-2013.

Son Marsupilami lui a été offert pour avoir pratiqué la marsu-thérapie (2004-2005). Il avait dû bricoler son chauffage avec un tuyau jaune. Des enfants de Paris 14e qui avaient suivi sa course lui ont offert un Marsupilami.

Vedette du Vendée Globe, Jean Le Cam est surnommé le roi René, en Janvier 2021, en 4e position, il entrait dans le chenal de la Chaume en chantant « L’envie d’avoir envie » de Johnny Hallyday.

L’exposition nous embarque pour un tour du monde en 12 étapes et nous entrons dans la vie des skippers avec un quotidien fait de bons et de mauvais moments.

Aux Sables d’Olonne, 8 novembre 2020, Alexia Barrier à bord du TSE-4myPlanet, dans le chenal avant le départ (Photo: Olivier Blanchet/Alea)

Cette année dans le chenal des Sables d’Olonne le 10 novembre 2024, s’élanceront 40 skippers dont 15 pour la première fois.  Cette course mythique fête son 10e anniversaire.

Ils et elles ont suivi un stage de survie, car malheureusement la course a connu trois décès dont ceux de Mike Plant et Nigel Burgess en 1992.

Thierry Dubois et Tony Bullimore tous les deux sauvés par la frégate australienne Adélaide.
Dans cette vitrine des équipements qui ont permis de sauver des concurrents : la pomme de touline de Jean Le Cam (2008-2009) ; combinaison de survie, couteau suisse et marteau utilisés pour sortir Tony Bullimore de la coque retournée (1996-1997)

Tony Bullimore avait frôlé la mort en 1997, dans l’océan indien déchaîné, au large de l’Australie. Il a survécu quatre jours dans une poche d’air sous la coque renversée.

Au même moment Thierry Dubois se retrouvait lui aussi en mauvaise posture.

Ils seront tous les deux secourus par une frégate australienne (photo ci-dessus).

La troisième édition en 1997 aura été dramatique avec un décès, celui du Canadien Gerry Roufs, sa balise Argos avait cessé d’émettre.

La direction de la course coordonne les opérations de sauvetage.

Les concurrents à proximité sont sollicités.

Ainsi Jean le Cam a été secouru lors de son chavirage en 2009 pour son 2e Vendée Globe, par Vincent Riou.

A son tour en décembre 2020, il s’est porté au secours de Kevin Escoffier, il était à deux heures du naufragé dont le bateau s’était cassé dans les quarantièmes rugissants.

Tourner autour du monde en solitaire par les trois caps Bonne Espérance, Leeuwin et Horn.

Le commissaire Didier Ravon ancien rédacteur en chef du magazine Voiles et voiliers spécialiste de la course au large.

Ils le font sans escale et sans assistance.

C’est le challenge accepté par les concurrents pour participer au Vendée Globe.

On accoste pas, on se dépanne et se soigne seul guider à distance par son équipe restée à terre.

 » Le skipper s’engage à faire face seul à tous les événements...

Il peut s’arrêter dans une crique sans aller à terre et bénéficier des conseils de son équipe mais il reste seul pour effectuer les réparations. « 

Un des participants s’est recousu seul la langue en suivant les conseils distants de son médecin

10 Septembre 2020, en France, La Skipper franco-allemande Isabelle Joschke s’entraînant sur MACSF pour le Vendée Globe 2020. (Photo : Ronan Gladu)

Les progrès de la météorologie et l’avancée des logiciels permettent de choisir sa route de manière plus éclairée. Dès le lever du jour, on fait le point météo mais l’assistance météo personnalisée reste interdite par le règlement, cependant l’intuition humaine reste déterminante.

Michel Desjoyeaux s’entraînant à bord de Foncia à Port-La Forêt, pour le Vendée Globe 2008 (Photo : Vincent Curutchet/Alea)

D’une édition à l’autre, les concurrents ont quatre ans pour s’entraîner. Les mois de préparation et d’entraînement se poursuivent pour chacun avec l’équipe qui de loin veillera sur elle, sur lui et pourra l’aider à résoudre des problèmes techniques.

Trois mois vont s’écouler, Ils vont parcourir plus de 45 000 kms

Préparer des réserves pour les repas, des aliments lyophilisés.

Leur quotidien a été calé en amont. La caisse à outils, la trousse de soins et le stage de secourisme avant le départ. L’approvisionnement pour 3 repas par jour, du chaud et du froid. Des conserves, des produits lyophilisés qui seront rehydratés avec l’eau du dessalinisateur, des gâteaux, du chocolat… Pour les temps de repos, il est préconisé de fractionner le sommeil par tranches de 20 à 60 minutes.

Pour se familiariser avec les termes techniques, des dessins, des plans dans l’exposition.

Les nouveaux bateaux ont des coques en carbone plus légères et plus robustes ; des carênes plus larges et ils peuvent basculer à 40%. Les foils permettent de soulever les 8 tonnes d’un bateau. Ils sont certes inconfortables mais performants.

Imoca en navigation lors des Runs Azimut 2023, photographié par Jean-Louis Carli pour la classe IMOCA

Ainsi donc tous les quatre ans, les participants repoussent les limites, ainsi que l’indique Antoine Mermod président de la classe IMOCA

Cette classe réunit des voiliers monocoques de 60 pieds soit 18,28 mètres : « Nos skippers et leurs équipes, en constante progression, élèvent continuellement le niveau de jeu, tant en compétences en mer qu’en intégrant des technologies de pointe. Sur les dernières courses, les marins ont dû faire preuve d’un niveau extrêmement élevé en mer, indiquant clairement que le rythme de la compétition sera intense et sans relâche. »

La récompense du gagnant : la coupe, il l’a garde et n’a pas à la remettre en jeu. Le trophée 2020-2021 de Yannick Bestaven sera exposé à partir du 12 novembre 2024.

Finir est déjà une victoire. La tradition veut que quel que soit son résultat, le marin allume à son arrivée des feux de détresse à main de couleur rouge. Il est ovationné par les spectateurs qui attendent les concurrents de nuit comme de jour.

Maxime Sorel à bord de V and B à son arrivée le 30 janvier 2021 (d’après la photo de Vincent Curutchet /Alea)

L’exposition se termine par une projection sur grand écran de séquences des arrivées et des gagnants. Petit rappel des performances des gagnants :
1989-90 : 109 Jours 8heures 47’ Titouan Lamazou
1992-93 : 110 Jours 2heures 22’ Alain Gautier
1996-97 : 105 Jours 20heures 31’ Christophe Auguin
2000-01 : 93 Jours 3heures 57’ Michel Desjoyeaux
2004-05 : 87 Jours 10heures 47’ Vincent Riou
2008-09 : 84 Jours 3heures 09’ Michel Desjoyeaux
2012-13 : 78 Jours 2heures 16’ François Gabart
2016-17 : 74 Jours 3heures 35’ Armel Le Cléac’h détient le record du Vendée Globe
2020-21 : 80 Jours 3heures 44’ Yannick Bestave

Documentation utilisée : photos et dossier de presse du Musée de la Marine ; prises de vues réalisées par Dominique Germond pour les Nautes de Paris pendant la visite de l’exposition.

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