Beaux-Arts

Le peintre Jean Lurçat, du Musée Hyacinthe Rigaud aux Céramiques Sant Vicens

La quasi totalité des 200 œuvres exposées pourront être retrouvées dans le catalogue qui accompagne l’exposition

A Perpignan, l’œuvre céramique du peintre Jean Lurçat, membre de l’Académie des beaux-arts, est le fil conducteur de l’exposition actuellement présentée :

« Jean Lurçat, La terre, le feu, l’eau, l’air », du 22 juin au 29 décembre 2024.

Celui qui est à l’origine du renouveau des tapisseries d’Aubusson dans les années 1930, avec les Céramiques d’art Sant Vicens, de 1951 à 1966, va aborder un nouveau support pour ses peintures.

Le peintre avait abandonné son chevalet et le monde des collectionneurs pour développer l’art mural hérité du Moyen-âge, dans les grandes dimensions de la tapisserie.

En 1941, après un an et demi passé à Aubusson où il a travaillé. Il passera par Collioure puis dans le lot où il appartiendra au comité de libération du département. En 1945, il s’installera à Saint-Laurent les tours à Saint Céré. Dans les grandes salles de son château devenu musée-atelier, il créera les 10 panneaux de la tapisserie monumentale, Le Chant du Monde qu’il commencera en 1957.

La visite de l’exposition commence avec la tapisserie « Apollo, les quatre éléments, » tissée à l’Atelier Picaud, à Aubusson.

L’exposition présente toutes les facettes de son art

Des peintures, des tapisseries d’un homme qui a parcouru le monde et s’est imprégné des couleurs, de la lumière, de sujets populaires et sensibles. Il sera en Espagne lors de la guerre civile.

Grande toile Liberté avec le texte de Paul Eluard (carton 1942-tissage 1952) ; Paravent et Causeuse, Les Illusions d’Icare travail de Jean Lurçat – André Lurçat et A. Decaux ébéniste (carton 1937-tissage 1938)

Des tapisseries, des paravents, un canapé, des chaises pour les arts décoratifs.

Carton pour la tapisserie Esope (1947) conservé à la Maison-atelier de Lurçat, à Paris ; et huile sur toile pour un projet de paravent (vers 1957), conservé à l’Atelier-musée Jean Lurçat département du Lot.

Mais aussi des cartons comme celui de la tapisserie d’Esope, gouache et crayon graphite sur papier:
Ainsi qu’un projet inachevé de décoration pour un paravent.

Les pichets et vases réalisés par l’atelier des Céramique Sant Vicens vont atteindre des dimensions monumentales

Les Céramiques d’art qu’il a créées à Perpignan à Sant Vicens chez Firmin Baudy.

Vitrine de plats : Astres et feuillage (vers 1960-1963), Astres, poissons et feuillage (vers 1959), Soleil et feuillage (vers 1959)

Firmin Bauby a su l’attirer, le séduire alors qu’il était au sommet de la gloire quand il l’a rejoint en 1951. Chaque année, il passera au printemps et à l’automne une quinzaine de jours, pour caler ses nouveaux dessins, nouvelles formes et couleurs ainsi que les chiffres de reproduction selon le modèle. Sur place son interlocuteur privilégié, devenu son partenaire pour des œuvres à quatre mains, était l’artiste céramiste et poète Gumersind Gomila.

Panneau de La Catalogne, de Jean Lurçat et Gumersind Gomila (vers 1960-1961) ; vase jaune, feuillage et visages de Jean Lurçat (vers 1960) ; au premier plan, une Amphore, Soleil et feuillage de Gumersind Gomila et un Candelabre de Pierre Saint-Paul réalisés à l’atelier Sant Vicens, dans les années 1959-1960.

La peinture a tissé sans cesse le lien entre tous ses univers, le dessin, la gravure, les décors de théâtre, l‘écriture, l’illustration, les arts décoratifs, et la céramique pour laquelle il dessinera des carreaux, des pichets, des assiettes, des plats, des vases, des soupières… Ainsi que des grandes surfaces comme les Panneaux de l’immeuble le Catalogne à Perpignan qui sont à découvrir dans l’exposition.

Pichets de Pablo Picasso réalisés à l’atelier Madoura à Vallauris, Tarasque (1954) et Pichet gothique paysage(1953)
Gustave Violet, Vase aux Tahitiennes (vers 1905-1914, Prades) ; Gustave Fayet et Louis Paul, Vase aux algues (1897-1901)

Vous découvrirez la diversité de ses travaux ainsi que le lien fort qui unit la région à la céramique qui a connu un grand renouveau à la fin du XIXe siècle, grâce aux recherches des deux commissaires, Pascale Picard directrice et conservatrice en chef du musée d’art Hyacinthe Rigaud et Salima Hellal, conservatrice en chef en charge des objets d’art au musée des beaux-arts de Lyon.

Les ateliers de Sant Vicens ont attiré de nombreux artistes.

Le musée Hyacinthe Rigaud a préparé un programme d’animations variées,
des visites guidées,
des rendez-vous avec les médiatrices,
des ateliers,
l’heure du conte pour les enfants
des temps forts comme :

Une journée avec Jean Lurçat, de Rigaud à Sant Vicens (30 €),
sur réservation, via le site du musée.
Visite de l’exposition au musée, le matin à 11h
et l’après-midi rendez-vous aux Céramiques Sant Vicens à 14h30, avec une initiation à la faïencerie.
Vendredi 19 juillet
Vendredi 23 août
Samedi 28 septembre

Jean Lurçat (1892-1966) a été élu à l’Académie des beaux-arts dans la section peinture en 1964.
La maison-atelier villa Seurat à Paris a retrouvé son allure originelle et devrait ouvrir à nouveau ses portes en 2025.

A Paris, Jean Lurçat a occupé à partir de 1925, la Maison-atelier que son frère a bâtie pour lui, 4 villa Seurat.

Simone Lurçat, sa veuve a fait une première donation à l’Académie des beaux-arts (2001) et a légué la maison(2008), avec la collection d’œuvres et le fonds d’archives.

La Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts a été créée.

Chaque année un prix de bibliophilie est décerné.

La maison est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques.

Elle est maintenue dans son décor avec son mobilier.
La maison qui s’était dégradée vient d’être restaurée.

En 2016, le plafond de l’atelier s’était effondré et avait été réparé. La toiture a été refaite à l’identique ainsi que l’étanchéité de la terrasse.

Les travaux ont été suivis par l’architecte et académicien Jean-Michel Wilmotte, directeur de la Maison-atelier.

A suivre, Pascal Picard, directrice du Musée Hyacinthe Rigaud, présente l’exposition consacrée à Jean Lurçat :

Villa Seurat, Paris 14e, rencontre avec Xavier Hermel, l’administrateur avant les travaux :

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