Le projet de musée du Grand Siècle qui va ouvrir ses portes fin 2026 est né en 2019 de la rencontre de deux collectionneurs, Pierre Rosenberg et Patrick Devedjian (décédé en 2020).
Pierre Rosenberg de l’Académie française, ancien président-directeur du Louvre souhaitait offrir au public ses collections, sa bibliothèque et sa documentation, les œuvres dessins et peintures du XVIIe siècle, notamment celles de Nicolas Poussin.
Après un projet non abouti aux Andelys, Pierre Rosenberg a trouvé dans le président du Département des Hauts-de-Seine, membre des Amis du Louvre, amateur de Dessin et du XVIIe siècle le partenaire qu’il cherchait.
Ainsi que l’a souligné Georges Siffredi qui a succédé à Patrick Devedjian à la présidence du Département:
«Patrick Devedjian vivait passionnément cette nouvelle aventure… Pour l’homme épris de culture qu’il était, il ne s’agissait pas là d’un projet de mandature mais du dessein d’une vie… au service de sa vision des Hauts de Seine. »
de gauche à droite : Georges Siffredi, Eric Berdoati, Jeanne Bécart, Laurent Hottiaux, Alexandre Gady et Pierre Rosenberg
En septembre 2019, Patrick Devedjian confie à Alexandre Gady la direction de la mission de préfiguration du musée du Grand Siècle.
Un pavillon de préfiguration installé au Petit château du Domaine départemental de Sceaux présente les acquisitions qui complètent la donation Rosenberg.
A Paris en mai 2022, lors de la semaine du dessin au Palais Brongniard, Alexandre Gady présentait 50 dessins du XVIe au XXe siècle appartenant à la collection qui réunit près de 3500 feuilles.
En mars 2022, la proposition du groupe Fayat Bâtiment, le projet de l’architecte Rudy Ricciotti, remportent le marché public global de performance pour la réhabilitation et l’aménagement du site de Saint Cloud.
Une campagne de fouilles archéologiques préventives de l’ensemble du site a débuté en septembre 2022 et vient de s’achever en octobre 2023.
En décembre 2022, le permis de construire a été déposé et l’établissement devenait « musée de France », consacré au XVIIe siècle français. Il s’inscrit ainsi dans la continuité du Musée du Moyen-Âge (Cluny) et de celui de la Renaissance (Ecouen).
Le Musée du Grand Siècle couvrira la période, 1590 à 1725, d’Henri IV à la mort de Louis XIV. Il comprendra aussi un cabinet des collectionneurs avec la donation Rosenberg et d’autres à venir. Installé dans l’ancien pavillon des officiers, le centre de recherche Nicolas Poussin, consacré au Grand Siècle toutes disciplines confondues réunira sa collection de dessins et sa bibliothèque (50 000 livres) accompagnées d’une riche documentation.
Piloté par une mission de préfiguration, en charge du projet scientifique et culturel, le musée doit donc ouvrir ses portes en 2026 à Saint-Cloud, dans l’ancienne caserne royale, beau vestige du château, situé dans le bas du parc, le long de la Seine.
L’édifice restauré et ouvert sur son environnement paysager selon le projet lauréat de l’architecte Rudy Ricciotti s’inscrit sur une parcelle de 1,8 hectare à l’emplacement des anciens jardins potagers du château et des jardins particuliers du duc de Chartres, Louis XVIII voulait un grand corps de logis pour les gardes. Charles X fera édifier en 1825 un bâtiment en « L ».
Devenue la caserne Sully, celle-ci a servi pour le 101e régiment d’infanterie et a été protégée par le ministère de la Guerre devenu celui de la Défense. Après avoir servi pour la Direction Générale de l’Armement (DGA), elle a été rachetée par le Conseil général des Hauts-de-Seine pour, entre autres, y implanter les archives du département, aujourd’hui déménagées. Comme elle n’avait pas été classée par les Monuments historiques, le bâtiment de Charles X, au début des années 1940, avait été amputé au nord-ouest pour laisser passer de la première autoroute de Normandie qui le surplombe toujours.
Ce bâtiment réhabilité va devenir le cœur du nouveau Musée avec notamment le rétablissement de ses pieds de façade aveugles et un grand escalier, une double vis suspendue en béton blanc. Le Musée du Grand Siècle avec son pavillon du Belvédère, folie architecturale, pergola extravagante et naturaliste avec ses grands arbres de béton banc reliée au bâtiment muséal fera le lien entre les éléments hétérogènes.
Le maire de Saint-Cloud, Eric Berdoati a expliqué les travaux à venir pour la ville.
Celle-ci prépare une réorganisation totale de la place Clémenceau avec un parvis, un accès piéton qui mènera à la grille du Musée en toute sécurité.
Les Hauts de Seine complètent progressivement leur offre « Culture » et « architecture du XXIe siècle » qui englobe déjà La Seine Musicale (de Shigeru Ban et Jean de Gastine avril 2017) et le musée Albert Kahn (remanié par Rengo Kuma en 2022).
la première pierre est posée. Le rêve va pouvoir devenir réalité.
