L’Académie des beaux-arts présente du 16 mars au 30 avril 2023, au Pavillon Comtesse de Caen, les œuvres des lauréats et finalistes du Prix de Dessin Pierre David-Weill : Alexis Frémont (1er Prix), Cassius Baron (2ème Prix), Aude David (3ème Prix) et les trois mentions Yann Bagot, Arthur Dujols-Luquet et Lucas Ngo.
Ce prix soutient les artistes de moins de quarante ans utilisant les techniques propres au dessin, crayon, encre de chine, fusain, plume, estompe, sanguine, stylo à bille, rotring, papier gratté… pour des travaux en une seule couleur, dans des formats ne pouvant pas dépasser le Jésus (56x72cm).
Le jury de l’édition 2023 était composé de membres des sections de gravure et dessin, de peinture, de sculpture de l’Académie :
Jean Anguera, Pierre Collin, Erik Desmazières, Astrid de La Forest, Philippe Garel, Fabrice Hyber, Catherine Meurisse, Ernest Pignon-Ernest, Anne Poirier et Brigitte Terziev, ainsi que de Françoise Docquiert, correspondante de l’Académie.
L’Académicien, le graveur Erik Desmazières nous a présenté les Lauréats, leur parcours et leur travail.
1-Méditation sur l’ordre des choses
Alexis Frémont, 1er Prix doté de 8000 euros.
Né en 1992, il est en 4ème année aux Beaux-arts de Paris.
Le goût du dessin lui est venu en passant de long moments à regarder son frère dessiner.
Alors qu’il avait une dizaine d’années, en classe, il aimait réaliser des caricatures pour amuser les copains. Le dessin l’a aidé à passer des épreuves de la vie, en devenant son refuge.
Il pratique la peinture et le dessin.
Il a étudié l’histoire de l’art en autodidacte avant d’entrer aux beaux-arts.
Il nous entraîne dans une méditation sur l’ordre des choses, afin de creuser les poncifs et proposer
«… des poèmes adolescents empruntant aussi bien au genre du grotesque, qu’à celui de l’humour ou du sentimental. »
Le dessin s’affirme chez lui comme « une passion, une école, un moyen de pensée autant qu’un acte de foi envers la vie. »
2-Des dessins qui font perdre la tête
Cassius Baron, 2ème Prix doté de 4000 euros.
Il est né en 1999
Il unit ses sculptures au dessin. Il navigue entre la musique, la peinture et d’autres activités. Il aime les performances.
Ses têtes perdent leur identité.
Il détruit leur signe de reconnaissance et ainsi ces têtes lui inspirent des dessins.
Pour son travail de fin de 5e année au Beaux-Arts, il prépare une installation qui unira sculptures et dessins à une musique qu’il prépare pour cette occasion.
«… Détruire l’image du corps pour susciter des sentiments de malaise et rappeler notre état transitoire. »
3-Des images pour le cinéma
Aude David , 3ème Prix doté de 3000 euros.
Elle nous propose les trois premiers dessins de ce qui va révéler une histoire en construction autour de souvenirs d’enfance.
Les premières séquences d’un storyboard pour un court-métrage à venir : « Les images peuvent naître d’un instant vécu, observé, imaginé… »
Et les trois mentions sont attribuées à :
Yann Bagot, Arthur Dujols-Luquet et Lucas Ngo, trois styles, trois techniques. Pour Yann Bagot, le dessin in situ au contact de la Nature joue sur les interactions sel-encre de chine-eau- papier.
Ces prix et mentions valent bien une coupe de champagne.
Créé en 1971 par Pierre David-Weill (1900-1975), alors membre de l’Académie, afin d’encourager la pratique du dessin auprès des nouvelles générations d’artistes, le Prix de Dessin Pierre David-Weill – Académie des beaux-arts est organisé chaque année grâce à la générosité de son fils Michel David-Weill décédé en juin 2022. Il était également membre de l’Académie. Il a poursuivi l’engagement de son père depuis 1982.
Sur le prix veille l’Académie des beaux-arts. Le secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard, précisait que grâce à l’initiateur et son successeur : « Le futur du prix est assuré pour des années… » C’était également l’occasion de rappeler qu’avec ses résidences d’artistes, l’Académie va pouvoir accueillir 30 boursiers chaque année… et que…
Cette année pour la première fois, les Bibliothèques Mazarine et de l’Institut de France ont été invitées à participer à la Semaine du Dessin, du 22 au 27 mars, placée sous le thème « De l’art des Jardins de papier : concevoir, projeter, représenter ». Dans ce cadre, sont accrochées deux pièces issues de leurs fonds en lien avec cette thématique. A découvrir au début du parcours de l’exposition des lauréats du prix Pierre David-Weill.
Ils étaient donc 235 inscrits concourant pour le prix de Dessin Pierre David-Weill, âgés en moyenne de 30 ans. Comme le prix mobilise la planète, certains participants étaient originaires du Brésil, de Bulgarie, du Canada, de Chine, de Corée du Sud, de Côte d’Ivoire, des États-Unis, de Grande-Bretagne, de Guadeloupe, de l’Île Maurice, d’Iran, d’Italie, du Japon, de Monaco, de Norvège, du Pakistan.
Seuls 65 d’entre eux ont vu leurs travaux présélectionnés.
Et on pourra découvrir une œuvre parfois deux de chacun des 27 finalistes :
Anna Benador, Juliette Brouet, Emmanuelle Castella, Nathan Chantob, Jade Charpagne, Simon Chemla, Vincent Chéri, Lucy Doherty, Alexisse Enkonda, Salomé Fauc, Tiziano Foucault-Gini, Gaétan Gautelier, Sandra Ghosn, Lina Goudjil, Yuchi Hao, Paul Iratzoquy, Thomas Julliot-Decker, Magali Lapeyre-Mirande, Maéva Maison, Fanny Michaëlis, Jordan Pallagès, Anaïs Prouzet, Tales Sabara, Thibault Scemama de Gialluly, Emilie Seto, Reza Seyfi Zoubaran et Songyuan Zhang.
Exposition à découvrir, Pavillon Comtesse de Caen, 27 quai Conti, Paris 6e, du mardi au dimanche, de 11h à 18h; entrée libre et gratuite
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