Depuis plus de trente ans le Syndicat national de la Librairie ancienne et moderne (Slam) veille sur le salon qui a évolué et s’est recentré cette année sur l’univers du livre et des arts graphiques. Il avait réuni 150 libraires et galeries venus du monde entier avec la participation de la Ligue internationale de la librairie ancienne (Lila).
L’invitée de cette édition 2022 était donc la bibliothèque municipale de Versailles qui s’étend sur neuf sites. Celle-ci a déclaré conserver, lors du dernier recensement, en réponse à l’enquête annuelle des bibliothèques municipales : 119 074 documents imprimés patrimoniaux dont 59073 publiés avant 1811.
Des chiffres non exhaustifs car un grand nombre de bibliothèques privées furent supprimées où nationalisées à la Révolution.
La bibliothèque municipale de Versailles a été créée en 1804 et a reçu de nombreuses collections patrimoniales confisquées.
La Bibliothèque nationale ne pouvait pas tout absorber. Depuis deux siècles des dons, des legs sont venus grossir ses collections.
Les métiers des livres de bibliophilie étaient au rendez-vous, la reliure, la restauration, la conservation, l’impression.
L’atelier du livre d’art et de l’estampe de l’Imprimerie nationale proposait des démonstrations de fonte de caractères et de composition typographique.
Et l’Atelier d’Arts Appliqués du Vésinet (AAAV) avait mis en place un atelier de reliure quotidien.
Quelques associations étaient présentent comme les très actifs Amateurs d’Estampes. Huit membres collectionneurs d’estampes présentaient une sélection d’œuvres avec notamment, une gravure de Robert Nanteuil « Louis XIV », un portrait dédicacé de Céline à l’imprimeur des impressionnistes Delâtre, une rareté réalisée par Gen Paul.
Portrait de Céline par Gen Paul
Ils ont été voisins et amis, avenue Junot.
Ils partageaient un goût immodéré pour les femmes d’où quelques disputes.
Gen Paul a illustré « Voyage au bout de la nuit » (1935) et « Mort à Crédit » (1936).
Gen Paul s’initiera à la gravure chez l’imprimeur Eugène Delâtre.
Céline a dédicacé son portrait « Au maître imprimeur Delâtre ».
Sur le stand on pouvait remarquer deux estampes, l’une de Claude Raimbourg, fils de l’acteur Lucien Raimbourg cousin de Bourvil, et une autre réalisée par sa compagne; une gravure de Robert Nanteuil, une lithographie de Daumier, un clown d’Henri Landier, un tigre de Vincenzo Volpi… Un panachage d’estampes anciennes et modernes.
Moment de pur plaisir devant les 100 premières photos de bouquinistes (sur 230) capturées par le photographe Alain Cornu pour l’association culturelle des bouquinistes de Paris animée par leur président Jérôme Callais.
Les bouquinistes spécialistes du livre ancien et d’occasion depuis le XVIe siècle ont 450 ans d’histoire à raconter et nous offrent ici un arrêt sur images pour la période 2021-2022.
On ne s’en lasse pas et nous reviendrons bientôt avec l’artiste sur ces rencontres.
A suivre à propos de « Toits » la vidéo réalisée en 2016 par Les Nautes de Paris :
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