Les Nautes de Paris vous invitent à découvrir cette céramique contemporaine féminine qui révèle l’exigence de l’âme japonaise.
A voir et revoir* jusqu’au 3 octobre 2022.
En 2016, le Musée National des Arts Asiatiques – Guimet (MNAAG) faisait l’acquisition du vase aux fougères, vase Zenmai de Hosono Hitomi qui réside en Grande-Bretagne. Il s’agissait de sa première acquisition de céramique contemporaine féminine japonaise.
Depuis, douze œuvres contemporaines du XXe et XXIe siècle ont été acquises et sont présentées ici dans le cadre de la saison japonaise au MNAAG avec cette exposition « Toucher le feu ».
Petit tour d’horizon de cet art qui met en pleine lumière des femmes qui en tant qu’artistes ont de grandes aspirations et vont parfois au-delà.
Tout semble avoir commencé à la fin du XIXe siècle avec la nonne bouddhiste Otagaki Rengetsu (1791-1875).
Fille d’un moine et d’une geisha, artiste complète, exceptionnelle, experte en arts martiaux, grande poétesse, calligraphe, peintre et potière, elle écrivait des poèmes sur ses poteries.
Nous avons la chance de pouvoir en découvrir ici de beaux exemples (pot, théière, service à sake, partenariat collection NAEJ). Elle est la pionnière de cet art. La pratique de l’art de la poterie est restée longtemps refusé aux femmes.
Au Japon, cet art réservé aux hommes, jusqu’en 1945, s’ouvrait enfin aux femmes, à l’université de Kyoto en 1946, suivie en 1952 par l’université de Tokyo.
Ono Hakuko (1975-1996) sera la seconde à recevoir le prix de la société japonaise de céramique. Une superbe porcelaine à décor de feuille d’or sous glaçure réalisée en trois cuissons (vers 1980), présentée ici, souligne sa parfaite maîtrise de la technique complexe baptisée Yuri-Kinsai. A côté, couleur Céladon un pot de Miura Koheiji (1933-2006).
Eblouissant, étonnant, déconcertant, magnifique, cette sculpture au ton d’un jaune lumineux si particulier de Tanaka Yu (née en 1989) évoque un cube emballé dans une belle étoffe que l’on aimerait dénouer.
Mais que peut contenir le cube ainsi empaqueté ?
Pour obtenir cette couleur Tanaka Yu applique deux couches de pigment avant la cuisson et répétera cette action jusqu’à obtenir la teinte souhaitée.
C’est le Furoshimi l’art d’envelopper les objets qui nous emballe…
A chacune sa spécificité,
sa technique,
son inspiration
Hosono Hitomi (née en 1979) travaille avec des feuilles de fougère.
Futamura Yoshimi (née en 1959), diplômée de l’école Duperré, a ouvert un atelier à Paris.
Elle s’inspire de la nature. Rebirth (2017) fait le lien entre la terre et l’arbre.
Hattori Makiko (née en 1984) modèle ses formes avec des rubans de porcelaine (2019). Koike Shoko (née en 1943), à l’Université des Arts de Tokyo, a créé son propre atelier.
Elle conçoit des œuvres aux surfaces ondulées liées à la nature et l’océan, striées, allant du blanc à l’azur ici est présentée Shell Vessel (2019).
Cut Out-Ring 18-2 d’Hoshino Kayoko (née en 1949) est en grès de shigaraki, argile mélangé avec de petits galets de la région de Shigaraki qui contient des traces de cendres.
Arrêtons nous sur Akoda (le Potiron) de Katsumata Chieko.
Elle s’est formée à Paris, avant de poursuivre au Japon ses recherches sur la céramique objet.
Le musée, fermé le mardi, pratique un tarif unique aux collections permanentes et aux expositions temporaires : 11,50 € ou 8,50 € (réduit).
*Votre billet vous permet une seconde visite gratuite dans les 14 jours qui suivent son achat.