Le célèbre dancing de la rue de Lappe (Paris 11e), le Balajo vient de décerner, le 20 décembre 2013 son premier prix littéraire. Un jury composé de journalistes et d’écrivains, des « laborieux du porte-plume », a été réuni. Ainsi, Elisabeth Lévy, Pierre Bouteiller, Dominique Jamet, Alain Paucard, Jacques Pessis, Emmanuel Pierrat, Paul Wermus ont choisi pour ce prix qui récompense un livre sur le Paris des parisiens populaire et gouailleur : Jo Privat, le frisson de Paname de Claude Dubois (éditions de Paris Max Chaleil).
Jo Privat Jr qui a fait du chemin depuis ses débuts dans l’orchestre de son père au Balajo était lui aussi présent pour ce premier prix littéraire décerné par l’établissement pour faire danser les invités.
Un petit peu d’histoire
La rue de Lappe a longtemps été la rue des Auvergnats ceux-ci s’y retrouvaient dans les nombreux bals populaires où on dansait la cabrette au son de la musette. Les Italiens ont apporté l’accordéon. De nouvelles danses sont arrivées la mazurka, la java, la valse musette s’est métissée de musique Tzigane à l’époque de Django Reihnardt. On y entendait entre deux danses : « Passez la monnaie ; Passez la monnaie » et « ça recommençait » ; car il fallait bien payer les musiciens…
Au n°9 le bal Vernet, le « Vrai de Vrai » allait devenir le célèbre Balajo (Bal à Jo) sous l’impulsion de Jo France (Georges France) qui confiera la décoration à Henri Mahé et la musique au célèbre accordéoniste Jo Privat, le roi de la valse musette. Après d’importants agrandissements et transformations, l’établissement ouvre très officiellement le 18 juin 1936 avec pour marraine Mistinguett. Le Bal sera fermé en 1939, les bals étant interdits, pour ne rouvrir qu’après la Libération, fin 1944. Les habitués et les vedettes reviennent Mistinguett, Chevalier, Arletty, Gabin, Piaf, Francis Lemarque, Georges Brassens…
Sous l’impulsion de Robert Lageat et de son fils le catcheur Jacques Lageat dit Jacky Corn, le Balajo est relancé dans les années 80, avec le lundi après-midi Jo Privat. Fabien Chartrol petit fils de Jacques Lageat en est le p.-d.g., depuis 2007. Cet établissement des nuits parisiennes, perpétue les thés dansant du lundi.
(photos: Dominique Germond)