Histoire

Notre-Dame de Paris, une image fixée pour l’éternité sur les cartes postales

Notre-Dame, carte postale de 1950

Le 15 avril 2019, une fumée jaune passait au-dessus de l’Institut de France. 19h, la fumée devenait dense et plus sombre. Venant de la rue Mazarine, Les Nautes de Paris gagnaient le pont des Arts. La foule se pressait. Nous nous interrogions. « Ce ne peut pas être Notre-Dame ? » Mais aucun doute n’était possible. Le feu gagnait en intensité. La flèche est tombée, peu avant 20h, amplifiant l’incendie de toute la toiture alimenté par la  charpente médiévale en chêne qui laissait dégouliner du plomb dans l’édifice. Les pompiers s’activaient pour sauver les trésors religieux. L’incendie a détruit la flèche, la totalité de la toiture couvrant la nef, le chœur et le transept qui constituait l’emplacement de la cathédrale primitive.

Juillet 2020, Sa flèche, sa charpente en bois et sa couverture en plomb devraient être restaurées à l’identique.

Remontons le temps…

Au Moyen-âge, Notre-Dame qui est sur le chemin qui mène à Saint Jacques de Compostelle réunit de nombreux chrétiens.

1910, on relève deux mètres d’eau dans les sous-sols de la sacristie.

Son histoire a commencé en 1163. L’évêque de Paris, Maurice de Sully propose la construction d’une cathédrale dédiée à la vierge Marie.

Construite en pierres de taille, la charpente du toit en chêne est couverte de plaques de plomb. Elle remplacera une cathédrale romane devenue trop petite. Ses travaux de construction s’achèveront en 1345, sous le règne de Louis-Philippe. La cathédrale a été construite à l’emplacement de Saint-Etienne. Le pilier des Nautes de Paris (entre 14 et 37 après J.C.) découvert en 1711, sous la cathédrale, a fait penser que Notre-Dame avait été construite à l’emplacement d’un temple païen gallo-romain, dédié à Jupiter.

Ses arcs-boutants datent des années 1230. En 1239, Notre-Dame accueillait la couronne d’épines du Christ rapportée des croisades par Saint Louis. La tour sud est achevée en 1240 et la tour nord en 1250. L’idée d’une flèche a été abandonnée.

La cathédrale des rois de France accompagne les événements nationaux.

Elle accompagne les événements nationaux. En 1572, Henri de Navarre (Henri IV) y épouse Marguerite de France (la reine Margot). En 1804, Napoléon s’y fait sacrer empereur et couronne son impératrice Joséphine. Les obsèques de nos présidents y ont été célébrées, Sadi Carnot, Félix Faure, Georges Pompidou, le Général de Gaulle, François Mitterrand…

On y a fêté la fin de la guerre de cent ans, les victoires de Jeanne d’Arc. Sous la Révolution, elle est devenue Notre-Dame de La Raison. Ses cloches ont sonné la Libération de Paris en août 1944. Le général de Gaulle y a fait célébrer un Te Deum et un Magnificat était entonné à son arrivée.

Restauration du monument historique

Prise de vue de 1905 depuis le pont au Double

En 1831, Victor Hugo dans son roman Notre Dame de Paris dénonçait un mauvais entretien de la Cathédrale et de façon plus large, des bâtiments religieux, des monuments anciens.

Les pillages et vandalismes anticléricaux des journées révolutionnaires étaient passés par là. Ce fut un véritable électrochoc. Victor Hugo a inspiré comme il le souhaitait« l’amour de l’architecture nationale. »

 Le message a fait son chemin, la commission des monuments historiques sera créée en 1837. Le chantier d’Eugène Viollet-le-Duc commencera en 1845 et dura une vingtaine d’année. En 1861, Il ajoute une flèche avec les statues des apôtres, des évangélistes et … sa propre statue parmi les saints. Le baron Haussmann lui offrira le vaste parvis que nous lui connaissons, démolissant, ruelles étroites et maisons moyenâgeuses. A son retour d’exil, Victor Hugo découvrira le nouveau visage de Notre-Dame, «  éblouissante vision ». 

Le texte du grand écrivain offrait, au XIXe siècle, une vision prémonitoire « Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. (…) Une grande flamme montait entre les deux clochers. » Quasimodo venait de mettre le feu….

Un large parvis sans voiture en 1930

Des fouilles archéologiques en 1847, puis en 1965-1967, ont mis à jour les fondations de l’ancienne cathédrale Saint-Etienne. Les découvertes gallo-romaines mises à jour ont été rendues accessibles avec la création de la crypte archéologique, depuis 2000, elle est gérée par le musée Carnavalet.

Sur le parvis se trouve le point zéro, départ de 14 routes nationales, matérialisé par une rose des vents dans un octogone.

Vue du ciel

La façade et les tours ont été refaites, entre 1990 et 2000.

Elle a reçu neuf nouvelles cloches en 2013 pour ses 850 ans.

La dernière restauration avait débutée en 2018, après un appel à dons en 2017, pour restaurer la flèche. Ses statues ont été déposées le 11 avril 2019 et le 15 s’était le drame.

Vue des berges en 1970

Documentation : Delcampe.fr.Simari28 et Les Nautes de Paris

A suivre la vidéo :
Notre-Dame de Paris en cartes postales

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